Article mis à jour le 31 août 2023 à 17:05
Alors que les journées caniculaires semblent presque lointaines, la sécheresse, elle, reste bien présente. Et avec le manque d’eau, la litanie de conséquences. L’agence catalane d’information se fait l’écho des conséquences du manque d’eau sur les tortues méditerranéennes, une espèce menacée. Au Centre de Reproducció de Tortugues (CRT) de L’Albera, la sécheresse et les températures élevées ont avancé la ponte des œufs des tortues méditerranéennes. Photos © Gemma Tubert / ACN.
Une ponte de printemps et des naissances avant terme
Selon, Andreu Cufí, technicien du centre, cette espèce en net déclin qui se reproduit en captivité est très adaptée au climat méditerranéen et aux longues périodes de sécheresse. En revanche, ses bébés sont plus vulnérables et ont besoin de conditions spécifiques quand ils quittent leur coquille. «Ils ont besoin d’eau dès leur naissance, mais aussi que la terre soit humide. Cela se produit généralement fin août, début septembre.» Les premiers nouveau-nés ont éclos le 18 août, soit deux semaines plus tôt que d’habitude, et au moins six bébés tortues sont morts dans l’œuf.
Le manque de pluie et les températures élevées enregistrées cet été ont de graves conséquences sur la flore et la faune. C’est le cas des tortues méditerranéennes, une espèce menacée que le Centre de Reproduction des tortues des Albères élève en captivité. Le centre de préservation avait déjà noté une ponte de printemps bien en amont de la date habituelle. Désormais, ce sont les naissances qui surviennent avant terme. Normalement, les petits de cette espèce, originaire de Catalogne, commencent à sortir des œufs – enfouis sous terre – entre fin août et début septembre, avec les «premières pluies». Ces pluies humidifient la terre et favorisent les premières pousses d’herbes, qui servent de nourriture.
Cette année, les premiers bébés ont éclos le 18 août. Sitôt sortis de leur coquille, les bébés sont placés dans un terrarium afin qu’ils aient accès à l’eau et à une terre plus humide. «Nous avons pu en récupérer 18, mais six sont décédés avant que nous ayons pu intervenir.»
«Des bébés tortues morts et sec à l’intérieur de leur coquille»
Selon le spécialiste, bien que les bébés soient entièrement formés, ils étaient morts et complètement secs à l’intérieur des œufs. Pour chaque lieu de ponte, nous en avons retrouvé un ou deux. «Nous avons aussi dû aider certains à se décider à éclore. Comme les conditions n’étaient pas bonnes, ils ne savaient pas s’ils devaient sortir ou pas.»
Selon Andreu Cufí, si ce phénomène a été observé en captivité, dans la nature, la situation est probablement encore plus alarmante. «Tous ceux qui ont pondu et accouché tôt mourront s’ils n’ont pas d’eau». Afin de tenter de minimiser les effets de la sécheresse et de la chaleur, les équipes du CRT ouvert au public depuis 1994, ont pulvérisé les sols afin d’apporter un peu de fraîcheur et d’humidité, mais aussi de rendre la terre un peu plus tendre précise Andréu Cuffi.
Chaque année, 300 ou 400 tortues méditerranéennes naissent au CRT de l’Albera. Quand elles atteignent l’âge adulte, à 4 ou 5 ans, leur carapace est bien plus résistante. Les tortues sont ensuite relâchées dans leur environnement naturel. Elles viennent renforcer la population sauvage qui vit dans les montagnes des Albères.
«Fin septembre, nous verrons combien de bébés ont pu survivre. Lors des dernières années, avec la chaleur, nous avions déjà détecté une baisse des naissances car les femelles n’ont pas assez d’énergie au printemps. Certaines abandonnent même leurs œufs sans les protéger. C’est leur survie qui est en jeu,» insiste Adréu Cuffi. Au-delà de la tortue méditerranéenne, ce phénomène pourrait se produire également chez d’autres espèces comme la tortue de ruisseau ou la tortue d’étang. Ces espèces ont des naissances plus tardives encore.
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