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De sous-préfet à candidat à la mairie de Trouillas, Jean-Marc Bassaget « veut rendre ce que la vie (lui) a donné »

De sous-préfet à candidat aux municipales, retour sur le parcours de Jean-Marc Bassaget

En décembre 2023, Jean-Marc Bassaget faisait valoir ses droits à la retraite après une carrière bien remplie dans « la préfectorale ». Après avoir été l’un des représentants de l’État dans les Pyrénées-Orientales, il a décidé de poursuivre son action publique au service de l’intérêt général et brigue désormais le fauteuil de maire à Trouillas. En mars 2026, plusieurs listes se disputeront pour pendre la tête de cette commune des Aspres de 2 200 habitants. Retour sur le parcours de celui qui a l’intérêt général chevillé au corps.

Certaines voix s’insurgent du mélange des genres, la loi est claire, les sous-préfets sont inéligibles dans le ressort géographique dans lequel ils ont exercé durant deux ans. Et si Trouillas fait bien partie de l’arrondissement de Céret, au moment de l’élection, le délai de deux ans sera révolu, confirme Jean-Marc Bassaget. Et l’homme insiste, il veut désormais « rendre ce que la vie (lui) a donné ». L’action municipale serait le dernier échelon où une politique sincère, ancrée dans la réalité quotidienne, peut encore s’exercer pleinement. « J’ai toujours eu l’envie d’aider les autres. »

Sa candidature est soutenue par le maire sortant, dans une commune où plusieurs listes pourraient se présenter. Mais plus que la compétition électorale, Jean-Marc Bassaget veut incarner une méthode : celle du dialogue, de la proximité, et de la transmission.

De l’Éducation nationale à la préfectorale : un parcours atypique

Originaire d’un milieu modeste, Jean-Marc Bassaget revendique un engagement citoyen forgé très tôt, au contact d’une famille militante et investie dans la vie associative. D’abord instituteur, puis professeur d’histoire, il gravit les échelons de l’Éducation nationale jusqu’à devenir inspecteur et adjoint à l’inspecteur d’académie dans le Var. Repéré pour son profil atypique, il intègre ensuite les services du ministère de l’Intérieur et débute une carrière de sous-préfet.

Barcelonnette, Belfort, Périgueux, puis Saint-Julien-en-Genevois, avant de terminer son parcours dans les Pyrénées-Orientales à Céret, où il restera jusqu’en 2023. « J’ai toujours voulu être un sous-préfet de terrain », confie-t-il. Un rôle qu’il conçoit comme un trait d’union entre l’État et les territoires, dans une logique d’écoute active et de médiation.

Jean-Marc Bassaget veut faire de la politique… pédagogique

Ce passage par l’administration n’a pas entamé sa fibre pédagogique. Au contraire, c’est autour de cette notion qu’il construit aujourd’hui sa vision de l’engagement municipal. « Faire de la politique, ce n’est pas seulement prendre des décisions, c’est aussi expliquer pourquoi on les prend », insiste-t-il.

Face à la montée des incompréhensions et du populisme, il revendique une posture d’écoute sincère, refusant le modèle du décideur vertical. Il milite pour une démocratie « d’humilité » et de co-construction. « Il faut entendre, pas seulement écouter. Intégrer ce que les habitants et les habitantes disent, adapter le projet en fonction de leurs attentes, et expliquer ce qu’on fait. »

En préparation de sa campagne, son équipe a lancé une enquête participative dans la commune. Résultat : des propositions inattendues ont émergé, révélant des angles morts du programme initial. « Si on ne passe pas par cette étape, on rate des choses essentielles », affirme-t-il.

« Retisser du lien », « Co-construire » pour faire société

Située à une vingtaine de kilomètres de Perpignan, la commune de Trouillas fait face à une dynamique de périurbanisation marquée. De nombreux habitants vivent dans des lotissements récents et travaillent à Perpignan. « On pourrait croire qu’ils ne s’intéressent pas à la vie communale. C’est faux », corrige Jean-Marc Bassaget.

L’enjeu est donc de retisser du lien. Pour cela, il mise notamment sur la transformation de l’ancienne caserne des pompiers en lieu dédié à la vie associative. Mais hors de question d’imposer un projet figé. Il souhaite associer en amont les associations concernées, discuter des besoins concrets, des surfaces nécessaires, des usages imaginés. Une démarche « pas démagogique, mais transparente et co-construite », insiste-t-il.

Contre le populisme, une méthode de travail revendiquée par l’ex sous-préfet

Dans son discours, Jean-Marc Bassaget refuse les promesses irréalistes ou les effets d’annonce. « Faire croire qu’on va tout régler tout de suite, c’est dangereux. Moi, je préfère dire la vérité : il y a des délais, des contraintes, des financements à articuler. »

Face aux critiques parfois virulentes, notamment sur les réseaux sociaux, il assume la confrontation. « Se faire engueuler, c’est sain. Ça doit faire réfléchir l’équipe municipale », dit-il, plaidant pour des réunions régulières, l’utilisation des réseaux sociaux à bon escient, et des outils de pédagogie adaptés, y compris visuels.

À ses yeux, le déficit de compréhension des politiques publiques est un terreau fertile pour le populisme. Il défend donc une politique de proximité doublée d’une capacité à expliquer clairement les choix, les contraintes, les arbitrages.

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