Article mis à jour le 5 octobre 2022 à 16:57
Une « période de grande tristesse et compliquée » pour la gauche et les socialistes évoquait Jacques Cresta après le renoncement de François Hollande à être candidat à sa propre réélection. Le député socialiste de la 1ere circonscription des Pyrénées-Orientales, seul en lice pour briguer l’investiture du parti socialiste aux législatives de 2017, a répondu à quelques unes de nos questions concernant cette phase cruciale pour la gauche française. Retour sur les candidats, les parrainages et les échéances à venir.
♦ Défendre la gauche de Gouvernement
Le jour de l’annonce de la candidature de Manuel Valls à la primaire de la gauche, Jacques Cresta rappelle qu’il prendra position quant à son parrainage après avoir pris connaissance du projet de chacun des candidats. « Je me positionnerai en faveur de celui qui défendra le mieux la gauche de gouvernement ». À l’évocation des anciens ministres de gouvernement inscrits à la primaire, Arnaud Montebourg ou Benoît Hamont, ce dernier de préciser « du gouvernement actuel ». Désignant à demi-mot le Premier Ministre qui se lance dans la bataille du rassemblement…
♦ « Devoir de victoire en 2017 »
Le député a insisté sur le « devoir de victoire » de la gauche, en rappelant que la gauche se devait de « défendre la France face à une vague réactionnaire et antisociale ». Jacques Cresta évoquait un « contexte très compliqué », le comparant à la période très troublée de « la guerre d’Algérie ». Une période de l’histoire qui nécessite un homme qui a la stature et l’expérience d’un homme d’État. Il a aussi souhaité un projet économique différent car, « on ne peut plus réfléchir avec les codes du XIXème siècle ! »
À l’évocation de la faible représentativité de Manuel Valls lors de la primaire de 2011, il répond : « il n’est plus le même qu’à l’époque », il est le « plus à même de rassembler » par rapport à « Un Montebourg protectionniste » ou au « très libéral Emmanuel Macron« .
Jacques Cresta évoque aussi « une amertume qui va s’apaiser devant le devoir de victoire ». Une amertume liée à la manière dont les choses se sont déroulées entre le Président Hollande et son Premier Ministre que certains accusent d’avoir précipité les choses. Le député de conclure : » il faut quelqu’un qui soit ouvert et sensible aux problèmes sociaux et qui prenne en compte le monde économique qui est en train de bouger ».
♦ Les candidats à la primaire
Outre Manuel Valls qui vient de déclarer sa candidature, ils sont neuf candidats à avoir déclaré leur intention de participer à la primaire, dite de la gauche : Benoit Hamont et Arnaud Montebourg tous deux ministres durant le mandat de François Hollande. Marie-Noelle Lienemann (sénatrice depuis 2011 et très proche de Jean-Luc Mélenchon qu’elle décide de ne pas suivre quand il fait scission avec le Parti Socialiste en 1991). François de Rugy est député depuis 2007 et ancien écologiste. Jean-Luc Benhamias est qualifié par certains de « l’écolo pro-hollande ». Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, représente l’aile du parti socialiste qui a lutté sans relâche contre la loi travail de Mme El Khomri. Il souhaite « défendre les petits salaires et les petites retraites ». Le dernier en lice à l’heure ou parait cet article est, Pierre Larrouturou, fondateur du Parti Nouvelle Donne, économiste et partisan d’un « changement radical » autant au niveau économique que pour sauver le climat.
Certains sont ardemment sollicités, à l’instar de Christiane Taubira dont la candidature à la primaire fait l’objet d’une pétition qui a recueilli près de 85.000 signatures.
♦ Les candidats de gauche hors primaire
À gauche, il a aussi ceux qui ont décidé de ne pas participer à la primaire du PS, Jean-Luc Mélenchon est le premier à s’être lancé dans la course, fort de son score aux précédentes élections. Yannick Jadot est quant à lui le candidat issu des primaires des écologistes. Sylvia Pinel, présidente du Parti Radical de Gauche a aussi annoncé sa volonté d’être candidate aux présidentielles de mai 2017, en s’exonérant également de la primaire de la gauche. Emmanuel Macron fait également parti des candidats qui revendiquent les valeurs de la gauche française sans se restreindre au cadre de la primaire. Un dispositif qui se voulait de gauche et qui peu-à-peu s’achemine vers une primaire socialiste, voire « un congrès » comme le rappelait un responsable socialiste local.
♦ L’épreuve des parrainages
La liste des candidats s’amenuisera certainement après le 15 décembre, date à laquelle les 9 prétendants doivent présenter leurs parrains. Ils doivent être soutenus par « soit 5 % des membres titulaires du Conseil national ; soit 5 % des parlementaires socialistes ; soit 5 % des conseillers régionaux et départementaux socialistes représentant au moins 4 régions et 10 départements ; soit 5 % des maires socialistes des communes de plus de 10.000 habitants représentant au moins 4 régions et 10 départements) ». Règle rappelée dans la recommandation N°2 éditée le 26 novembre dernier par Thomas Clay, président de la Haute Autorité de la Primaire Citoyenne.
Ceux qui sont candidats hors primaire doivent, quant à eux, réunir 500 soutiens de Maires avant une date qui sera fixée aux alentours de la mi-mars.
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