Article mis à jour le 1 novembre 2023 à 15:52
Alors que s’achève la coupe du monde de rugby en France, l’Institut français d’opinion publique (Ifop*) a publié une enquête sur les tendances politiques de l’ovalie. Selon le sondage, les pratiquants se disent plutôt à gauche, quand les sympathisants se positionnent à droite de l’échiquier politique. Photo Rose Lecat / Hans Lucas.
Si les joueurs du XV de France arborent fièrement les couleurs bleu, blanc, rouge du drapeau français, quid des tendances politiques qui gravitent autour de ce sport ? Sur la base de différents critères et leur auto-positionnement politique, les sondés révèlent certains liens entre leur affiliation politique et leur pratique du rugby. Mais alors qui se cache derrière le ballon ovale ?
Les Français s’identifient-ils à leur équipe nationale ?
Nos bleus sont-ils vus comme un symbole français ? Par « bleus », l’Ifop a comparé les équipes nationales de football et de rugby. Ainsi, l’équipe de France de football apparaît bien plus représentative de la France pour les sondés se disant de gauche (59%) que ceux à droite (47%). S’agissant de l’équipe de France de rugby, les résultats sont assez uniformes. 69% des Français de gauche pensent que le XV de France est un symbole pour le pays, contre 71% des Français de droite.
Par cette question miroir, l’Ifop révèle l’hypothèse selon laquelle « l’intérêt pour le sport est un critère déterminant dans la perception de la représentativité d’une équipe nationale quel que soit le sport ».
Quel capital sympathie pour l’équipe de France de rugby ?
Comment expliquer la cote de popularité élevée du XV de France ? Si le sourire d’Antoine Dupont y est pour beaucoup, la France reste une terre de rugby. Entre histoire et traditions, valeurs et performances, l’équipe de France rayonne. D’un point de vue politique, l’étude révèle que les Français se déclarant plus à gauche ont légèrement plus de sympathie (76%) que ceux qui se déclarent très à droite (72%). De manière générale, les trois quarts des Français sondés ont « une opinion positive de nos joueurs ».
Les territoires « rugbystiques » fréquentent plus les stades
Dans certaines régions, le rugby fait partie intégrante de la culture locale. Ces départements dits « rugbystiques » affichent une nette différence concernant la fréquentation des stades. D’après l’Ifop, « dans les départements rugbystiques, 19% de la population ont fréquenté un stade il y a moins de trois ans, contre 10% dans les autres départements. ». De manière générale, les Français résidents en villes-centres s’intéressent (35%) plus au rugby que ceux en banlieues (29%) notamment populaires (23%).
Entre pratiquants et amateurs
Au total, 19% de français pratiquent le rugby dont 6% en équipe officielle et 18% en dehors de toute compétition. L’observation faite par l’entreprise de sondage montre « des pratiquants encore marqués par un tropisme idéologique de gauche ». Si 45% des Français se sont positionnés à gauche dans ce sondage, ils sont 60% à se déclarer comme pratiquant le sport. Ainsi, 29% des sympathisants du Parti communiste jouent au rugby contre 18% de ceux se déclarant à l’extrême droite.
De manière générale, si 1 français sur 3 s’intéresse au rugby, « les personnes se positionnant très à gauche s’y intéressent nettement plus que celles très à droite (46% contre 27%) ». Malgré ce constat, il serait trop simple de donner une couleur politique au rugby. Pour preuve, l’Ifop revient sur les votes à la présidentielle de 2022. Selon le sondage, l’intérêt porté à ce sport englobe l’ensemble de l’échiquier politique. 32% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 43% des électeurs de Valérie Pécresse ou encore 29% des électeurs d’Éric Zemmour sont intéressés par ce sport.
Ainsi selon Thomas Pierre, chargé d’études au pôle politique/actualités de l’Ifop, il n’est pas pertinent de tenter de donner une couleur politique au rugby. «La prise de position de ceux qui mobilisent l’équipe nationale, notamment, comme symbole de l’identité française (…) apparaît ainsi sans fondement.»
*Étude Ifop réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 21 septembre 2023 auprès d’un échantillon national de 3.012 Français, représentatif de l’ensemble de la population française.
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