Article mis à jour le 21 mars 2024 à 15:32
La confrérie de la Sanch, (sanch signifie sang) est née à la fin du moyen âge, le 11 octobre 1416 en l’église Saint-Jacques. Les pénitents s’étaient donnés pour mission d’accompagner et de soutenir le condamné à mort et lui offrir une sépulture religieuse. Sous l’anonymat offert par ces grandes cagoules (caparutxa), ils partageaient le calvaire du condamné durant le chemin d’expiation, le protégeant de la vindicte populaire.
Le vendredi Saint les pénitents accompagnent le Christ, condamné, dans les rues de Perpignan en une longue procession. Sous leur robe de bure (rouge sang ou noir corbeau) toutes les classes sociales sont réunies. Notables ou pas, ils s’engagent et marquent leur soutien aux actions charitables qui font les valeurs fondatrices de ce type de confrérie.
Une organisation dont les membres s’engagent dans la charité
Après avoir été dûment parrainé par un membre de l’organisation, le nouvel arrivant s’engage dans des actions de charité comme la visite des prisonniers. Il est « mis à l’épreuve » durant une période probatoire de trois ans. L’adhésion à la confrérie est souvent une tradition familiale qui se transmet de père en fils. Intégrer la confrérie du très précieux sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, c’est la volonté de voir perdurer une tradition ancestrale qui est bien plus qu’un folklore, une identité culturelle, un symbole de l’identité catalane.
Procession impressionnante et emprunte d’une grande solennité
Départ immuable de l’église Saint-Jacques le vendredi saint à 15h les processionnaires portent par groupe de 4 à 8 hommes les « Mistéris », des représentations grandeur nature des scènes de la passion du Christ. Ainsi certains pénitents peuvent porter entre 30 et 50kg durant les 3 heures que dure le cérémonial. Une longue marche dans les rues de la ville de Perpignan, permettant à tous de vivre l’événement. Une procession ponctuée de pauses, appelés reposoirs, laissant le temps aux pénitents de poser leurs lourds fardeaux.
Un patrimoine immatériel en attente de reconnaissance
Une tradition immatérielle qui rassemble les pénitents de Perpignan et du Roussillon. Il est apparu essentiel à l’organisation que ce patrimoine soit reconnu, étudié, analysé, protégé et transmis à tous. L’archiconfrérie de la Sanch a décidé d’entamer un processus de candidature pour l’inscription de la procession de la Sanch auprès de l’UNESCO, chargé de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
La tenue du pénitent et de la pénitente
- La Caperutxa : Il s’agit de la coiffe conique, mais par extension on nomme ainsi toute la tenue. Elle est noire pour le pénitent et rouge pour le regidor. Le régidor est celui qui marque le rythme de la marche à l’aide de sa cloche. Au XVIIIe siècle on glissait la queue de la caperutxa sous le bras ou sous le cordon de la ceinture.
- Le Scapulaire : C’est un objet de dévotion formé de deux morceaux de feutrine bénis réunis par un ruban. Le scapulaire s’attache autour du cou et se porte sous le sac du pénitent. Il symbolise l’appartenance à la confrérie de la Sanch. Ils sont bénis par l’évêque.
- La Cordelière : C’est le cordon servant de ceinture. Il permettait autrefois de coincer la traine. Sa couleur distingue la paroisse d’origine du pénitent.
- Les chaussures sont obligatoirement noires, mais certains pénitents font la procession pieds-nus en signe de repentance.
Programme de la semaine de commémorations
- Samedi 8 octobre de 14 h 00 à 17 h 00, rencontre littéraire et présentation d’ouvrages autour de l’histoire de la Sanch et de la spiritualité des confréries. Ancien évêché, 8 rue de l’Académie.
- 15 h 30, présentation de la candidature à l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco de la procession de la Sanch à Perpignan et en Roussillon. Ancien évêché.
- 17 h 00, inauguration de l’église Saint-Jacques restaurée. Église Saint-Jacques, rue de la Miranda.
- 20 h 00, concert de chants traditionnels par les chorales de Perpignan. Église Saint-Jacques, rue de la Miranda. Entrée libre.
- Dimanche 9 octobre à 11 h 00, messe pontificale présidée par le cardinal Martínez Sistach, archevêque émérite de Barcelone et Monseigneur Turini, évêque de Perpignan-Elne. Cathédrale Saint-Jean-Baptiste, place Léon Gambetta.
- Lundi 10 octobre à 18 h 00, conférence « Le sermon sur la Passion prononcé à Toulouse par saint Vincent Ferrier le Vendredi saint 1416 » de Patrick Gifreu, auteur et traducteur. Caserne Galliniéni, 4 rue de l’Académie.
- Mardi 11 octobre à 10 h 00, grand-messe d’anniversaire de la confrérie célébrée par Monseigneur Turini, évêque de Perpignan-Elne, en présence des représentants des confréries de Méditerranée et commémoration dans la chapelle de la Sanch. Église Saint-Jacques, rue de la Miranda.
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