Article mis à jour le 30 janvier 2017 à 09:08
Les catalans ont à nouveau choisi Manuel Valls pour les représenter aux présidentielles 2017, un score insuffisant pour contrer les 58,71% que Benoît Hamon a réalisé au niveau national. Détails du vote en Pays catalan, réactions des soutiens et positionnement des ténors catalans.
♦ « Mon soutien ne peut s’envisager que s’il y a recentrage et défense du bilan »
« Aujourd’hui je suis dans l’attente d’un recentrage. Notre soutien ne peut pas s’envisager sans une défense du bilan actuel. Je suis dans l’expectative du recentrage du candidat pour rassembler toute notre famille politique ». La Secrétaire d’État rappelait qu’elle était farouchement contre 3 des mesures phares du candidat Hamon, le revenu universel, « infinançable » selon elle, la légalisation du canabis et les 32 heures de travail : « Je suis pour une société du travail ! ». La Secrétaire Fédérale des socialistes catalans était très émue à l’écoute du discours de Manuel Valls auquel elle a tenu à « rendre hommage car il a fait campagne malgré un contexte très difficile »
Hermeline Malherbe, Sénatrice et Présidente du Conseil Départemental restait sur la même ligne que Ségolène Neuville. « On va voir si on s’engage activement ou moins activement. Il faut qu’il soit en capacité de prendre en compte le bilan ».
♦ « Si on est Socialiste, on est tous derrière Hamon, sans aucune condition ! »
Julien Baraillé, soutien de Benoît Hamon, a, dès son arrivée, laissé exploser sa joie, un moment de contraste avec l’ambiance tendue qui régnait au siège de la Fédération Catalane du Parti Socialiste. Il a ensuite été très clair quant au « soutien sans condition », imposé par les règles de la primaire. « On n’est pas dans un congrès, les électeurs ont fait un choix entre deux programmes très différents. Il ne peut pas y avoir de condition au ralliement. J’attends que l’ensemble des élus se positionnent rapidement, on n’a pas le temps d’attendre ».
♦ Jacques Cresta pourrait se tourner vers un mouvement « progressiste et réformateur »
Le député de la 1er circonscription des PO, candidat à sa réélection en juin prochain, suspend son soutien à Benoît Hamon à « la réunion qu’il a prévue mardi prochain avec le groupe progressiste des députés de l’Assemblée Nationale ». Il rappelle qu’avec « un engagement de 40 ans en tant que social démocrate réformiste et Hollandais de toujours, il faut réfléchir à une candidature progressiste en capacité d’être au second tour de l’élection présidentielle ». Sans jamais citer Emmanuel Macron il indique que la réunion se tiendra avec Paul Giacobbi, ouvertement positionné en faveur de ce dernier. À l’évocation de la date butoir imposée par Emmanuel Macron pour le rejoindre, voir notre article sur le sujet, « vous savez il y a les mots et la réalité… ».
♦ Manuel Valls coupé par Benoît Hamon
Au siège de la fédération socialiste des PO, la cinquantaine de militants présents rivés devant l’écran ont assisté médusés à une scène que certains ont jugée « inadmissible ». En effet alors que l’ancien premier Ministre tenait son discours, Benoît Hamon a pris la parole, sans attendre que son rival termine son allocution. Un signe que de nombreux militants ont vécu comme « un manque de respect et de fairplay ». Un signe que la fracture au sein du parti socialiste risque d’être difficile à consolider.
♦ Participation et résultats dans le département
Peut-être en raison de l’enjeu et du climat nettement plus clément que lors du 1er tour, la participation a connu une hausse significative, passant, au niveau local, de 11.636 personnes qui s’étaient déplacées au premier tour à 15.430 voix dans les urnes pour ce second tour. Au niveau national la participation a également connu une belle embellie avec plus de 2 millions de votants.
Les résultats locaux affichent une victoire sur le fil de Manuel Valls, pourtant soutenu par la majorité des élus locaux. L’ancien premier Ministre remporte 7.646 voix (50,30%), à peine 87 suffrages de plus que Benoît Hamon (7.559). À l’inverse, les résultats des 8 bureaux de vote de Perpignan ont placé Benoît Hamon nettement en tête avec 54,2% des suffrages.