Article mis à jour le 31 mars 2020 à 16:26
Pour mémoire, depuis le 21 mars, le Préfet en accord avec le Maire de Perpignan a instauré un couvre-feu entre 20h et 6h du matin. Concrètement aucun déplacement sauf « motifs impérieux » n’est autorisé ; et tout contrevenant est passible de poursuites pénales allant jusqu’à 3.750€ d’amende et 6 mois de prison avec sursis. Le premier soir du couvre-feu, les effectifs déployés sur la ville ont procédé à 46 verbalisations.
Depuis ce 24 mars, le couvre-feu est annoncé sur la ville par des sirènes ; ces mêmes alarmes qui retentissent le 1er mercredi de chaque mois. Par ailleurs, le conseil scientifique a donné son avis quant à la durée totale du confinement. Il préconise de l’établir à six semaines à compter de sa mise en place initiale. Le Ministre de la Santé qualifie cette durée « d’estimation » ; sans apporter de date de retour à la normale. Selon un sondage, 40% des Français* s’attendent déjà à un prolongement jusqu’au 1er mai, soit 45 jours de confinement.
♦ Les premières nuits du couvre-feu à Perpignan
Pour le Préfet Philippe Chopin, la première nuit de couvre-feu s’est globalement bien déroulée malgré quelques incidents. « Les Perpignanaises et les Perpignanais, et notamment les jeunes, ont compris la nécessité de cette mesure très contraignante ».
Après cette première nuit d’intervention autant en cœur de ville que dans les quartiers nord de Perpignan, des résidants nous témoignent d’incivilités constatées. Notamment sur des lieux de deal bien connus, les jeunes seraient sortis aussitôt les forces de l’ordre remontées dans leurs véhicules. Ces mêmes témoins nous précisent que les CRS, la Police Nationale et Municipale sont revenus plusieurs fois afin de faire respecter le couvre-feu ; une interdiction qui globalement semble être respectée.
Lors de son intervention en direct du 23 mars, le Préfet a également été interpellé quant au non-respect du couvre-feu dans d’autres quartiers tels que le Moulin-à-vent.
Questionnée sur l’efficacité du dispositif, Chantal Bruzi, adjointe à la sécurité de la ville de Perpignan, nous confiait : « Nous allons voir ce soir avec le durcissement des amendes et le retour des effectifs supplémentaires. Car le problème se pose surtout sur les points de deal. D’ailleurs, la population m’interpelle souvent à ce propos. Depuis le début du couvre-feu, nous délogeons les dealers, mais une heure plus tard, ils sont de nouveau là ! ».
Malgré ce gros point noir, la population a bien pris la mesure de la nécessité de respecter le confinement ; et notamment la communauté gitane lourdement impactée par la pandémie.
♦ Couvre-feu sur d’autres communes du département et fermeture de la frontière ?
Lors de son direct sur Facebook, le Préfet des Pyrénées-Orientales a notamment été interpellé par Laurent Leygue. Le Maire d’Estavar a évoqué la nécessité de fermer la frontière entre la France et l’Espagne. Le maire de cette commune frontalière du Conflent rappelait, qu’en tant que maire, il était « Officier de Police Judiciaire et représentant de l’État ; et que son devoir était de faire respecter l’ordre public et sanitaire sur la commune ». Déplorant au passage que, malgré le confinement, il avait affaire à des gens qui jouaient au ballon. Quant à la frontière, le maire d’Estavar rappelait que le confinement s’appliquait aussi pour les Catalans du sud ; et notamment les travailleurs transfrontaliers qui se trouvaient sur la commune.
Quant à l’éventualité de l’application d’un couvre-feu hors de la commune de Perpignan, le Préfet a écarté cette éventualité ; arguant que cela n’était pas pour l’heure à l’ordre du jour.
Malgré ce refus du Préfet, le Maire de la commune de Maureillas-les-Illes, a depuis le 23 mars publié un arrêté municipal instaurant le couvre-feu sur sa commune entre 22h et 5h du matin. Le communiqué de cet arrêté précise, outre le couvre-feu, les dérogations au confinement. Sur les réseaux sociaux, cette communication s’accompagne du commentaire « S’en sortir, sans sortir… »
*Sondage réalisé par l’IFOP pour M6, selon la méthode des quotas, par un questionnaire auto-administré en ligne du 21 au 22 mars 2020 auprès de 2.000 personnes représentatives de la population française.
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