Article mis à jour le 23 janvier 2017 à 13:14
Contrairement au national, qui a voté massivement pour Benoît Hamon, dans notre département c’est Manuel Valls qui a devancé son adversaire de plus de 10 points. Localement il semblerait que le travail de terrain de Pierre Aylagas et de la majorité des leaders soutenant l’ancien premier Ministre ait porté ses fruits. Une avance qui pourrait ne pas être suffisante compte tenu des forces en présence. Analyse et réactions des soutiens locaux et appel massif à la mobilisation pour dimanche prochain.
♦ Julien Baraillé représentant local de Benoît Hamon
Benoît Hamon a recueilli 3.637 voix dans le département (31,61%), obtenant même 50% des voix sur le bureau de Prades. « C’est le candidat qui porte le mieux les véritables convictions de gauche avec un projet audacieux. Il est le seul avec un projet pour le court, moyen et long terme qui dessine une nouvelle société. Les résultats montrent qu’il y a un besoin de rompre avec un socialisme libéral, sans avoir peur de la réponse des citoyens ». À la question du soutien d’Arnaud Montebourg, Julien Baraillé répond « il s’agit d’un soutien logique. Cette élection a montré qu’il y avait plusieurs courants au sein de la gauche et les électeurs ont tranché ». Sur la différenciation avec Jean-Luc Mélenchon, Julien Baraillé explique qu’« il y a une différence notable, c’est celle de l’Europe. Benoît Hamon veut une Europe sociale ».
♦ Pierre Aylagas référent de Manuel Valls appelle « au vote utile »
Pierre Aylagas, ancien Maire d’Argeles et député sortant de la 4ème circonscription a été l’un des derniers soutiens à s’exprimer, attendant les résultats définitifs de l’élection dans le département. « Valls s’en sort bien. Il a fait une campagne sérieuse. Dès demain matin nous débutons une nouvelle campagne avec une réunion par jour sur le terrain pour mobiliser ceux qui ne se sont pas déplacés. Il faut venir voter pour un projet réalisable et non un projet utopique ». Sur la question du non soutien de Vincent Peillon qui n’a pas souhaité donner de consigne de vote aux 6% des électeurs qui se sont exprimés en sa faveur. « Vous savez, on connaît les tenants et les aboutissants de ce candidat qu’on est allée chercher en Suisse…. Les électeurs ne suivent pas toujours les consignes. Le plus important est de mobiliser ceux qui ne sont pas venus. Il faut voter pour Valls si on veut que la gauche gagne, il faut voter utile ». Revenant sur le mandat de François Hollande, « Ce mandat, dans quelques années, sera présenté comme ayant amené des avancées sociales intéressantes, certes il y a eu des erreurs… surtout au niveau de la communication »
Hermeline Malherbe, Sénatrice et Présidente du Conseil Départemental 66, soutien de Manuel Valls, « Je souhaiterai qu’il y ait plus de personnes la semaine prochaine, même si ce n’est pas catastrophique non plus ! »
Jacques Cresta, député de la 1ere circonscription des PO : « Dans ma circonscription la candidature de Manuel Valls a tenu le choc en comparaison avec le national. Maintenant, on entre dans une deuxième phase de la primaire. Entre les deux, il faudra choisir celui qui sera à la hauteur pour s’asseoir à la table avec Trump, Poutine ou Merkel, celui capable de se hisser à la hauteur des enjeux et pas seulement d’organiser un congrès du PS ! »
♦ « Les mathématiques n’ont jamais fait la politique »
Une affirmation que les deux camps sont d’accord pour partager, malgré un vote qui, mathématiquement, semble plié pour le second tour. Les soutiens des deux finalistes s’associent pour mobiliser et dire que l’élection n’est pas jouée, se gardant bien de tout pronostic. Pourtant sur le papier, Benoît Hamon semble en bonne position pour représenter « La belle alliance populaire » en avril prochain. Celui qui a réuni 36,12% des voix peut compter sur les 17% d’électeurs qui se sont portés sur Arnaud Montebourg au premier tour. À condition qu’ils suivent la consigne de vote donnée par leur candidat.
♦ Guy Esclopé pour Sylvia Pinel et Fabien Castillo pour Arnaud Montebourg
À l’évocation des 2% de voix recueillis par Sylvia Pinel, présidente du Parti Radical de Gauche, Guy Esclopé « n’est pas surpris des résultats ». « C’est quand même trois fois plus qu’en 2011 (Jean-Michel Baylet avait recueilli 0,63% des voix). Je confirme que Sylvia Pinel appelle à voter pour Manuel Valls, c’est logique et on l’a vu lors des débats, elle assumait une grande partie du bilan gouvernemental. On est dans la ligne de Manuel Valls ».
Fabien Castillo, soutien d’Arnaud Montebourg, se dit « déçu » d’arriver en troisième position. « Mais l’orientation donnée par le vote Hamon a vocation à réinventer le nouveau modèle social avec la nécessité d’une union des gauches ».
Résultats définitifs dans les Pyrénées Orientales
Sur 340.207 inscrits, il y a eu 11.636 votants dont 11.475 exprimés (18.500 en 2011). La Secrétaire fédérale du parti socialiste catalan, Ségolène Neuville, relativisait la participation à l’aunes de la météo exécrable, un crachin inhabituel pour la région aurait conduit plusieurs électeurs à ne pas se déplacer. Elle explique également cette désaffection par le changement dans l’organisation des bureaux de vote, notamment à Perpignan avec plusieurs lieux de vote alors qu’en 2011 tout était regroupé à la Salle des Libertés.4851 bulletins se sont portés sur Manuel Valls (42,27 %) – 3637 personnes ont voté pour Benoît Hamon (31,61%) – 1865 bulletins en faveur d’Arnaud Montebourg (16,25%) – 482 personnes ont voté pour Vincent Peillon (20%) – François De Rugy recueilli 290 bulletins (2,53%) – Sylvia Pinel 247 voix soit 2,15% des suffrages et Jean-Luc Benhamias recueille 113 bulletins (0,93%)
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