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LGV – Tronçon manquant Montpellier-Perpignan renvoyé aux calendes grecques

Article mis à jour le 2 février 2018 à 07:46

30 ans de tergiversations, un report de 20 ans, la LGV Montpellier-Perpignan sera-t-elle le Notre Dame des Landes catalan ?Malgré l’audition le 24 janvier dernier par le Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI) du collectif « Oui LGV » amené par Carole Delga accompagnée par Jean Marc Pujol, le tronçon entre Montpellier et Perpignan pourrait ne voir le jour, dans le meilleur des cas, qu’entre 2028 et 2032, voir au pire en 2038.  Le chainon manquant n’est pas loin du compte avec Avant la fin du mois de février, Élisabeth Borne, Ministre des transports fera un choix parmi 3 scénarios détaillés par ce conseil. Les réactions des élus du département n’ont pas tardé.

3 scénarios présentés par le COI du moins coûteux au plus ambitieux
Le COI présidé par Philippe Duron avait pour mission de faire le tri entre les nombreux projets infrastructures laissés en attente depuis de nombreuses années. La ministre des transports souhaitait que le COI contribue au futur projet de loi d’orientation des mobilités. Élisabeth Borne a désormais entre ses mains un rapport qui prévoit 3 scénarios.

De la moins coûteuse pour le budget de l’État avec un investissement de 48 milliards d’Euros qui ne nécessite pas ressources supplémentaires. Ce scénario « rend irréaliste une avancée substantielle de ces grands projets dans les vingt prochaines années et repousse autour de 2050 l’ambition de les avoir achevés ».

La deuxième hypothèse est basée sur un engagement de l’État de 60 milliards sur 20 ans. Philippe Duron indiquait sa préférence pour ce dernier « bâti pour permettre de satisfaire les priorités du président de la République ». Dans ce cas, l’État devrait prévoir une rallonge budgétaire de 600 millions par an dès 2019 et ce durant les 20 prochaines années.

Enfin une 3ème scénario, « idéal » mais « difficile » selon le président du COI et qui engagerait l’État à hauteur de 80 milliards. Le Conseil s’interroge sur « la possibilité d’atteindre un tel niveau de dépenses dans le cadre financier et budgétaire que connaissent actuellement l’Etat et les collectivités territoriales appelées à co-financer environ à parité ces projets ».

« Saucissonage » des projets
Le COI propose de réaliser les infrastructures envisagées par tronçons en étalant les travaux dans le temps. Philippe Duron déclarait que les lignes ferroviaires Paris-Normandie, Provence-Côte d’Azur ou Bordeaux-Toulouse étaient prioritaires, indiquant qu’il fallait avant toute chose traiter les gares.

Pour le tronçon Montpellier-Perpignan, le conseil envisage de réaliser la ligne en deux temps, la section Montpellier-Béziers, dont les études ont révélé « un niveau de saturation effectif » pourrait être réalisé entre 2033 et 2037 si le scénario N1 était celui adopté, entre 2023 et 2027 si le scénario le plus ambitieux était retenu.

Pour la section Montpellier-Perpignan le conseil avance un calendrier « après 2038 pour le scénario 1 et à partir de la période 2028-2032 pour le scénario 3 ».

Pour Jean Marc Pujol « une fois de plus, on nous amuse et on reporte la décision ! »
Le Maire de Perpignan et président de Perpignan Méditerranée Métropole répondait au micro de France 3 déclarant qu’il s’attendait à cette annonce faite par « ce pays qui a 2000 milliards de dette… et qui emprunte 191 milliards cette année pour payer les intérêts de la dette et les emprunts ». Un signe pour le premier magistrat de Perpignan que « que la situation est tellement catastrophique… qu’on a préféré attendre encore une peu… Ca va très mal ». Il confiait sa volonté de continuer à se battre « car il y a une logique et c’est celle du chaînon manquant ! »

♦ « Honte pour la classe politique locale » selon le député de la 2ème circonscription, Louis Aliot
Il s’interrogeait « sur la mobilisation par l’Etat de moyens financiers énormes sur le Grand Paris ou sur la reconversion de l’aéroport de Nantes et sa région, et rien sur le reste de la France ». Le vice président du Front National et élu d’opposition à la Mairie de Perpignan s’indignait du « mépris pour le sud-ouest de la France et quelle gifle pour le pays catalan français qui restera le grand oublié de la Région ».

Demande de RDV au Président Emmanuel Macron
Une liste d’élus, dont la présidente du Conseil Départemental, Hermeline Malherbe et Jean Marc Pujol demandent « à monsieur le Président de la République d’être reçus en délégation avant l’écriture du projet de loi » rappelant dans une déclaration commune que « la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan » doit « s’inscrire dans le scénario n°3, le plus volontariste, du rapport ».

Les Républicains 66 s’interrogent sur l’utilité des « députés de la majorité En Marche »
Les Républicains 66 dans une opposition très assumée vis à vis des 3 députés En Marche du département, n’hésitent pas à attaquer celui de la 1ere circonscription et sa « proximité très forte acquise à l’ENA avec le chef de l’Etat » ainsi que Laurence Gayte, élue sur la 4ème circonscription dont l’amélioration de la RN116 à minima fait grincer des dents. Le parti Les Républicains déclarait « le gouvernement condamne également le département des Pyrénées-Orientales à l’isolement en préparant un abandon pur et simple du tronçon ».

Nous restons pour le moment en attente des réactions des élus de la majorité de La République En Marche à ce rapport.

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Maïté Torres