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« Et si tout cela n’était qu’un piège ? » : Dancing Girls 66 cible d’une tentative de chantage

« Petite question, et si tout cela n'était qu'un piège ? » : Dancing Girls 66 cible d’un chantage

Article mis à jour le 11 mars 2025 à 19:11

Tentative d’escroquerie sur ce club de majorettes de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Tout a commencé fin février, un soi-disant « agent événementiel » a contacté Mélanie, président des Dancing Girls 66.

D’abord par mail, puis par téléphone, l’agent faisait miroiter plusieurs spectacles aux sportives. Mais la réalité est toute autre, l’escroc présumé, en possession de documents administratifs, fait désormais pression sur l’association.

« Il me dit : petite question, et si tout cela n’était qu’un piège ? »

A la tête de l’association Dancing Girls 66, Mélanie dénonce une escroquerie. « Il y a une quinzaine de jours, une personne se faisant passer pour un agent dans l’événementiel nous a contactés pour des petits contrats », explique Mélanie. Les majorettes de Saint-Laurent-de-la-Salanque se voient proposer de participer à des anniversaires ou des mariages. Avec l’accord des parents, Mélanie fait confiance à son interlocuteur. « De toute façon, qui ne tente rien n’a rien. Si c’est du faux, on aura perdu notre temps, mais si c’est vrai, on aura quelque chose pour nos filles », confie la responsable de Dancing Girls 66.

Au fur et à mesure des échanges, les propositions de contrats sont de plus en plus importantes. Les majorettes devaient candidater pour « le Bacchus, le Main Square, des concerts à Paris, la finale du Top 14 », liste la directrice. Et au fil des mails, le doute commence à s’installer au sein de l’association.

De son côté, le fameux agent fait en sorte de rassurer Mélanie via de nombreux coups de téléphone. Sur le moment Mélanie se dit, « quel intérêt de passer quatre heures par jour au téléphone si c’est du pipeau ? ». L’individu va jusqu’à citer le vrai nom d’une agence. « Dès qu’il me sortait le nom d’une agence de production ou d’un concert, je vérifiais. Il me donnait des détails sur le carnaval de Torreilles. Tout était bon », explique Mélanie.

En parallèle, Mélanie envoie des photos et des vidéos de Dancing Girls 66 pour participer aux auditions. « Il y a une vidéo pour dire qu’on était motivé pour l’audition et d’autres où l’on se présentait en disant notre prénom et le nom de l’association pour laquelle on travaillait. » La directrice transmet des documents administratifs pour l’établissement des contrats, ainsi que le Relevé d’Identité Bancaire (RIB), le récépissé de déclaration en préfecture de l’association ou encore son propre permis de conduire.

Quand Dancing Girls 66 découvre découverte de la supercherie

Un rendez-vous est fixé pour que l’agent puisse rencontrer les majorettes , mais à l’heure prévue, personne. Mélanie reçoit un message… et là l’escroc présumé dévoile la supercherie. C’est alors la douche froide pour l’association. L’arnaqueur, en possession des photos, vidéos et documents administratifs, fait pression sur Dancing Girls 66. « Il me dit : qu’est-ce que vous voulez négocier pour que je ne mette rien sur les réseaux ? », relate Mélanie qui décide de ne rien céder.

« Il y a une maman qui a eu très peur parce qu’au final, j’ai quand même envoyé des photos et des vidéos ». Mais Mélanie explique que les photos ne dépassent pas le buste des majorettes. « Il n’y a aucune image à caractère pornographique », déclare-t-elle.

Dans la foulée, la directrice poste un message sur Facebook afin de prévenir de la présence de l’arnaqueur, et dépose, immédiatement, plainte auprès de la gendarmerie. Mais le calvaire n’est pas fini : « Il m’a renvoyé un message lundi matin en me disant : ‘Tu es sûre que tu ne veux toujours pas négocier ?’ ». Le maître chanteur présumé a usurpé le nom de l’association pour créer un nouveau profil Facebook et contacté d’autres associations.

Pour le moment, Mélanie a porté plainte pour chantage puisque, lors de son premier signalement aux autorités, rien n’avait été posté sur internet. Néanmoins, « s’il y a divulgation des photos des filles, la plainte change », explique cette dernière.

Comment se prémunir des arnaques  ?

Au-delà de Dancing Girls 66, les arnaques sont légion et les cybercriminels nombreux. Dans les Pyrénées-Orientales, depuis 2016, le nombre d’escroqueries, au sens large, augmentent en moyenne de 18,6% par an, faisant, 3602 victimes dans le département, en 2024.

En 2023, le ministère de l’Intérieur précisait que les forces de l’ordre avaient enregistré 130 600 infractions d’escroqueries en ligne. En 2017, ce chiffre était de 74 400, il a donc presque doublé en six ans. Dans le cas de l’association, la technique utilisée se rapproche de celle du hameçonnage. Le principe est simple, l’arnaqueur se fait passer pour une entreprise ou une personne de confiance afin de pousser la victime à communiquer des données personnelles.

Pour s’en prémunir, il existe plusieurs astuces. La première est de ne jamais communiquer de données sensibles par téléphone ni par message. Il est aussi conseillé de ne pas cliquer sur des liens douteux et de vérifier l’adresse du site du navigateur. Si un doute persiste, il est préférable de contacter directement l’organisme qui vous a envoyé le message.

Mais la technique du hameçonnage n’est pas la seule cybermenace. Sur le site, cybermalveillance.gouv.fr, le gouvernement liste tous les autres dangers.

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