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« Je me sens accueillie et libre ici » : Le Miam, portrait d’un lieu inclusif à Perpignan

Cantine solidaire Miam Perpignan nouveaux locaux - réception

Le Miam, cette cantine solidaire au cœur de Perpignan, célèbre son cinquième anniversaire. Pour l’occasion, la cofondatrice, trois bénévoles et plusieurs usagers du lieu ont partagé leur expérience avec nous. Retour sur ce lieu unique. 

Depuis cinq ans, cette cantine incarne la durabilité, la solidarité et l’inclusion. « Nous voulions aussi faire quelque chose pour le quartier historique », explique Camille. En effet, dans la rue Petite la Monnaie, dépourvue de commerces, le Miam affiche fièrement sa façade colorée. Le bruit des assiettes qui s’entrechoquent, les bribes de conversation et les éclats de rire propagent la gaieté hors de ses murs.

Et le bonheur est communicatif. « Je ne connaissais pas le Miam. Je suis simplement passée par là et je me suis dit « ça a l’air intéressant » », raconte Pilar, bénévole dans un atelier d’informatique. « Au début, je venais seulement une fois par semaine, puis deux fois, puis trois fois. Maintenant, je viens dès que je peux. »

Un lieu de rencontre culinaire et social à Perpignan

L’expérience positive des visiteurs commence avant tout par la délicieuse cuisine, mais elle ne s’arrête pas là. Au-delà du simple repas, l’expérience est aussi intergénérationnelle et renforce le sentiment d’appartenance à une communauté valorisant la solidarité.

« Une visite au Miam, c’est très convivial. Le repas est très bien préparé. Les assiettes sont bien dressées, c’est joli », partage Nicole, retraitée. De son côté, Fatya, également à la retraite, confirme : « au début, nous sommes venus pour le prix, mais très vite, nous sommes restés pour la communauté. »

Pour Alina, étudiante Erasmus du Kazakhstan, il s’agit d’une « super offre.» « J’y trouve une nourriture délicieuse, végétalienne et abordable, au lieu de manger à la cafet’ de l’université qui propose souvent de la restauration rapide. C’est aussi intéressant de découvrir la cuisine française. J’ai trouvé ici une communauté chaleureuse qui nous a accueillis à bras ouverts.»

Pour d’autres, le Miam c’est aussi un espace sans jugement. « Je me sens accueillie et libre ici. Il n’y a pas beaucoup d’endroits comme ça à Perpignan », déclare la cliente, en désignant les ballons arc-en-ciel à la fenêtre.

Le Miam, « c’est un peu la famille »

Au début du projet, les fondateurs ne s’attendaient pas à une telle affluence de bénévoles. Aujourd’hui, ce groupe compte plus d’une cinquantaine de personnes qui apporte son aide régulièrement. Occasionnellement, ces soutiens peuvent être plus nombreux, et eux aussi participent à cette expérience enrichissante.

« Quand je viens ici, c’est une deuxième famille. Quand on ne va pas bien, il y a toujours quelqu’un avec qui parler », se confie Chris(tina), l’une des bénévoles.

France, Perpignan, 2022-05-20. MIAM cantine solidaire. Photographie de Arnaud Le Vu / Hans Lucas.

Patrick, récemment retraité, avait activement cherché un projet à soutenir. Lors de sa première visite au Miam, il avait été conquis : « C’est important que la bouffe soit bonne ! » Séduit par l’expérience, il s’est immédiatement porté volontaire.

Élodie acquiesce : « La bouffe est super bonne, mais l’ambiance est tout aussi agréable. Ça fait vraiment sentir un autre monde. On y croise des gens de toutes sortes. » Patrick ajoute : « Une chose qui m’a surpris, c’est de voir des jeunes, comme Calvin. C’est lui qui m’a formé et qui m’a appris à accueillir. »

Calvin est le premier bénévole mineur à participer à l’aventure du Miam. Il est venu poussé par son envie « d’ouvrir un restaurant à Perpignan, une crêperie. » De sa propre initiative, il souhaite acquérir cette expérience professionnelle aux côtés des équipes. Depuis quelques mois, son petit frère Derek participe également avec enthousiasme à toutes les activités de la cantine.

« On ne le fait pas seulement pour des personnes en difficulté financière »

Lors des distributions alimentaires, parfois les bénéficiaires peuvent ressentir une certaine honte de leur situation. Mais attablés au Miam, l’atmosphère est plus positive.

Chacun peut manger à la cantine. La seule différence entre les convives est le montant payé pour l’addition. Le Miam propose des prix solidaires, allant de 2€ le menu complet à 12€ pour le prix conseillé. « Il n’y a pas de “mauvais prix”. Il ne faut pas se sentir gêné, tout le monde est en capacité d’estimer la juste valeur de ce qu’il consomme et quel prix lui semble juste en fonction des moyens dont il dispose. »

Un concept qui fonctionne. La prochaine étape serait de stabiliser davantage le fonctionnement de l’association. « Pour moi, c’est une source de satisfaction, un sentiment d’accomplissement, quelque chose de nécessaire », dit Camille.

Le prix pour la double ligne : un T-shirt Miam

Midi, le 25 janvier, l’ambiance est animée et des chaises supplémentaires doivent être apportées. Des petites pâtes conchiglie servent de marqueurs pour les cartes de bingo. Un brouhaha de voix animées emplit l’air, se prolongeant d’une table à l’autre. Au rythme du tirage des numéros, la joie et la déception face aux numéros sortis s’expriment collectivement. Peu importe si l’on est assis côte à côte en vêtements de marque ou en jeans usés, tant que l’on peut se réjouir ensemble du numéro anticipé.

«Et le prochain numéro est particulier, étant donné l’occasion du jour. Vous pouvez déjà le deviner, c’est le 5 ! »

 

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Lisa Mohr