Article mis à jour le 11 janvier 2024 à 11:08
Ce 25 novembre, dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, les associations appelaient à marcher dans les rues de Perpignan. Emma, Marie, Amélia, Francis, Laurence*, Arnaud ou Jean, tous ont manifesté au rythme des chants de la chorale Voix Libre et des slogans dénonçant le patriarcat.
Il manque toujours des moyens pour lutter efficacement contre les violences de genre
Monique, membre du Collectif droits des femmes 66** était un peu dépitée à l’idée de reprendre la parole ce 25 novembre. « J’ai relu mon discours de l’an dernier, celui de l’année d’avant, et j’ai l’impression que rien ne change. Ah si, cette année, nous réclamons 2 milliards d’euros, l’an dernier nous demandions 1 milliard ». Alors oui, concède la militante engagée, des choses ont été faites, au niveau des bracelets anti rapprochement, des téléphones grave danger. Mais le compte n’y est pas.
Idem quand il s’agit de la formation des personnels de police et de gendarmerie. « Je ne dis pas que rien n’a été fait, mais il manque toujours cette synergie entre police et gendarmerie. Sans cela des auteurs peuvent passer entre les mailles du filet en changeant simplement d’une zone police à une zone gendarmerie ».
Pour Emma et Cécilia, respectivement 18 et 19 ans, elles marchent car elles veulent marquer leur solidarité. Quant à Laurence 30 ans, elle continue encore et toujours à participer aux marches parce qu’il y a encore et toujours trop de féminicides et encore aujourd’hui, par manque de moyens, des femmes sont contraintes de rester dans un domicile violent.
Pour rappel, le nombre de féminicides en 2022 a d’ores et déjà dépassé le chiffre de 2021. Le collectif Nous Toutes dénombre au 22 novembre 121 féminicides contre 113 pour toute l’année 2021. Au-delà de la France, 1 femme ou fille sur 3 a déjà subi des violences physiques et sexuelles, (source Onu).
Passer’elles – L’Escale – Apex, les initiatives locales
Jessica de l’Apex nous explique le service PASSER’ELLE, mis en place au sein de l’hôpital de Perpignan. Un dispositif qui permet une prise en charge médico-psycho-sociale. Médecin, sage-Femme, psychologue, et assistant(e) social(e) sont disponibles pour accompagner et écouter. PASSER’Elle par téléphone au 0468617022 ou par mail passerelle@ch-perpignan.fr
Au micro, une représentante de l’Escale lance un appel. « Je sais que parmi vous il y a des femmes qui sont sous emprise, qui subissent des violences. Je vous dis de venir nous rencontrer, d’aller à la gendarmerie ou au commissariat. Aujourd’hui, en gendarmerie comme au commissariat, il y a des personnes en capacité de vous recevoir. Ne restez pas seules. Je tire mon chapeau aux femmes pour leurs courages. Elles demandent surtout à être crues, ne pas être jugées, et aussi qu’on arrête de confondre conflit et violence. C’est pourtant très différent, quand je suis en conflit avec mon amoureux, je peux lui crier dessus, je n’ai pas peur de lui répondre. Alors que quand je suis dans une situation d’emprise, quand il me gueule dessus, je me tais, je vais lui dire que je l’aime« .
Les numéros à retenir : 3919 Violences Femmes Infos – En cas de danger, téléphoner au 17 ou par SMS le 114.
Pour aller plus loin, l’université de Perpignan, organise 15 jours pour « comprendre, défendre et entendre »
Selon une enquête menée par l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’Enseignement supérieur, 4 % des étudiantes et étudiants déclarent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles au cours de l’année universitaire 2019-2020 ; ce qui représente plus de 140 000 personnes. Aux côtés des Soroptimist International, l’UPVD propose deux semaines d’actions et invite à « se questionner sur ce phénomène afin de mieux lutter contre sa propagation ».
– Spectacle « féminin s’accorde au masculin », mercredi 30 novembre, 12h30 UPVD Incube.
– Atelier de sensibilisation à l’égalité femme-homme pour prendre conscience des inégalités, déconstruire les stéréotypes, susciter l’envie d’agir – Sur inscription. mercredi 30 novembre, à 15h00, UPVD In Cube.
– Atelier d’initiation self-défense – gratuit, réservé aux étudiants et aux personnels de l’UPVD, sur inscription, mardi 6 décembre, 12h30, Campus Mailly.
– Conférence « Le droit des femmes : de la quête d’égalité à l’exercice d’un leadership », jeudi 8 décembre à 9h, amphi Saint Sauveur, campus Mailly.
– Café-parole sur le thème « quelques outils de lutte contre les violences faites aux femmes », le jeudi 8 décembre à 14h30, campus Mailly.
*Le prénom a été modifié.
** Le Collectif droits des femmes 66 réunit, les associations APEX/ASTI/ATTAC/Femmes Solidaires/LDH/MRAP/MFPF/LGBT/Idemgenre, les partis EELV/NPA/PCF/PG et les syndicats FSU/Solidaires/CGT/CNT.
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