Combien de listes de gauche seront présentes pour tenter de ravir la mairie de Perpignan au Rassemblement National ? Si l’idée d’une candidature commune s’éloigne chaque jour davantage, la relation épistolaire, elle, bat son plein.
Dans une lettre ouverte datée du 7 juillet 2025, La France Insoumise66 et les Écologistes catalans tendaient la main aux Parti communiste et Parti socialiste, deux formations qui, au niveau national, sont dans le Nouveau Front Populaire. Les Écologistes catalans et la France Insoumise 66 proposaient une « discussion ordonnée, sérieuse et sincère ».
Pour rappel, depuis janvier 2025, plusieurs formations politiques, dont les Communistes et les Socialistes catalans ont lancé une plateforme nommée Perpignan autrement. Malgré les appels à rejoindre cette union large, les Insoumis et les Ecologistes ont décliné la proposition. Selon ces derniers, « l’espace politique appelant à un élargissement au centre a, de fait, exclu une composante du Nouveau Front Populaire. »
Si à ce jour, les Socialistes catalans n’ont pas encore répondu, une rencontre est d’ores et déjà calée entre les formations dans le courant de l’été. De son côté, le PCF66 a rappelé les nombreuses tentatives d’échanges avortées. Malgré quelques piques adressées dans leur réponse du 16 juillet, les Communistes se disent prêts à travailler autour « d’un programme du NFP à l’échelon départemental. »
Le 20 juillet, c’est le NPA 66, (Nouveau parti anticapitaliste) qui répond : « Il y a urgence à retrouver le chemin de l’unité du NFP. »
Quelle gauche face à Louis Aliot, maire de Perpignan ?
Dans sa lettre ouverte, Les Écologistes catalans et la France Insoumise rappellent qu’ils sont les seuls à gauche à vouloir porter « un réel programme de rupture ». Face à cette vision, une gauche qui, outre les concertations citoyennes, veut travailler sur les bases des politiques déjà menées par la majorité de Carole Delga et Hermeline Malherbe, respectivement présidente de la Région Occitanie, et du Conseil départemental. Si, sur les valeurs écologiques ou sociales, ces diverses formations politiques peuvent se rejoindre, sur le programme, la démarche semble presque impossible illustrant deux gauches irréconciliables.
Nicolas Berjoan, secrétaire régional Les Écologistes déclarait récemment : « Nous pensons qu’il y a besoin d’un changement net. C’est une divergence que nous avons avec d’autres forces de gauche qui pensent qu’en gérant un certain nombre d’intérêts cela sera plus efficace. »
Dans une réponse en forme de mise au point, le PCF 66 rappelle son engagement dans la création d’un collectif local, le NFP 66, né à l’été 2024. Il privilégie la construction d’un rapport de forces social et citoyen sur le long terme. Mais cette approche suscite la méfiance de LFI et des Écologistes, qui y voient une manière de verrouiller l’espace politique local, sans clarté programmatique ni méthode de décision partagée.
Le NPA 66, de son côté, alerte sur les limites d’un simple accord électoral. Dans une déclaration publiée le 20 juillet, il insiste sur la nécessité d’un programme de rupture anticapitaliste, appuyé par les luttes sociales : « dans les quartiers, les entreprises, les universités ». Il redoute une union superficielle qui ne ferait que masquer les désaccords profonds et affaiblirait la crédibilité de la gauche locale.
Le candidat de Perpignan autrement sera choisi à la rentrée 2025
Si tous s’accordent à dire que l’union de la gauche est nécessaire pour franchir le cap du premier tour, les acteurs politiques échangent des courriers, mais campent sur leurs positions.
Et au-delà des dossiers et des points d’achoppement nombreux, les Ecologistes et les Insoumis, semblent avoir, dans leur volonté d’union, volontairement exclu les autres partis fondateurs de Perpignan autrement, à savoir : Place Publique, l’Alternative, les radicaux de gauche (PRG), Génération écologie et L’Après (né d’une dissension avec de La France Insoumise).
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