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Musée d’art contemporain de Céret – Centenaire d’André Masson entre nature et mythologie

Jusqu’au 27 octobre, se tient au Musée de Céret l’exposition consacrée à André Masson. Les commissaires de l’exposition, Nathalie Gallissot et Jean-Michel Bouhours, ont choisi la nature et la vision mythologique du peintre comme fil conducteur de l’exposition estivale du musée. La directrice et l’historien d’art, aussi ancien conservateur du Centre Georges Pompidou de Paris, réalisent une scénographie autour du paysage, thème majeur du musée cérétan.

♦ Le paysage, thème de prédilection de Masson

André Masson (1896- 1987) séjourne à Céret dans les années 1919/1920. Blessé dans sa chair et son esprit par les combats de la Première Guerre mondiale, il arrive à Céret en compagnie de Maurice Loutreuil. Masson peint à Céret plusieurs tableaux de paysages inspirés du cubisme cézannien. Une peinture construite dans une gamme de couleurs claires, témoignage en quelque sorte de sa propre reconstruction mentale.

 

C’est un homme brisé qui se reconstruit dans la petite ville dont la tradition picturale est en train de naître, après les séjours de Picasso et Braque dans les années 1911/1913. Cette période cérétane d’André Masson (1919-20) est particulièrement cruciale pour l’artiste, puisqu’il y rencontre sa première épouse, Odette Cabalé.

Le sentiment de la nature a accompagné André Masson tout au long de sa vie. La beauté de la nature l’inspire et lui procure un apaisement. Mais la nature est aussi le théâtre d’une cruauté entre espèces qui fait écho aux interrogations existentielles de l’artiste. Masson, à qui un médecin le soignant de ses blessures de guerre affirma : « N’habitez plus jamais les villes!», mena une carrière artistique prodigieuse, faite d’itinérances entre Europe et Amérique. Les lieux où l’artiste a vécu, les paysages qu’il a admirés, transfigurés, peuplés de mythes, sont à l’honneur dans la thématique de cette exposition.

♦ La montagne Sainte-Victoire de Paul Cézanne vue par Masson

La fin du second conflit mondial comme un massacre à l’échelle planétaire inspire à Masson en 1947 : Niobé, figure symbolisant le deuil des mères. De retour en Europe, Masson s’installe au Tholonet à partir de 1947. Le site naturel le fait cohabiter avec le fantôme du maître tant admiré, Cézanne. Pour autant, des sensations plus fortes devant les petits matins d’une vallée de l’Arc envahie par les brumes, et que les tableaux de Cézanne ne lui laissaient pas deviner, le bouleversent et le raccrochent à sa fascination pour la peinture chinoise. Masson s’inscrit à contre-courant de son époque dominée par l’abstraction : sa peinture visait « la transcription d’un ébranlement ou bien d’une illumination … Sa quête se voulait transgressive et passionnelle, proche des bouleversements de l’érotisme » (Alain Paire).

Masson précise le fil d’Ariane qu’il tisse entre les êtres et les éléments naturels : « il suffirait de dessiner par exemple, un corps de femme…. Pour qu’il soit aussi le ciel, la terre… Il aurait la fraîcheur de l’eau, la chaleur secrète du fruit mûr. Il commencerait torrent, deviendrait flamme et s’achèverait dans le vent. »

♦ Une exposition malgré les travaux d’agrandissement vers un Grand musée

L’actuel musée d’art moderne de Céret a été conçu par l’architecte barcelonais Jaume Freixa. Le musée dans sa forme actuelle a été inauguré en 1993. L’architecture construite autour de deux patios, ménage les espaces pour l’exposition des œuvres et fait la part belle à la lumière naturelle. Il souffre cependant aujourd’hui d’un manque d’espace spécifiquement dédié aux expositions temporaires, ce qui nuit à la mise en valeur de la collection historique.

D’où la volonté d’un agrandissement du musée, qui sera totalement opérationnel en 2020. L’agrandissement offrira un nouvel espace de 600 m2 dédié aux expositions temporaires, ainsi que de nouveaux espaces logistiques et des réserves. L’étage supérieur ménagera une salle d’accueil pour les scolaires et le public en soirée ainsi qu’une terrasse. La collection historique sera redéployée dans le bâtiment actuel, selon une muséographie mettant en lumière la place unique et originale de Céret dans l’histoire de l’art moderne et contemporain.

♦ L’exposition Masson en chiffres

  • 141 œuvres
  • dont 88 toiles
  • 46 dessins
  • 6 sculptures

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Maïté Torres