Article mis à jour le 20 mars 2020 à 23:50
Selon un sondage BVA pour Europe1 et Orange, et réalisé entre le 21 et le 29 février, le député Rassemblement National améliorerait son score avec 35% des intentions de vote. Jean-Marc Pujol obtiendrait la 2e place avec 19% des sondés décidés à voter pour le maire sortant. La surprise de cette 5e enquête, est la 3e place, à égalité, entre l’écologiste Agnès Langevine et le député de la majorité présidentielle, Romain Grau. Si l’élection avait lieu dimanche prochain, ils seraient au coude-à-coude à 15% des intentions de vote.
♦ Plus d’un tiers des sondés déclarent vouloir voter pour Louis Aliot
Avec 35% des intentions de vote, le député RN obtiendrait quasiment le même score que lors du 1er tour de l’élection municipale de 2014. Cette année-là, et face à une droite unie, il obtenait 34,18% des suffrages.
Selon BVA, 87% de ses électeurs se déclarent sûrs de leur choix. Sa personnalité et son ancrage local sont mis en avant par ses 55% d’électeurs potentiels. Bien plus que son appartenance au parti de Marine Le Pen, critère le plus important pour 40% de ses électeurs.
Le score de Louis Aliot surperforme par rapport à celui de la seule base du RN. Même si 90% des sympathisants du RN se déclarent prêts à voter pour lui, il peut compter sur 31% de ceux de François Fillon. Signe que la stratégie « d’union des droites » trouve un certain écho favorable à Perpignan.
Plus étonnant, le candidat, qui s’affiche sans étiquette, parvient à convaincre 22% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle de 2017. Selon ce sondage, le profil type de l’électeur de Louis Aliot serait un homme (42%) de 65 ans et plus (44%). La candidature de Louis Aliot séduit plus chez les cadres (44%) que les employés et ouvriers (32%).
♦ Jean-Marc Pujol distancé avec 19% des intentions de vote
Même si le score du maire sortant est identique à celui du 7 février dernier, Jean-Marc Pujol se trouve clairement distancé par la liste de Louis Aliot. Pour rappel, 30,67% des électeurs avaient voté pour la liste menée par Jean-Marc Pujol en 2014. En 2020, il n’est pas parvenu à fédérer son camp ; puisque lors de l’élection précédente, Romain Grau et Olivier Amiel faisaient partie de son équipe. Ils sont aujourd’hui ses adversaires.
Quant aux personnes sondées, même dans son propre camp, seuls 6 sympathisants LR sur 10 se disent enclin à voter pour lui au premier tour. Et uniquement 34% des électeurs de François Fillon de 2017 voteraient pour Jean-Marc Pujol en 2020. Plus inquiétant encore, moins de 1 électeur sur 2 de 2014, déclare vouloir revoter pour lui en 2020.
Quant à son bilan il est sévèrement jugé par les personnes interrogées. Seules 2 personnes sur 10 se déclarent « très satisfaites » (8%). Les plus critiques envers le maire sortant sont les personnes entre 35 et 49 ans avec 58% « d’insatisfaits » ; quand 57% des 50-64 ans se montrent aussi critiques du bilan. Jean-Marc Pujol parvient néanmoins à convaincre les plus de 65 ans ; tranche d’âge qui se déclare satisfaite à 59%. Au total, ils sont 47% à être « satisfaits », contre 46% « d’insatisfaits ».
♦ Agnès Langevine et Romain Grau 3e à égalité selon le sondage
La liste de gauche (EELV-PS), conduite par Agnès Langevine, et la liste LREM, conduite par Romain Grau, se partagent la 3e place ; toutes deux créditées de 15% des voix.
« Ces deux listes semblent donc en mesure de se maintenir au 2nd tour et pourraient envisager de fusionner », précise l’institut de sondage. Au vu des inimitiés entre les anciens alliés de 2008, cette hypothèse semble toutefois peu probable.
À noter néanmoins que le candidat qui affiche pourtant sa proximité avec son ancien camarade d’école, Emmanuel Macron, ne parvient pas à faire le plein des sympathisants En Marche. Ils ne sont que 61% à déclarer vouloir voter pour lui.
♦ La liste l’alternative et Clotilde Ripoull ne passeraient pas le second tour
La liste à la gauche de la gauche conduite par Caroline Forgues est créditée de 8% des votes. Celle de Clotilde Ripoull recueillerait 7% des voix.
Olivier Amiel peine quant à lui à mobiliser les personnes sondées avec 1% des voix. Alexandre Bolo (divers droite) et Pascale Advenard (Lutte Ouvrière) ne recueilleraient que 0,5% des suffrages.
♦ Pour le second tour, BVA évoque « la fin du plafond » de verre pour le RN
Au-delà des seuls électeurs potentiels de Louis Aliot ou des sympathisants du parti, l’étiquette RN apparaît comme un atout pour 23% des inscrits sur les listes. En particulier les hommes (27%) et les 65 ans et plus (29%). À l’inverse, l’étiquette RN reste un repoussoir pour 41% des électeurs Perpignanais ; et davantage auprès des femmes (46%) et des sympathisants de la gauche. « On constate cependant que le plafond de verre a sauté ; et que désormais, seule une minorité des Perpignanais se déclarent réticents à un vote Rassemblement National ».
« Au vu de ces résultats, le second tour s’annonce incertain ; et la configuration bien différente de celle des dernières municipales. Quatre listes semblent pour l’heure en mesure de se maintenir au second tour. Le maire sortant est dans une position plus délicate qu’il y a 6 ans ; avec un bilan mitigé et une forte volonté de changement affichée par les habitants. Si l’équilibre des forces semble favorable à Louis Aliot dans le cadre d’une triangulaire (et qui plus est en cas de quadrangulaire), l’hypothèse (incertaine) d’un front républicain, mené par Jean-Marc Pujol, ne semble plus aujourd’hui garantir la victoire au maire sortant ».
Même en cas de duel au second tour, Jean-Marc Pujol devra parvenir à mobiliser fortement son électorat (sympathisant de LR et de droite), et à séduire au-delà de ce socle pour pouvoir conserver son fauteuil face à Louis Aliot.
♦ Rappel du précédent sondage IPSOS pour l’Indépendant et France Bleu Roussillon
Cette enquête avait été réalisée entre le 1er et le 4 février sur un échantillon de 604 personnes inscrites sur les listes électorales de Perpignan ; et dévoilée le 7 février dans le cadre du bus des municipales de France Info. Ce sondage était le 4e à placer largement le député Rassemblement National, Louis Aliot, en tête du sondage avec 30% des personnes interrogées. Jean-Marc Pujol, maire sortant Les Républicains, se plaçait en seconde position avec 19%.
Agnès Langevine tête de liste Europe Ecologie Les Verts obtenait 15% des intentions de vote. Quand le député La République En Marche Romain Grau se situait en 4e position avec 13%.
Selon l’IPSOS, la liste menée par Caroline Forgues recueillait 10% des suffrages, score qui lui permettraient d’accéder au second tour de scrutin. Clotilde Ripoull, elle ne parvenait pas, selon cette enquête, à franchir la barre du second tour ; n’obtenant que 8% des intentions de vote.
Loins derrière, le candidat Olivier Amiel, ancien trésorier du parti Les Républicains 66, ralliait 4% des sondés. Alexandre Bolo, candidat de droite et Pascale Adevenard, Lutte Ouvrière, obtenaient 0,5% des intentions de vote.
*Sondage réalisé par téléphone auprès d’un échantillon de 600 personnes inscrites sur les listes électorales ; issues d’un échantillon représentatif de 899 habitants Perpignan âgés de 18 ans et plus. Selon la méthode des quotas pour cet échantillon, la marge d’erreur se situe entre 1,8% et 4,1%.
- Revue de presse du 24 novembre : Ils ont parlé de Perpignan et des Pyrénées-Orientales - 24 novembre 2024
- Violences intrafamiliales : le tribunal de Perpignan déploie 15 téléphones grave danger - 23 novembre 2024
- À Perpignan, l’appel à ces familles gitanes qui fuient les bancs de l’école - 22 novembre 2024