Article mis à jour le 5 avril 2024 à 17:01
Ce vendredi 5 avril 2024, le préfet des Pyrénées-Orientales, le procureur et le responsable de la police nationale présentaient à la presse le bilan de l’opération place nette à Perpignan.
En plein cœur du quartier du Champs de Mars, l’un des points de deal les plus actifs de la ville est désormais fermé par plus d’une quarantaine de blocs de béton de plus de deux tonnes chacun.
À Perpignan, durant plus d’une semaine, l’opération place nette aura mobilisé plus de 250 agents des forces de sécurité. Pour rappel, depuis Marseille, le Président de la République avait donné le top départ de ces opérations d’envergure qui ont vocation à mettre la pression sur les trafics drogues.
Thierry Bonnier et Jean-David Cavaillé.
La lutte contre les stupéfiants, une priorité à Perpignan
Le procureur se félicite des saisies importantes. Après un week-end Pascal de trois jours, les services de sécurité ont saisi 350.000 euros (numéraire et bijoux), une dizaine de kilos de cannabis, de la cocaïne et de l’ecstasy. « On a récupéré l’essentiel du produit de vente du week-end dernier et ça, c’est une très grosse victoire », se réjouit le procureur de la République, Jean-David Cavaillé.
L’opération a également permis d’interpeller six individus, dont deux ont d’ores et déjà écopé de peines de prison, lors de leur comparution immédiate. Le procureur et le préfet ont tous deux exclu une quelconque volonté de faire de ces opérations de police, des coups de communication. « La guerre contre la drogue n’a pas commencé cette semaine, c’est tout un travail en amont par le parquet, les services de l’État et les services de police ». « Il ne se passe pas une semaine sans qu’on emmène devant le tribunal correctionnel des trafiquants de stupéfiants », insiste le procureur.
De son côté le directeur de la sécurité département, Laurent Astruc, déclare : « L’opération place nette se base sur un volume important et des forces mobiles en soutien. C’est un travail qui s’appuie sur une action judiciaire. Nous devons amener à la justice tous les éléments de nature à faire condamner les auteurs. »
Vers la fin du point de deal du Champ de Mars ?
Le point de deal du Champs de Mars permettait, via son système de drive, d’approvisionner les consommateurs des Pyrénées-Orientales. Sur Snapchat et Télégram, les dealers informent de leurs prix et du stock disponible à leurs clients. Packaging sexy, logo travaillé, et tarifs affichés sur les murs, ce point de deal rapporte, selon les autorités, de 15 à 20.000 euros tous les jours.
Si les blocs de béton ont remplacé la bâche qui permettait de mettre les dealers à l’abri des caméras, les tarifs ont disparu, les policiers le savent, après leur départ, le trafic reprendra de plus belle. Malgré tout, les autorités se montrent volontaristes et affichent leur fermeté. Pour le procureur, il faut « montrer qu’on ne s’approprie pas une partie du territoire public. L’État est partout chez lui. »
Au-delà de cette opération, c’est aussi la modification de la typologie des lieux qui permettra de rendre la tâche des trafiquants plus difficile. Laurent Astruc rappelle que le Champs de Mars doit bénéficier de moyens pour la rénovation urbaine via un plan de Agence Nationale des Renouvellements Urbains (ANRU).