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À Perpignan, ce grand magasin lance une série d’initiatives pour rendre la mode écoresponsable attractive

Ce magasin de Perpignan lance une série d'initiatives pour rendre la mode éco-responsable attractive

En ce mois de juin 2025, Greenpeace publiait un nouveau rapport sur la pollution textile. Selon l’organisation de défense de l’environnement, « 83 millions de tonnes de déchets textiles sont générés chaque année, dont 65 % sont issus de fibres synthétiques dérivées du pétrole. » L’empreinte carbone du secteur de la mode est estimée à 1,2 milliard de tonnes de CO2, soit environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.

En moyenne, « les vêtements achetés durant les soldes ne seraient portés que 7 à 10 fois avant d’être jetés, de saturer les filières de seconde main ou d’être exportés, sous couvert de dons, vers l’Afrique », alerte Greenpeace. À Perpignan, le magasin les Galeries Lafayette tente de répondre à ce défi environnemental, en proposant une consommation plus responsable. Pour rappel, depuis janvier 2025, la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) interdit de jeter ses textiles à la poubelle.

Une collecte de vêtements remporte un vif succès à Perpignan

Le magasin les Galeries Lafayette a mis en place une collecte de vêtements au kilo, en partenariat avec l’Atelier de Pierre. Cette structure locale est engagée dans l’économie solidaire. Membres d’Emmaüs, l’Atelier de Pierre a été reconnu comme entreprise solidaire d’utilité sociale en 2016. « Les vêtements récoltés sont triés en plusieurs catégories : une partie est redistribuée à des personnes dans le besoin, une autre est destinée au recyclage textile », présente Marine Barbe-Vidal, responsable marketing. Pour chaque vêtement rapporté en magasin, des bons de réduction sont attribués au client. 

Ce magasin de Perpignan lance une série d'initiatives pour rendre la mode éco-responsable attractive

Chaque premier samedi du mois, des balances pour primeur prennent place dans les allées du magasin. De 10h à 18h, il est possible de déposer une paire de chaussures, du linge de maison et toutes sortes de vêtements qui engorgent votre dressing. « Nous fonctionnons par tranche de kilos, pour 1 kg de don, un bon d’achat de 10 euros est distribué au client », nous explique Marine. Celui-ci est uniquement valable dans le magasin, dès 50 euros d’achat. La collecte est limitée à 5 kg par personne. 

Selon Marine, de plus en plus de personnes se pressent devant le stand de collecte. La jeune femme désigne une série de chiffres sur son ordinateur, ce mois-ci entre 200 et 300 kilos de vêtements ont été récoltés.

« Tous les vêtements récoltés sont utilisés, peu importe leur état », souligne la responsable marketing. Ils sont principalement revendus au sein de boutiques solidaires, à destination de personnes défavorisées. D’après l’association l’Atelier de Pierre, une autre partie de ce textile, de qualité moindre, serait envoyée vers des centres de tri ailleurs en Europe ou en Afrique. D’autres vêtements finiront en usine en fabrique de chiffons ou d’isolant. « Un peu plus de 10 % des textiles récoltés sont irrécupérables et éliminés en déchetterie », mentionne l’association sur son site internet.

Marine constate une évolution du mode d’achat de la clientèle. Si les clients sont ravis de vider leur placard, « l’achat d’un vêtement écoresponsable est préféré à celui du marché de masse. » Le label Go for Good du magasin propose des marques et des produits sélectionnés selon la préservation de l’environnement, le développement social et la production locale, nous explique-t-elle.

Un espace dédié à la seconde main 

Dans cette même logique de circularité, le magasin a récemment accueilli un espace dédié à la seconde main nommé « Paradigme ». Les clients peuvent y déposer leurs vêtements en bon état et recevoir, en échange, une carte cadeau valable dans l’enseigne. « Cette démarche vise à encourager la réutilisation locale des vêtements, tout en limitant l’empreinte carbone liée aux envois à distance, comme c’est souvent le cas sur les plateformes en ligne », souligne Marine.

Ce magasin de Perpignan lance une série d'initiatives pour rendre la mode éco-responsable attractive

Cette initiative concerne surtout la seconde main de luxe. « Nous sommes plus regardants sur la qualité du vêtement, notamment pour estimer la valeur de l’article », mentionne la responsable marketing. Une carte d’authentification est par exemple demandée pour les sacs de seconde main, « ainsi, nous sommes sûrs d’éviter les contrefaçons. » 

Réparer, transformer et transmettre

Enfin, le magasin avait à cœur de mettre en lumière les talents locaux et les enjeux liés à la transformation textile. « Dès la rentrée prochaine, nous mettrons à disposition des élèves de la section mode du lycée Maillol des mannequins que nous n’utilisons plus », indique Marine. « L’idée, c’est de leur permettre de créer des pièces uniques à partir de vêtements usagés. » D’après la responsable marketing, ces créations seront ensuite exposées dans la galerie du magasin, au niveau de la passerelle. 

Les élèves de la section mode du lycée Maillol devront créer des tenues inspirées des œuvres exposées au musée Rigaud de Perpignan. Une initiative qui s’inscrit autour d’un projet d’upcycling. « Le but, c’est de ne perdre aucun vêtement« , rappelle Marine. Ainsi, un jean peut devenir une veste ou une jupe. Le but du jeu est de réutiliser le maximum de tissu. « C‘est une alternative à la fast fashion. »

Nathalie Bousquet s’occupe des formations en couture et confection au lycée Maillol. « L‘upcycling, c’est travailler, élaborer un produit, faire une production à partir d’éléments recyclés de vêtements déjà utilisés », précise-t-elle. Ces dernières années, les élèves de la section mode ont planché sur plusieurs projets liés à cette thématique. La première année, les élèves ont récupéré des blouses de travail et des combinaisons bleues avec lesquelles ils ont fabriqué des vêtements féminins, nous explique Nathalie Bousquet. 

D’après Marine, toutes ces actions s’inscrivent dans une volonté plus large d’intégrer des pratiques durables et solidaires au sein du magasin, sans pour autant renoncer à la créativité.

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