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Ce film projeté en avant-première à Perpignan interroge sur le patriarcat rural

Ce film projeté en avant-première à Perpignan interroge sur le patriarcat rural

Adapté du roman de Sara Mesa, le film « Un amor » sera diffusé en avant-première au cinéma Castillet de Perpignan, mardi 17 septembre 2024, à 19h. La sortie nationale du film est prévue le 9 octobre prochain. Photo © Un Amor – Arizona Distribution.

Le film est inspiré du roman éponyme de Sara Mesa, disponible aux éditions Grasset. « Ce livre m’a hypnotisée », confie la réalisatrice, Isabel Coixet. « Je suis tombée amoureuse du personnage principal. » Interprétée par Laia Costa, Natalia est une trentenaire timide, innocente et courageuse qui part s’installer dans un village de la campagne espagnole. Nat fuit un quotidien stressant, ne supportant plus la douleur des femmes réfugiées dont elle traduit les récits.

Un film qui interroge sur la place des femmes dans la société

Nat pose ses valises en Rioja, région du nord de l’Espagne. La jeune femme s’installe dans un village austère où chacun en sait plus sur son voisin que ce qu’il voudrait admettre. Logée dans une maison complètement délabrée, Nat se retrouve à la merci de son propriétaire acariâtre et toxique. Dans cette bourgade règne une atmosphère pesante, presque étouffante. Et Nat est confrontée à un patriarcat d’un autre temps où tous les hommes qu’elle rencontre semblent vouloir lui dicter sa conduite. Accompagnée d’un chien sauvage et maladroit, elle tente de s’adapter à sa nouvelle vie.

Si la jeune femme se heurte à la méfiance des habitants, elle finit par tomber amoureuse de « l’Allemand », un voisin solitaire et bourru. Une étrange passion naît entre ces deux personnages que l’on pourrait comparer à la Belle et la Bête. Elle éprouve un désir complexe et obsessionnel pour cet homme qui finira par la détruire.

Nat, un personnage auquel on peut s’identifier

Interprété par Hovik Keuchkerian, interprète de Bogota dans La Casa de Papel, celui que les villageois nomment « l’Allemand » est un personnage pragmatique et solitaire. « Comme Nat, mais contrairement à elle, ce n’est pas un problème pour lui », décrit la réalisatrice. À l’inverse, « Nat est une « outsider » qui pense parfois qu’appartenir à une communauté n’est pas une si mauvaise idée. Nat, c’est moi. Du moins, à de nombreux moments de ma vie, ça a été moi, j’ai été elle. Je le suis peut-être encore », confie Isabel Coixet.

Nat est un personnage auquel on peut s’identifier. Elle génère beaucoup d’intrigues, car on ne sait presque rien d’elle à part son ancien métier. Son propriétaire, ses voisins, « l’Allemand », incarnent à leur tour des juges égocentriques, conventionnels ou insensibles…

Le portrait d’une femme célibataire confrontée au patriarcat rural

Ce film interroge la place des femmes dans notre société et la capacité à dire non. La réalisatrice dresse le portrait d’une jeune femme célibataire, exploitée socialement et sexuellement par le patriarcat rural. Les protagonistes masculins ont tous une posture dominante et ne laissent à Nat aucune liberté d’action. Alors qu’elle subit différentes formes de violences, Nat semble tout accepter par complaisance, sous la pression de ces voisins nocifs. Ce film troublant provoque un malaise chez le spectateur qui n’espère qu’une chose, qu’elle se rebelle.

Un film qui reflète aussi la solitude et l’individualisme très présents dans notre société, et la façon dont certains d’entre nous recherchent une vie opposée pour échapper à un quotidien trop difficile. Réalisatrice, scénariste, traductrice et écrivaine espagnole, Isabel Coixet reçoit en 2023 le Prix de l’European Film Academy pour l’ensemble de sa carrière. « Mon ADN est dans chacun des plans de ce film. Je l’ai réalisé pour de nombreuses raisons, mais surtout parce que je ne pouvais pas ne pas le faire. »

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Célia Lespinasse