Article mis à jour le 7 mai 2025 à 09:53
Ce mardi 6 mai 2025, organisateurs et soutiens étaient réunis au Couvent des Minimes pour annoncer le pré-programme de la 37e édition du festival international de photojournalisme Visa pour l’Image. C’est désormais un rituel, quelques mois avant le lancement du festival, Jean-François Leroy, son fondateur, annonce une partie des expositions qui seront visibles, du 30 août au 14 septembre 2025, sur les murs des sites patrimoniaux de Perpignan.
« Parce qu’il tourne encore moins rond que d’habitude, le monde n’a jamais eu autant besoin de Visa pour l’Image. Plus encore qu’il y a trente-sept ans, lorsque nous lancions ce projet auquel personne ne voulait croire », assène Jean-François Leroy dans son édito.
Quand le réel devient la seule boussole face à la désinformation générée par IA
Au programme de la 37e édition du festival, plusieurs expositions abordent les tensions géopolitiques contemporaines : Carolyn Van Houten documente la guerre contre l’État islamique en Somalie ; Juan Carlos dévoile les dérives autoritaires au Salvador sous le régime Bukele. Quant à Brent Stirton, photographe habitué du festival, il retrace 15 ans de conflit dans le parc des Virunga.
D’autres projets prennent le parti de la mémoire ou de la résistance : Eugene Richards explore la complexité de l’Amérique d’aujourd’hui ; Jean-Louis Courtinat retrace 40 ans de photographie sociale auprès des plus vulnérables. Le reportage de Cynthia Boll, lauréate de la Bourse Canon de la Femme Photojournaliste 2024, interroge le projet pharaonique du déplacement de la capitale indonésienne, entre urbanisation massive et désastre écologique.
Face à la prolifération de l’intelligence artificielle et des images manipulées, Jean-François Leroy le rappelle, Visa pour l’image 2025 montre « des informations nuancées et vérifiées, provenant du terrain et non des réseaux sociaux ; des images faites par des humains et non par l’IA générative. »
Il faut rappeler que même les regards les plus affûtés ne sont pas à l’abri de tomber dans le panneau des images de synthèse. En septembre 2021, le photographe de l’agence Magnum Jonas Bendiksenl avait réussi à tromper la vigilance de Jean-François Leroy qui avait diffusé le reportage, du Norvégien, totalement bidonné.
Visa pour l’image Perpignan, 10 000 images et 240 000 visiteurs
Le directeur de l’association Visa pour l’image, Jean-Luc Soret, a fait le bilan du festival 2024. 240 000 visiteurs se sont pressés l’an passé au Couvent des Minimes, la chapelle du Tiers ordres ou le Campo Santo.
Quant à Jean-François Leroy, il se réjouit d’avoir reçu près de 21 000 collégiens ou lycéens. « Une des missions principales du festival est de transmettre. Et surtout au moment où on parle beaucoup. Malheureusement, les jeunes s’informent beaucoup trop sur les réseaux sociaux avec des fake news, des trucs partagés sans vérifier l’origine, la source… Le travail que nous faisons durant les deux semaines scolaires est primordial. »
Jean-Luc Soret a également insisté sur le nombre d’images projetées ou exposées durant la durée du festival. Car si Visa pour l’image organise plus d’une vingtaine d’expositions, les projections sont le second volet du festival. Durant six soirées, plus de 90 diaporamas sont projetés sur le grand écran installé au Campo Santo. Selon Jean-François Leroy, ces projections au pied de la Cathédrale de Perpignan sont la signature de Visa pour l’image. « Ce sont des soirées uniques sur cet écran extraordinaire de 24m de large par 8m de haut et une technique, je crois, inégalée ».
Le directeur artistique de Visa pour l’image a listé une partie du programme des projections : « l’actualité sur tous les continents, les guerres, les crises, la politique, les insolites, les changements climatiques en Inde, au Kenya, au Sénégal, en Californie, en France, en Espagne. »
Au-delà des expositions et des projections destinées au grand public, le festival est aussi un lieu de rencontre entre professionnels et une mise en lumière des photographes. Le fondateur et le président de l’association, Pierre Conte ont rappelé que durant le festival, plus de 150 000 euros de prix, bourses et autres soutiens financiers seront décernés aux photojournalistes.
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