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À Perpignan, la gendarmerie accueille un chien pour libérer la parole des enfants

À Perpignan, la gendarmerie accueille un chien pour libérer la parole des enfants

Article mis à jour le 14 octobre 2024 à 17:27

C’est une aide insolite et une première en Occitanie. Un chien d’assistance judiciaire va venir renforcer les rangs des gendarmes de la Maison de Protection et de Prévention des Familles (MPPF) des Pyrénées-Orientales. Bien plus qu’un gadget, il sera un véritable assistant spécialisé, qui va accroître le soutien aux victimes.

Si l’initiative vient d’être validée par le ministère de la Justice, ce projet nécessite encore des démarches administratives et la venue du chien n’est à ce jour pas fixée. Photo © Unsplash.

« C’est un projet que l’on a construit avec France Victimes 66 », révèle l’adjudant-chef David Vincent, qui est aussi le principal référent hébergeant pour l’animal. « Ce chien assistera les victimes pendant les auditions de mineurs. » Un volet très important de l’activité judiciaire de la MPPF 66. Depuis le début de l’année 2024, les gendarmes ont déjà réalisé 210 auditions.

Un chien d’assistance judiciaire à la gendarmerie de Perpignan

Le golden retriever a été éduqué pendant deux ans par une famille d’accueil, afin de renforcer ses capacités d’interactions avec les humains, puis formé par l’association Handi’Chiens. « Il s’agit du même type de chien que ceux formés pour l’assistance des personnes malvoyantes », nous explique l’adjudant-chef David Vincent.

Capable de répondre à plusieurs commandes, sa mission principale est de permettre aux victimes de se sentir apaisées. Le futur acolyte des gendarmes pourra, sur ordre de son maître, se placer à côté d’un enfant, poser sa tête ou sa patte sur sa cuisse et solliciter des caresses. « C’est une médiation animale entre la victime et l’enquêteur », assure le militaire. 

En plus d’être une présence rassurante pour les auditionnés, le chien est aussi un outil au service de l’enquêteur. D’après les gendarmes, la parole des enfants victimes de violences est parfois facilitée en présence d’une boule de poils dans la salle d’audition. Une technique qui a déjà fait ses preuves ailleurs en France et dans d’autres pays, notamment au Canada. 

L’objectif est de généraliser la présence des chiens d’assistance judiciaire dans chaque département. L’année dernière, le ministère de la Justice a fait une commande de 100 chiens. Au niveau de la gendarmerie, le projet est encore en phase d’expérimentation. « Après le Morbihan et le Pas-de-Calais, nous allons être la troisième MPPF a accueillir un chien », sourit David.

« Le chien suivra la victime de sa première audition au palais de Justice »

La particularité de la MPPF des Pyrénées-Orientales est qu’elle a noué un partenariat fort avec France Victimes. « La directrice de l’association, Karine Chauvet, sera également référente principale de l’animal », annonce David. « Le but, c’est que le chien suive la victime tout au long de son parcours judiciaire. De la première audition en gendarmerie jusqu’au palais de Justice. » Si une audition est prévue devant le juge des enfants, France Victimes viendra chercher le chien et l’amènera au tribunal, pour qu’il puisse accompagner l’enfant. 

Il en va de même si des poursuites judiciaires ont été lancées et que l’enfant doit passer devant le tribunal correctionnel ou devant la cour d’assises. « Le chien sera encore présent, soit conduit par France Victimes, soit par moi-même, pour assister la victime du début de l’enquête jusqu’à la fin du parcours judiciaire. » 

Pour l’heure, si le golden retriever n’a pas encore de nom, il devrait bientôt rejoindre le groupement de gendarmerie des Pyrénées-Orientales, pour aider les gendarmes à mener à bien leurs missions.

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Célia Lespinasse