Article mis à jour le 14 février 2025 à 16:46
Ce 13 février 2025, quatre agents de la police municipale étaient en garde à vue, soupçonnés de violence et d’attouchements commis lors d’une opération dans le quartier Saint-Mathieu de Perpignan.
Jean-David Cavaillé, procureur de la République confirme que les faits datent du 11 février 2025 et que la garde à vue des agents s’est achevée le 13 février dans la nuit. L’enquête est en cours, les agents sont soupçonnés d’agression sexuelle et violence par personne ayant autorité. Dans sa plainte que nous avons pu consulter, le jeune homme âgé de 22 ans fait état de fouilles intimes pratiquées par l’un des policiers municipaux.
Depuis de nombreuses années, ce quartier du centre-ville ne parvient pas à sortir de la spirale du trafic de stupéfiants. Opérations de police XXL, intervention des CRS, effets de manche de la mairie ou campagne de com – la drogue c’est mal – rien n’y fait, les dealers sont toujours là. Et les forces de l’ordre semblent bien démunies.
Policiers municipaux de Perpignan, cow-boys ou victimes ?
En attendant les résultats de l’enquête, le conseil municipal de Perpignan était unanime à la lecture par Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement national, du communiqué de presse de Force Ouvrière, syndicat majoritaire à la mairie.
« Nous venons d’apprendre avec indignation que quatre agents de la police municipale intervenant dans le quartier de Saint-Mathieu pour interpeller un dealer se retrouvent aujourd’hui en garde à vue pour des accusations d’attouchements portés sur ce même délinquant. Alors que ces agents ont agi dans le cadre de leur mission pour assureur la sécurité de leurs concitoyens et faire respecter la loi, ils sont aujourd’hui traités comme des coupables, tandis que le dealer lui, cherche à échapper à ses responsabilités en manipulant la procédure. »
Si Louis Aliot se refuse à tout commentaire, il dénonce les actions du ministre de l’Intérieur et de la Justice du Gouvernement Bayrou. « Au moment où le ministre de l’Interieur fait des conférences de presse contre le narcotrafic, que monsieur Darmanin s’est déplacé à Marseille pour vanter sa politique, nous avons quatre policiers municipaux dont nous savons les prérogatives limitées. » Louis Aliot précise avoir déjà pris contact avec les autorités, et précise : « On ne va pas pouvoir continuer très longtemps à exposer nos policiers municipaux à des situations dangereuses, si en plus, ils sont mis en cause dans l’exercice de leur fonction. »
Le conseil municipal de Perpignan soutient la police
Christine Gavalda-Moulenat, à la tête du principal groupe d’opposition a également soutenu la police municipale en rappelant sa confiance en la justice. Quant à Chantal Bruzi, adjointe à la sécurité lors du précédent mandat, elle a indiqué qu’il était urgent de clarifier les compétences des policiers municipaux et notamment depuis les actions communes avec la police nationale et la gendarmerie. « Je pense que l’État doit se préoccuper des pouvoirs de la police municipale. Elle fait beaucoup à Perpignan. Et sans ces policiers municipaux, la sécurité des Perpignanais n’est pas assurée ! »
Pour rappel, alors que les agents étaient en garde à vue, à quelques encablures de là, les juges entendaient les plaidoiries des avocats dans le procès en diffamation contre Blast. En mai 2023, ce journal internet avait publié un article sur les pratiques de cette même police municipale.
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