Article mis à jour le 21 septembre 2024 à 11:51
Quand il était encore dans l’opposition, Louis Aliot s’insurgeait contre l’instauration d’une nouvelle politique du stationnement payant à Perpignan. Depuis son élection à la mairie, le vice-président Rassemblement National ne cesse d’élargir les zones où il faut s’acquitter de quelques euros pour stationner son véhicule.
Si les habitants du quartier Saint-Assiscle avaient réussi à faire reculer la mairie, aujourd’hui c’est le quartier des remparts qui voit fleurir de nouveaux horodateurs. Sans oublier la voiture qui relève les immatriculations pour aligner en cas de dépassement. Ce 12 octobre 2023, une pétition est lancée pour dénoncer ce nouveau dispositif qualifié par les Toulousains de «sulfateuse à PV».
Une pétition contre «la sulfateuse à PV»
Sur le site Change.Org un certain Laurent Lopez* a lancé une pétition relayée sur son compte Facebook. «Depuis début octobre Louis Aliot a décidé d’autoriser les voitures radars pour verbaliser les automobilistes garés à Perpignan. Ces véhicules équipés de la technologie Lapi (lecture automatisée des plaques d’immatriculation) vont permettre d’intensifier encore plus le contrôle du stationnement payant. Dans les villes où ils ont été mis en place, le nombre d’amendes a augmenté de manière vertigineuse !»
Laurent Lopez** de rappeler qu’il «est déjà très compliqué de se garer à Perpignan. Et nous avons tous été verbalisés pour avoir dépassé d’une ou deux minutes le temps de stationnement.» Il en appelle aux signatures pour dire «halte au racket des automobilistes» et «non à la sulfateuse à PV à Perpignan !»
Selon la mairie, «tout va bien se passer»
Le sujet de la sulfateuse à PV dans les rues de Perpignan a été débattu lors du dernier conseil municipal du 29 septembre. Frédéric Guillaumon, élu en charge du domaine public et du commerce explicitait les nouvelles zones de stationnement payant sur la ville de Perpignan. Au total, les stationnements payants vont augmenter de 35% soit près de 1.000 nouvelles places payantes pour les véhicules, sur les secteurs Torcatis, Remparts et Testory.
Si pour la majorité municipale, ces extensions se font à la demande des riverains «afin qu’ils récupèrent leur devant de porte», c’est surtout sur le sujet du véhicule de verbalisation automatique que l’opposition a insisté. «Une énorme erreur» selon Bruno Nougayrède, membre de l’opposition municipale.
«À partir du 1er octobre 2023, des voitures vont enregistrer toutes les immatriculations des voitures stationnées ; et vont verbaliser toutes les personnes qui n’ont pas leur ticket à jour. Vous mettez en place un système de contrôle qui nous semble totalement disproportionné. Utiliser cette verbalisation automatique pour punir ceux qui vont dépasser de quelques minutes est une énorme erreur.»
Frédéric Guillaumon de justifier que ce dispositif ne sera appliqué que sur des zones éloignées et jamais de manière automatisée. «Ce dispositif est destiné aux zones jaunes et surtout en périphérie, et qui sont aujourd’hui contrôlées une fois le matin et un autre l’après-midi. On n’est pas là pour traquer. Il n’y aura pas de verbalisation automatique. Il n’y a pas de raison que ça se passe mal.»
Quand une ancienne élue de la majorité lançait une pétition contre la «politique de stationnement qui assassine le centre-ville de Perpignan»
En 2018, Isabelle Bertran, désormais dans l’équipe municipale de Louis Aliot avait lancé une pétition qui avait recueilli près de 2.500 signatures. À l’époque, l’actuelle maire de quartier centre dénonçait une «politique de stationnement qui va à l’encontre de l’intérêt des habitants de la ville.» Selon Isabelle Bertrand, la hausse de la tarification pouvait avoir des conséquences sur la fréquentation du centre-ville. «Un touriste va-t-il rester 2 heures pour visiter notre ville ? Un habitant des villes et villages du département ne va-t-il rester que 2 heures pour faire des achats ? Les habitants des autres quartiers de la ville vont-ils venir pour 2 heures ?». Pour rappel, la ville de Perpignan compte 3.353 places payantes dont 1.557 en zone jaune.
*Nous avons pu joindre Laurent Lopez qui agit sous pseudonyme pour des raisons personnelles. Il réside à Perpignan dans une zone pavillonnaire et se rend quotidiennement à Perpignan en voiture pour son travail. Il nous indique avoir déjà été verbalisé à plusieurs reprises pour un dépassement de seulement quelques minutes.
** Précision, Laurent Lopez, premier adjoint de la mairie de Toulouges, n’est pas l’initiateur de cette pétition. Il s’agit d’un homonyme.
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