Article mis à jour le 12 novembre 2023 à 23:07
Alors que se prépare la marche parisienne contre le retour de l’antisémitisme en France, à Perpignan plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel de Louis Aliot, maire et vice-président du Rassemblement National. Daniel Halimi, représentant de la communauté juive des Pyrénées-Orientales était présent pour rappeler les heures sombres de l’antisémitisme ravivées depuis les actes terroristes du 7 octobre en Israël.
Sur la tribune, au pied du Castillet, les élus du Rassemblement National, les quatre députées des Pyrénées-Orientales, mais aussi leur collègue du Tarn, les élus municipaux et régionaux. À leurs côtés, les représentants de la communauté juive des Pyrénées-Orientales, Daniel Halimi et Philippe Benguigui, président de l’association «Zahor pour la mémoire». Devant la tribune, et au-delà des clivages politiques, des citoyens et des citoyennes ainsi que les représentants des catholiques des Pyrénées-Orientales étaient venus dénoncer l’antisémitisme en France. Drapeaux bleu, blanc, rouge, fournis par les organisateurs à la main, la manifestation s’est conclue par une minute de silence devant la banderole dévoilée par la mairie exigeant la libération des otages retenus par le Hamas.
« Nous sommes là pour la paix, la guerre y en a marre ! »
Face aux politiques tous auréolés de leur écharpe, Isabelle, Roger, Laure ou Ludovic étaient surtout rassemblés pour appeler à la paix. « Nous sommes là contre l’antisémitisme et pour demander la libération des otages ; sans oublier les gens qui meurent de façon injuste à Gaza. » Une cause qui va au-delà des querelles politiques. Pour Isabelle, il s’agit d’un acte civique. « Nous sommes là en tant que citoyennes. Franchement qu’est–ce qu’on en a à faire du parti de Monsieur Aliot. Il y a des choses qui se passent, il y a des injustices des deux côtés. On vient pour la cause, et pas pour celui qui organise le mouvement. »
Idem du côté de David, installé dans les Pyrénées-Orientales et qui a préféré cacher son pendentif en forme d’étoile suite à une récente prise à partie. « Je suis ici parce que je suis juif. Et même si au départ, je me suis demandé si cet appel n’était pas un piège électoral, je me suis dit que je me moquais de qui était l’organisateur. Pour moi, il est important de montrer que nous sommes une République une et indivisible. »
Pour le représentant de la communauté juive des Pyrénées-Orientales, en lisant le mot d’ordre du rassemblement, aucune hésitation dans sa participation à ce mouvement. Daniel Halimi précise qu’il sera également présent à la manifestation de l’après-midi à l’appel des maires de France devant la préfecture.
Tout comme Daniel Halimi, le père Marc Justafré, représentant de l’Évêque du diocèse, et le Père Jacques, orthodoxe, seront présents au second rassemblement de la journée du 12 octobre. Pour le père Marc Justafré, il est important d’apporter son soutien contre l’antisémitisme. « Il n’y a pas de plus noble cause à défendre. Il est aussi important d’être présents ce matin et cet après-midi. »
Daniel Halimi rappelle l’antisémitisme en France
Le représentant de la communauté juive des Pyrénées-Orientales a voulu revenir sur l’antisémitisme en France. « Depuis le 7 octobre, sur les murs de nos villes on peut lire « mort aux juifs », « dehors les juifs » ou « interdit aux juifs ».» Ce 8 novembre, le ministre de l’Intérieur comptabilisait 1.159 actes d’antisémitisme en France.
« Dimanche dernier, les services de police ont identifié une croix gammée à Collioure. Je voulais insister sur la peur qu’éprouvent ces mamans quand elles amènent leurs enfants dans les écoles juives. (…) Mirelle Kholl, Ilan Halimi, Sarah Halimi ont été lâchement assassinés parce qu’ils étaient juifs. Dans cette assemblée, il y a un jeune homme de 20 ans. Quand il avait 7 ans, il a dû assister au massacre froid et déterminé de la jeune Myriam aussi âgée de 7 ans, tuée d’une balle dans la tête. Cela ne s’est pas passé sud Yemen, ni à Gaza, c’était à Toulouse, et le meurtrier s’appelait Mohammed Merah. Voilà ce qu’est l’antisémitisme dans notre pays. »
Louis Aliot appelle au rassemblement pour les valeurs de la République et exhorte les autres à quitter la France
Louis Aliot qui sera présent au second rassemblent de la journée contre l’antisémitisme dans les Pyrénées-Orientales lançait à l’auditoire un message d’unité. « Il nous faut manifester une unité, nous sommes tous des Français, de toutes conditions, de toutes origines et nous défendons cela au plus profond de nous-même. Si certaines personnes ne sont pas bien chez nous, elles peuvent toujours aller vivre ailleurs. On défend haut et fiers les valeurs de la France, il faut faire bloc dans cette unité nationale. »
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