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PFAS dans l’eau potable ? Les résultats tombent dans les Pyrénées-Orientales

PFAS dans l'eau potable ? Les résultats tombent dans les Pyrénées-Orientales

Article mis à jour le 24 mai 2024 à 22:47

Dans le cadre d’une campagne exploratoire initiée par l’ARS Occitanie (Agence Régionale de la Santé), 326 points de prélèvements ont été contrôlés dans l’eau de consommation, afin de détecter la présence de PFAS. Ce vendredi 24 mai 2024, les premiers résultats sont tombés.

Dans les Pyrénées-Orientales, sur 22 points d’analyse, seuls 4 sites sur les communes du Boulou, Calce, Pia et Elne présentent des taux oscillant entre 50 et 60 ng/L dans l’eau. Si la situation reste conforme, ces sites feront l’objet d’une surveillance accrue précisent les services de communication de l’ARS.

Qu’est-ce qu’un polluant éternel ?

Les PFAS (Substances per- et polyfluoroalkylées) sont des polluants persistants et très peu dégradables dans l’environnement ; d’où leur surnom de « polluant éternel ». Depuis les années 50, l’industrie use et abuse de ces composés chimiques. Ils sont donc présents dans tous les milieux (eau, air, sol). Du fond de nos poêles antiadhésives, aux cosmétiques de type waterproof, en passant par les vêtements imperméables ou les mousses anti-incendie, on retrouve les PFAS absolument partout, et logiquement aussi dans notre chaîne alimentaire.

4 points de prélèvement contaminés par les PFAS dans les Pyrénées-Orientales

Sur l’ensemble des 326 prélèvements réalisés en Occitanie, 3 résultats se sont révélés supérieurs à la norme réglementaire pour l’eau distribuée. L’ARS annonce que ces analyses ont été effectuées sur des eaux brutes (eaux avant traitement), pour lesquelles les agents ont appliqué la norme la plus restrictive, à savoir 100 ng/L dans l’eau. Ces prélèvements ciblent les sites les plus sensibles, seuls les laboratoires accrédités par les autorités sanitaires sont habilités. Dans le département, quatre sites présentent des niveaux de concentration entre 50 et 60 ng/L.

Liste des communes où une concentration de PFAS comprise entre 50 et 60 ng/L a été détectée :

  • Pyrénées-Orientales – 52 ng/L – LO SIECRET – commune LE BOULOU – population : 6336 habitants
  • Pyrénées-Orientales – 51 ng/L – F4 Garoufle (captage de secours) – commune PIA sud – population : 10830 habitants
  • Pyrénées-Orientales – 60 ng/L – F3 UTV Calce – commune CALCE – population : 224 habitants
  • Pyrénées-Orientales – 50 ng/L – F1 Mas aragon – commune ELNE – population : 9551 habitants

Même si la norme de qualité n’est pas dépassée (0,1 mg/L), la source de contamination sera recherchée en lien avec la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). « La priorité étant d’identifier l’origine de la pollution et d’en limiter les effets », détaille l’ARS. « Ces sites feront l’objet de recontrôles. »

Que se passe-t-il si des PFAS sont détectés ?

Même en cas de dépassement de la norme réglementaire, l’ARS se veut rassurante : « les taux de concentration restent très faibles ». Pour les PFAS, comme pour les pesticides, seule une exposition répétée provoquerait un risque immédiat pour la santé. Si le taux de 0,1 microgramme par litre est franchi, les agents reçoivent en urgence l’information du laboratoire. Face à une concentration importante, la consommation de l’eau est alors « limitée ». Si le dépassement est « modéré », l’interdiction n’est pas immédiate.

Des moyens de traitement de l’eau, comme une filtration par charbons actifs, seront demandés à l’exploitant. Charge à l’ARS de vérifier que l’information est bien passée auprès de la population. À plus long terme, l’exploitant doit rechercher les causes de la pollution. Un défi important pour les services publics qui doivent aider à identifier les pollutions et proposer des mesures préventives, notamment sur la protection des captages.

Trois sites classés dans le rouge en Occitanie

En région Occitanie, trois sites de non-conformités (supérieur à 100 ng/L) ont été constatés dans l’Aude, l’Hérault et en Haute Garonne. « Les PFAS peuvent présenter un risque pour la santé humaine lié à une exposition chronique. Lorsque les analyses révèlent une non-conformité, il n’y a pas de restriction de la consommation de l’eau mais la mise en œuvre des mesures de gestions sur le moyen et long terme », rappelle l’ARS.

Ces points de prélèvements feront l’objet d’un suivi régulier, au moins mensuel dans un premier temps, afin de connaître l’évolution de la contamination (stabilité, augmentation ou diminution).

Le point à Salindres dans le Gard

Cette campagne est-elle une conséquence directe de l’enquête menée par le journal Le Monde à Salindres ? Des analyses inédites révélaient des taux spectaculaires d’acide trifluoroacétique (TFA) dans les cours d’eau autour d’une usine de production de PFAS, ainsi que dans l’eau potable. À l’issue de ces révélations, l’ARS avait diligenté une étude autour de ce site dans le Gard. 

Ce vendredi, les premiers résultats sur ce site industriel, qui fait l’objet d’une surveillance environnementale et sanitaire depuis de nombreuses années, ont été révélés. Le Gard est le département sur lequel le nombre de prélèvements est le plus élevé avec 45 points analysés. D’après l’ARS, ces points ont été sélectionnés au regard de leur potentielle vulnérabilité aux PFAS, avec un focus particulier sur le secteur de Salindres.

« La campagne d’analyse sur l’eau de consommation humaine inclut 12 captages dans l’environnement de la plateforme chimique de Salindres (les plus proches situés dans un rayon de 7 à 10 km environ ), ainsi que 11 captages plus éloignés, situés en bordure du Gardon, en aval de la confluence avec l’Avène. Tous les résultats d’analyses de PFAS pour la campagne ARS Occitanie sont conformes aux normes. »

Au cours de l’année, l’ANSES devrait mener une campagne nationale d’analyse de l’eau de consommation, portant sur une trentaine de PFAS, dont l’acide trifluoroacétique (TFA), afin d’élargir le spectre des recherches.

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Célia Lespinasse