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Alternatives aux pesticides : La santé au cœur du débat à Perpignan

Alternatives aux pesticides : La santé au cœur du débat à Perpignan

Article mis à jour le 15 mars 2024 à 10:52

La 19e semaine pour l’alternative aux pesticides se tiendra du 19 au 30 mars prochain dans les Pyrénées-Orientales. Dix jours de rencontres, projections et tables rondes autour de la santé alimentaire et environnementale, dans un contexte de recul du gouvernement sur la réduction de l’emploi de pesticides en France. Photo d’illustration © Pixabay.

Le rendez-vous tombe à pic, en plein dans l’actualité. La semaine pour les alternatives aux pesticides dans les Pyrénées-Orientales démarre dans un contexte de recul sur les ambitions environnementales en France. Courant février, le gouvernement a en effet acté la mise en pause du plan Ecophyto qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides dans le pays d’ici 2030. Une décision prise pour calmer la colère des agriculteurs, au grand dam des associations de lutte pour l’environnement. Le Premier ministre a par la suite annoncé l’abandon de l’indicateur français d’évaluation des pesticides au profit d’un autre européen, moins fiable selon le monde associatif pour qui il s’agit d’un vrai retour en arrière.

« Nier l’existence du problème que posent les pesticides, c’est vraiment un recul »

Gérard Llorca, membre du Collectif pour les alternatives aux pesticides 66 (CAP66) organise l’événement et se dit atterré par cette décision : « On est extrêmement choqué par le danger qu’on fait courir aux gens. Nier l’existence du problème que posent les pesticides, c’est vraiment un recul…  Ce n’était même pas la revendication première des agriculteurs, qui était d’avoir une rémunération juste ce avec quoi on est d’accord.»

La 19e édition s’ouvre d’ailleurs mardi 19 mars au Casal de Perpignan, à 19h, avec la présentation de différentes AMAP (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) locales et d’exploitants en circuits-courts, pour que le public puisse se fournir au plus près des producteurs et payer ainsi le juste prix.

Puis pour le reste de la programmation jusqu’au 30 mars, le CAP66 a mis l’accent sur le thème transversal de la santé, qu’elle soit alimentaire ou environnementale. «Chaque année, nous essayons de mettre en valeur une thématique générale, et autour de cette thématique, nous invitons des professionnels et des amateurs. Cela peut-être du local, du régional ou du national pour montrer qu’il y a une alternative à l’emploi des pesticides, que ce soit dans l’agriculture ou l’alimentation. »

La réserve naturelle de la Massane touchée par les pesticides

Tous les secteurs y passent… jusqu’au nautisme avec cette table ronde, organisée samedi 23 mars, pour discuter des alternatives aux peintures antifouling, qui servent à nettoyer et protéger les coques des bateaux. « On a l’impression que ça ne nous touche pas trop. Mais les peintures antifouling sont extrêmement nocives pour les gens qui les appliquent et pour l’environnement marin. On s’aperçoit qu’il y a d’autres façons de faire : le port de Saint-Cyprien s’est équipé de brosses pour nettoyer les coques de bateaux avant d’appliquer un produit moins nocif pour l’environnement. Par ce genre de rendez-vous, nous essayons de toucher des publics différents. »

Car les pesticides sont partout autour de nous, dans les sols, dans ce que l’on mange, ce que l’on boit, les matériaux que l’on utilise et même dans les lieux qui sont censés en être préservés. C’est le cas de la réserve naturelle de la Massane, à Argelès-sur-mer, au sein de laquelle Joseph Garrigue, ancien conservateur du lieu, a découvert des traces de pollution. « Il s’est aperçu que dans les cavités des arbres où il y avait des flaques d’eau où se trouvaient des microplastiques. Tout était contaminé par les pesticides», explique Gérard Llorca. L’homme a entamé une marche pour rallier Paris afin d’alerter sur le sujet, et sera l’invité de la soirée du 21 mars à Elne.

Le programme de la 19e édition

Autre invité de la semaine, le scientifique Gilles Eric Séralini, une des figures médiatiques des controverses autour des dangers des OGM et du Roundup. Il viendra parler liens supposés entre OGM et maladies en compagnie d’un chef cuisinier.

Et pour les novices qui ne s’y retrouveraient pas entre les 1 000 pesticides existants dans le monde en agriculture (selon l’Organisation mondiale de la santé) et pour connaître les alternatives existantes, l’association propose (non sans humour), des apéros glyphosates tout au long de la semaine.

Tout le programme est à retrouver ici.

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Alice Fabre