Article mis à jour le 3 juin 2024 à 10:10
Samedi 15 juin 2024, l’association des sourds des Pyrénées-Orientales (ASPO 66) et Signéthic (formation de langue des signes) organisent à Pia une conférence sur le numéro d’appel d’urgence 114. Ce service public méconnu répond aux besoins des personnes sourdes, malentendantes et aphasiques en cas d’urgence vers les pompiers, Samu, gendarmerie et police.
En France, 450 000 sourds profonds ou sévères sont dans l’incapacité totale de téléphoner. Financé par le ministère de l’Intérieur, le 114 est un service public qui fonctionne sous l’égide du Comité interministériel du Handicap. «Sa mise en place a été confiée au Centre Hospitalier Universitaire Grenoble-Alpes», nous explique Guy Maucurier, vice-président et trésorier de l’ASPO (Association des sourds des Pyrénées-Orientales).
Un numéro d’urgence destiné aux personnes sourdes et malentendantes
En service depuis le 14 septembre 2011, «ce numéro unique est gratuit et accessible en permanence», assure Guy Maucurier. La plateforme fait l’intermédiaire entre les victimes et les services de secours. Loin des appels téléphoniques classiques, c’est via des textos ou par visiophonie en langue des signes (via l’application dédiée) que les agents de régulation du 114, sourds et entendants, orientent la personne en détresse.
Si le numéro est principalement réservé aux personnes sourdes, malentendantes, aphasiques ou dysphasiques, il peut être utilisé par toute personne ayant des difficultés à entendre ou à parler en situation d’urgence. Attention, «il ne se substitue pas aux centres d’appel urgents existants (15, 17, 18, 112…), mais en permet l’accès aux personnes qui ne peuvent pas téléphoner», précise Guy Maucurier.
«Un service mal utilisé, voire sous-utilisé»
«Le 114 est le numéro national pour les appels d’urgence en France métropolitaine et les départements et régions d’outre-mer. Toute personne qui se trouve en situation d’urgence, qu’elle soit victime ou témoin, peut alerter et communiquer via le 114», souligne le vice-président de l’ASPO.
La plateforme, basée dans les locaux du CHU de Grenoble, n’est sollicitée en moyenne que 80 fois par jour. À titre de comparaison, les assistants de régulation médicale de la plateforme d’alerte SAMU-SDIS 66 évaluent décrocher entre 60 et 110 appels par jour, rien que dans les Pyrénées-Orientales.
«Le service est mal utilisé, voire sous-utilisé, 6% des Français ont déjà eu recours au 114, dont une moitié de personnes non-directement concernées. Seuls 13% de ses utilisateurs sont des personnes directement visées par ce service», regrette Guy Maucurier.
Une conférence pour mieux comprendre le fonctionnement du 114
Si le 114 reste méconnu, les associations d’usagers participent à son évolution et combattent l’inégalité d’accès aux services d’urgences, pour les sourds, malentendants et aphasiques, qui représentent près de 4 millions de personnes en France. C’est dans ce cadre que l’ASPO, en partenariat avec Signéthic, propose une conférence le 15 juin prochain, à 15h, au 6 rue Sainte-Anne, à Pia.
«C’est l’occasion de mieux comprendre le fonctionnement du numéro d’urgence 114 et son utilité indéniable», assure l’organisateur. Cette conférence gratuite et ouverte à tout public sera animée en langue des signes française par Roberto Biedma, conférencier du 114, lui-même sourd. Une interprète sera également présente pour traduire. Au programme, des explications et des démonstrations sur le fonctionnement du service seront présentées au public. Pour finir, un débat « questions, réponses » et un vin d’honneur auront lieu à 18h30.
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