Article mis à jour le 29 juillet 2024 à 10:54
Ils sont là pour les bobos, les gros maux ou même pour vous sauver de l’eau. En bord de mer, sur des chaises ou dans leur poste de secours, les sauveteurs assurent la surveillance des plages tous les étés. Trois de nos sauveteurs catalans vous livrent quelques-uns de leurs trucs et astuces.
Rebelote cette année, la pénurie de nageurs-sauveteurs a fait les gros titres dans les médias. En effet, Jeux Olympiques et surveillance des plages ne font pas bon ménage. Si l’année dernière, les émeutes en France avaient provoqué la mobilisation des forces de l’ordre à la capitale, cet été, ce sont les Jeux qui accaparent les ressources. En raison de l’absence notable des CRS et de certains sauveteurs sur les plages, c’est tout le littoral français qui est impacté.
À Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), l’effectif des sauveteurs est réduit d’un quart cet été. Dans les Pyrénées-Orientales, la situation est un peu différente. Guillaume Lopez, chargé de communication du SDIS 66, se réjouit de voir « ses effectifs complets » cette année. Pour les plages catalanes, cet été s’annonce sous de meilleurs auspices. Mais qui sont ces jeunes qui veillent sur notre sécurité pendant la saison estivale ?
Près de Perpignan, une jeunesse engagée
Tous les matins, sur la plage d’Argelès, c’est une patrouille pas comme les autres qui fait les cent pas. Poubelle à la main, les sauveteurs s’attèlent à garder une plage propre et agréable. Amusée, Marie sauveteuse nous raconte : « Les gens ne nous prennent pas directement pour des sauveteurs. Ils nous demandent juste s’ils peuvent déposer leurs déchets dans nos sacs ».
Marie a 18 ans. Elle est l’une des nouvelles recrues sur la plage d’Argelès. Originaire d’Autriche, elle a passé les huit dernières années en France et a décidé de devenir sauveteuse les étés. « Depuis que je suis petite, j’ai une maison près de la plage d’où je voyais les sauveteurs passer », explique-t-elle. « Étant nageuse depuis longtemps, je me suis dit que c’était le moment parfait pour transformer ma passion en métier et faire quelque chose d’utile. » C’est sa première saison. « Pour l’instant, ça me plaît beaucoup. C’est chouette de pouvoir compter les uns sur les autres. Entre sauveteurs et chefs de poste, on se ‘booste’ et on parle secourisme. »
Argelès-sur-Mer, 2 mai 2023 – Stage mer des futurs sauveteurs de la commune
Habitué du poste 3, son collègue Youenn nous raconte son enthousiasme pour le sauvetage en mer. À 21 ans, le jeune homme est un habitué du club de sauvetage sportif d’Argelès. « J’étais avec des entraîneurs qui étaient sauveteurs eux-mêmes. Ils m’ont transmis cette passion. Je me suis rendu compte que ça me plaisait, l’intervention, l’urgence et aider tout le monde sur la plage.»
En finir avec le « de toute façon, il y a les sauveteurs »
Fortes chaleurs, couleurs de la flamme (verte, orange ou rouge), direction du vent, nombreuses sont les variables à garder en tête pour éviter les mauvaises surprises. À ce sujet, Marie se montre claire : « Les sauveteurs sont présents pour vous sauver mais ce n’est pas pour autant qu’il faut prendre des risques juste parce qu’on se dit : ‘de toute façon, il y a les sauveteurs’.» Surveiller les côtes roussillonnaises, c’est être en constante vigilance. Depuis le début de la saison, dix cas de noyades et un mort ont été recensés dans les Pyrénées-Orientales.
« Il faut surtout être conscient de ce qu’on est capable ou non de faire. Au poste 5 d’Argelès, nous avons un ponton et beaucoup de gens y vont pour suivre leurs amis. Mais pour certains, ce n’est pas dans leurs capacités. » Marie se sent impuissante fasse aux risques que certains baigneurs prennent.
Au Barcarès, Rémy aux aguets, scrute l’horizon. L’année prochaine, il poursuivra son master en sciences de la mer. Il n’est donc pas surprenant de le voir arpenter la plage en cette saison estivale. À 22 ans, Rémy a été sélectionné pour rejoindre la trentaine de sauveteurs qui assurent la surveillance de la commune. Son conseil à lui : se méfier de la Méditerranée.
« C’est une mer souvent sous-estimée en termes de dangerosité, comparée à l’océan. Le danger n’est pas si perceptible. Il n’y a pas de grosses vagues qui font peur ou autres… Ici, on a souvent du vent de terre qui pousse au large, c’est la tramontane et elle suffit à contrer la nage », explique le jeune homme. Pour les personnes souhaitant effectuer de grandes distances, Rémy prescrit de nager parallèlement à la plage plutôt que de s’éloigner vers le large. « 50 à 60 mètres suffisent. »
Sur la plage : signalisation, responsabilités, et remerciements
Il nous est tous déjà arrivé de ne pas comprendre la signalisation sur la plage. Pour Youenn, « les baigneurs ne doivent pas hésiter à passer au poste s’ils ont un doute. Que ce soit au niveau de la couleur de la flamme ou même pour discuter de leurs préoccupations, nous ça nous fait toujours plaisir d’aider. » Le sauveteur expérimenté rappelle « qu’en ce mois de juillet, il est important de penser à s’hydrater, bien manger et se protéger du soleil. »
Et gare aux parents qui prennent les sauveteurs pour des nounous. « C’est grand 7km de plage à surveiller. On fait évidemment notre taf, mais on ne regarde pas tous les enfants au bord de l’eau. Les parents restent les premiers responsables… », explique Youenn. Une chose est sûre, les sauveteurs sont toujours contents de voir leur travail remercié.
Youenn et son équipe gardent en mémoire cette « habituée de la plage, une personne à mobilité réduite » qu’ils aidaient régulièrement à se baigner. « Un jour, elle est venue avec une tarte aux fraises pour nous remercier. Ça nous a vraiment touchés », raconte Youenn. « Autant vous dire que tout le poste s’est empressé d’engloutir la tarte ». C’est bien connu, la mer ça creuse donc rien de tel qu’une tarte aux fraises pour regagner son énergie !
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