Jeudi 19 décembre 2024, l’association Les 2 Rives organisait une visite guidée dans le centre-ville de Perpignan, à la découverte des œuvres d’Aristide Maillol. Une immersion artistique et historique proposée par Mariama Diamanka et Jérémy Forcade, élèves de l’école de la deuxième chance.
En complément de cette visite, les deux stagiaires ont participé à l’élaboration d’un carnet sur Aristide Maillol. Un travail qui met en lumière la vie et l’œuvre de ce sculpteur et peintre emblématique des Pyrénées-Orientales, dont l’impact a marqué l’art moderne.
L’empreinte indélébile d’Aristide Maillol à Perpignan
En cet après-midi de décembre, Jérémy nous a donné rendez-vous à deux pas du Palais des Congrès, face à une première statue, « la baigneuse drapée ». Installée sur les allées Maillol, cette œuvre sculptée nue, datant de 1921, est représentative du travail de l’artiste autour du corps de la femme.
Aristide Maillol réalisait la plupart de ses œuvres dans son atelier, nommé la « métairie », situé au cœur des vignes de Banyuls. Ce lieu, devenu musée est ouvert au public. Dina Vierny fut la modèle de Maillol. Durant toute sa vie, cette dernière lutta pour préserver la maison de l’artiste transformée en musée.
Autour de la statue présentée sur un socle bas, une trentaine de personnes est réunie. Des élèves de l’école de la deuxième chance et quelques badauds venus en apprendre un peu plus sur les œuvres du sculpteur à la renommée mondiale. « Cette sculpture en bronze représente une femme tenant un drap sur son épaule droite. On retrouve un exemplaire similaire au jardin des Tuileries à Paris », entame Jérémy, qui nous propose de faire le tour de la statue pour relever ses particularités.
Le jeune guide conférencier a bien scénarisé sa visite, le public reste attentif malgré la pluie qui commence à tomber. Après nous avoir dévoilé la signature de l’artiste, Jérémy nous apprend qu’Aristide Maillol sculptait directement dans le plâtre pour arriver à l’œuvre définitive.
Avant de nous rendre sur la place de la Loge pour poursuivre notre visite, Jérémy marque un arrêt devant une deuxième statue. Installée en bas des allées Maillol, celle-ci représente une jeune fille marchant vers le Canigou. Alors que la moitié de l’assemblée pense qu’il s’agit d’une œuvre du sculpteur Maillol, Jérémy nous révèle que cet hommage au violoncelliste Pau Casals, a en fait été réalisé de la main de Miquel Paredes i Fonollà, un graveur catalan.
Les statues de Maillol nous révèlent leur secret
Après la Baigneuse drapée, nous découvrons la « Vénus au collier » de Maillol. Si dix exemplaires existent de cette statue, celui qui retient notre attention aujourd’hui est celui situé place de la Loge. Une statue que son fils Lucien a offerte à la ville de Perpignan en 1949, cinq ans après la mort de l’artiste. Jugé superflu, le collier fut enlevé sur certains modèles.
À deux pas, « la Méditerranée » repose dans le patio de l’Hôtel de Ville. Réalisée entre 1902 et 1905, l’œuvre représente une femme nue, assise, le coude gauche reposant sur son genou et la tête posée sur la main gauche. La sculpture nous rappelle l’œuvre du Penseur de Rodin. À l’origine, elle était nommée « Allégorie de la pensée », en raison de la posture du modèle évoquant l’introspection. En 1905, elle est exposée en plâtre au Salon d’automne de Paris.
La visite s’achève sur cette œuvre. « Je connaissais un peu Maillol, car je suis née ici. Mais j’ignorais par exemple que les statues étaient travaillées dans le plâtre avant d’être coulées en bronze », affirme une participante. « Chaque fois que je participe à ces visites, j’apprends toujours quelque chose. Et puis le cadre est tellement beau. On ne s’en lasse jamais », ajoute-t-elle.
Un carnet qui retrace l’héritage du sculpteur
Dans le cadre de la réalisation de leur carnet sur Aristide Maillol, Jérémy et Mariama se sont rendus à l’atelier de l’artiste à Banyuls, à Port-Vendres, à Elne, à Céret et à Perpignan pour voir toutes ses sculptures. « Ce travail de recherche consistait à regrouper des informations sur sa vie, mais aussi sur ses œuvres que l’on retrouve aux quatre coins du département », nous apprend Jérémy.
Le livret de 25 pages comporte quelques photos et des histoires sur sa muse, Dina, sans qui les sculptures de Maillol n’auraient certainement pas vu le jour. « On est parti de zéro, nous n’avions aucune connaissance sur l’artiste », assure Jérémy, qui a dépassé sa timidité pour assurer la visite. En seulement un mois, les jeunes ont conçu cet ouvrage de A à Z. En effet, la particularité de ce livret est qu’il a entièrement été fait à la main. Grâce à leur travail, les statues de Maillol n’auront plus aucun secret pour vous.
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