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À Perpignan, des étudiantes de l’UPVD lancent un groupe pour libérer la parole sur les troubles du comportement alimentaire

Malgré le nombre élevé de personnes touchées, les troubles du comportement alimentaire (TCA) restent encore aujourd’hui un sujet tabou, aussi bien parmi les amis qu’au sein des familles. La difficulté d’en parler complique l’entrée dans un parcours de guérison. Pour cette raison, deux étudiantes de l’Université de Perpignan ont créé des groupes de parole, offrant un espace sûr pour s’exprimer et échanger sur le sujet. Photo © Lucie Morel, étudiante en licence professionnelle de Photojournalisme, Médias numériques et Images audiovisuelles à l’UPVD 

Cet article a été écrit par Viola Trombetta, étudiante en licence professionnelle de Photojournalisme, Médias numériques et Images audiovisuelles à l’UPVD, et titulaire d’un master en gestion culturelle.

« Les TCA prennent des formes infinies »

Le jeudi 20 mars, un premier groupe de parole dédié à la relation au corps et aux troubles alimentaires a eu lieu à la cantine associative Miam Collectif, située dans le quartier Saint-Mathieu à Perpignan. Né de l’initiative de deux étudiantes en Licence Professionnelle de Photojournalisme, cet atelier vise à créer un espace bienveillant où chacun peut parler librement de sa relation avec la nourriture, sans honte ni jugement. En effet, malgré le fait que plus d’un million de personnes en France sont touchées par les TCA, ces troubles restent encore largement méconnus.

« Nous voulons montrer que les troubles du comportement alimentaire ne se résument pas au jeûne ou aux épisodes de vomissements qui mettent en danger la vie des jeunes adolescentes. Les TCA prennent des formes infinies et peuvent être difficiles à reconnaître, à tout âge. » explique Viola, l’une des deux étudiantes à l’origine de l’atelier. « Chez les femmes, il est tellement courant d’avoir une relation déséquilibrée avec la nourriture que nous en venons presque à penser que c’est normal et naturel. Pourtant, il est essentiel de comprendre que ce n’est pas le cas », poursuit-elle.

Une initiative née d’un projet de fin d’année à l’université

Viola et Lucie ont saisi l’opportunité de réaliser leur documentaire de fin d’année sur les troubles alimentaires. De cette première initiative est née l’idée de créer des groupes de parole : « Si nous voulons produire un documentaire qui montre ce que signifie vivre avec un TCA au quotidien, nous devons représenter les nombreuses habitudes et comportements influencés par ce trouble. Et pour cela, il faut les comprendre. D’où l’idée des groupes de parole : écouter d’autres expériences que la nôtre. »

Les groupes de parole seront en effet un moment d’intelligence collective. Supervisés par la présence généreuse de la psychopraticienne Céline Siné, les activités organisées et les thèmes proposés viseront à stimuler une réflexion critique sur les raisons pour lesquelles la prévalence des troubles alimentaires est si répandue aujourd’hui, notamment chez les femmes, mais de plus en plus aussi chez les hommes.

On se demandera pourquoi l’esprit décide d’attaquer le corps, quels sont les facteurs sociétaux qui favorisent ces tendances, comment les reconnaître et comment s’en protéger. « À la fin de la discussion, on se sent plus fort. Le soutien par les pairs est une guérison », ajoute Lucie.

L’accueil au Miam, temple de l’alimentation saine et solidaire

La cantine associative Miam, engagée dans une approche sociale et solidaire, a accueilli l’initiative avec enthousiasme et a mis son espace à disposition des étudiantes. « Au Miam, on participe à changer notre rapport à l’alimentation. Les assiettes sont belles, préparées avec amour. Les produits utilisés sont issus de l’agriculture biologique, et les menus garantissent un équilibre nutritionnel. Le fait de partager une table dans un espace convivial participe aussi à rendre le moment du repas agréable. », souligne Léa, employée du Miam.

Les prochains groupes de parole, ouverts à toutes et tous, quel que soit l’âge ou le genre, auront lieu les 22 et 29 avril, puis le 27 mai.

Au-delà de l’écoute, de la compréhension et du soutien, une création collective et artistique est prévue pour illustrer et partager le fruit de ces échanges. Elle sera dévoilée lors de la soirée de clôture du projet, qui se tiendra le mercredi 4 juin, le lendemain de la Journée mondiale des troubles du comportement alimentaire.

Photo de Une, de droite à gauche : Léa, Viola et Lucie avec l’affiche des groupes de parole sur la relation au corps et les troubles alimentaires, au sein du Collectif Miam.

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