Article mis à jour le 31 mars 2020 à 16:26
La situation des prisons face à la pandémie est un sujet qui se pose. En effet, depuis le début du confinement, la vie des détenus a aussi été modifiée ; fin des parloirs, des ateliers, des cours, des activités professionnelles. Malgré ces mesures, 3 détenus (2 femmes et 1 homme) sont sous protocole Covid-19 à la prison de Perpignan. Quatre personnels de l’établissement présenteraient également des symptômes de Coronavirus selon Frédéric Jenot, secrétaire départemental de Force Ouvrière Pénitentiaire (syndicat majoritaire).
♦ Colère contre l’absence de masques pour les personnels exposés au Covid-19
Depuis deux jours, les personnels ont manifesté leur mécontentement lié au manque de masques de protection ; organisant « un retard de service 45 minutes ». Selon Frédéric Jenot, il s’agit du seul moyen pour signaler l’incident auprès de la direction nationale pénitentiaire. « L’objectif est de montrer notre mécontentement face à l’impossibilité de sécuriser les agents face à cette maladie ».
« Nous avons quelques masques FFP2 (les plus protecteurs) mais nous les réservons au personnel en contact direct avec les détenus infectés Covid-19 ».
Au niveau des détenus, l’atmosphère est pour les moment « pas trop mauvaise ». En effet, selon le syndicaliste, les prisonniers comprennent le principe du confinement, et l’absence exceptionnelle de parloir. L’incident de la semaine passée était lié à l’arrêt « des cantines ». Fréderic Jenot nous explique que ces cantines sont, pour les détenus, le moyen d’améliorer leur ordinaire par l’acquisition de biens avec leur argent personnel. Depuis l’incident où un certain nombre de prisonniers avait refusé de réintégrer leurs cellules après leur promenade, le principe des cantines a été rétabli.
Un sursis car se pose une autre problématique : celle de la baisse de revenus liés aux activités rémunérées de certains détenus ; cette diminution des revenus étant synonyme de commandes de cantines plus limitées.
Frédéric Jenot craint également la baisse d’approvisionnement en stupéfiant. Selon lui, il ne faut pas se le cacher, les parloirs sont malheureusement, un point d’entrée pour certaines drogues. La rareté des stupéfiants pourrait avoir une incidence sur le comportement de certains détenus.
♦ 30 à 40 détenus pourraient être libérés dans le cadre de la pandémie de Coronavirus
Nicole Belloubet a indiqué des mesures spécifiques aux détenus qui devaient sortir dans les prochains mois. Ils pourront quitter les prisons plus vite en raison de la pandémie Covid-19. Interrogé sur l’annonce faite par la garde des sceaux de libérer par anticipation environs 5.000 détenus, Frédéric Jenot hésite. « C’est un mauvais message envoyé à la population carcérale. Mais à la prison de Perpignan, cela permettrait de faire de la place pour organiser un isolement des détenus touchés par le Coronavirus ».
Sur la prison de Perpignan, cette libération pourrait concerner trente à quarante détenus. Une aile complète ainsi libérée permettrait de confiner les cas avérés de Covid-19. Car, il rappelle que « dans le cas de surpopulation carcérale dans laquelle se trouve la prison de Perpignan, parfois à 3 par cellules, l’isolement des malades est un leurre ». Pour rappel, l’établissement pénitentiaire de Perpignan est l’une des 7 prisons françaises avec une taux d’occupation supérieur à 200%.
Frédéric Jenot nous précise que depuis quelques jours, il note une légère augmentation du nombre d’ordonnances de libération.
Nous avons, sans succès, tenté de rentrer en contact avec l’administration pénitentiaire de Perpignan.
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