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Les larmes aux yeux, le procureur de la République fait ses adieux au tribunal de Perpignan

Les larmes aux yeux, le procureur de la République fait ses adieux au tribunal de Perpignan

Article mis à jour le 23 mai 2025 à 21:16

Ce jeudi 22 mai 2025, entouré de la présidente du Tribunal judiciaire, du préfet, de la bâtonnière et de bon nombre d’institutionnels, non sans émotion, Jean-David Cavaillé faisait ses adieux aux Pyrénées-Orientales. Le procureur de la République a été nommé en région parisienne, où il dirigera le parquet du Tribunal de Versailles d’ici peu.

Avec l’ancien président Pierre Viard, le tandem a incarné la justice des Pyrénées-Orientales durant les cinq dernières années.

À son arrivée en février 2020, « les cieux étaient un peu contre lui », reconnaît le procureur. Alors que les stigmates de Gloria étaient encore vifs sur le territoire, Jean-David Cavaillé affrontait une nouvelle tempête : le Covid 19 et ses confinements. Avec émotion et devant la foule venue l’honorer ce jeudi soir, le haut magistrat dresse le bilan de ses années au Tribunal de Perpignan. 

Jean-David Cavaillé quitte les Pyrénées-Orientales après cinq ans à la tête du parquet

Après un peu plus de cinq ans passés à la tête du parquet catalan, Jean-David Cavaillé prendra d’ici peu la direction de celui de Versailles, l’un des plus importants de France. Décrit par son entourage comme un travailleur acharné et un juriste de talent, le haut magistrat a marqué la juridiction perpignanaise. 

« On parle souvent de la séparation des pouvoirs, mais on peut aussi parler du continuum entre la réponse administrative et la réponse judiciaire », entame le préfet des Pyrénées-Orientales, Thierry Bonnier. « Je pense que ce qui caractérise notre relation, c’est l’efficacité de la mission de service public », adresse-t-il au procureur.  

Au tour de Fabienne Clément-Neyrand, présidente du Tribunal judiciaire depuis peu, d’attraper le micro. « La vie est faite de bien curieux hasards. Nous nous sommes rencontrés il y a quelques années, puisque nous sommes issus de la même promotion à l’école nationale de la magistrature. Je n’imaginais pas qu’en arrivant à Perpignan comme Gavach, j’allais te retrouver ici », sourit-elle. « Grâce à toi, les collègues du siège et du parquet s’entendent merveilleusement bien et travaillent en bonne intelligence. » 

« Sur ce territoire, il y a de vraies difficultés. Mais nous avons une richesse énorme, c’est que tous les partenaires sont capables de se parler, d’échanger, de construire ensemble une réflexion. On ne peut pas faire fonctionner un département si tous les acteurs ne se mettent pas autour de la table pour construire une pensée. Et je crois que grâce à vous tous, nous avons progressé », salue Jean-David Cavaillé. 

Un procureur au cœur des urgences locales

Parmi les événements qui auront marqué le mandat du procureur, il y a bien sûr le terrible incendie de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Il y a trois ans, le feu ravageait deux immeubles tuant huit personnes, dont deux enfants. Le magistrat fut également confronté à la hausse des violences intrafamiliales sur le territoire, une convention a été signée en avril dernier, à l’hôpital de Perpignan, afin d’acter le dépôt de plainte simplifié pour les victimes.

Jean-David Cavaillé aura également œuvré pour la protection des pompiers ou des membres de l’association LGBT+, avec l’instauration d’un nouveau dispositif, déclenchant un signalement auprès du procureur, dès qu’une plainte est déposée.

Les paysages grandioses des Pyrénées-Orientales manqueront à coup sûr au procureur, qui se plaît à admirer le Canigou, le village de Castelnou ou le prieuré de Serrabone. Tout comme les habitants qui font vivre ce territoire : « J’ai une pensée toute particulière pour les agriculteurs, les viticulteurs, qui sont une vraie richesse », affirme le haut magistrat. Si le nom du successeur de Jean-David Cavaillé n’a pas encore été dévoilé, c’est son procureur adjoint, Nicolas Brignol, qui assurera l’intérim.

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