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Les princes noirs ne traverseront pas les Pyrénées-Orientales cet automne 2024

TRANSHUMANCE CHEVAUX MERENS

Article mis à jour le 22 octobre 2024 à 17:17

Chaque année, les chevaux de la race Mérens, de la ferme d’en Garcie, traversent les Pyrénées-Orientales en longeant le Tech. Depuis plus d’une dizaine d’années, au mois d’avril, ces chevaux au pelage d’un noir de jais, remontaient du Mas Riols  (Saint-Cyprien) vers Porté-Puymorens, via Céret, Amélie-les-bains, Vernet-les-bains ou Mont-Louis. Et au mois de novembre, la cinquantaine d’équidés faisait le chemin en sens inverse.

Mais en 2024, les trois années de sécheresse successives ont contraint les responsables de la ferme d’en Garcie à revoir leur destination. « L’an dernier, nous avons dû amener une pompe pour abreuver nos animaux. Et il n’y avait plus d’herbe, c’était de la terre. Nous avons dû faire venir 70 tonnes de foin pour les nourrir »

En 2025, les Mérens pourraient revenir dans le Roussillon 

Nathalie Komaroff, la responsable de la ferme d’en Garcie tient à rassurer. « Ne prenez pas ça comme un adieu, nous espérons sincèrement pouvoir continuer à traverser ce département rempli de richesses et d’endroits merveilleux ». Contactée par téléphone, la cavalière nous confirme que cette année, la transhumance débute le 9 novembre et se dirige vers Foix. « Après des années à traverser notre magnifique département, après des complications que nous avons tenté de résoudre tant bien que mal, cette année nous retournons en Ariège.(…) Nous pensons à la sécurité de nos chevaux, leur santé et à la pérennité de notre élevage. »

La responsable des Mérens nous confie que lors de son dernier séjour en plaine du Roussillon, ils avaient dû trouver des alternatives pour nourrir et abreuver les chevaux. Jusqu’à risquer de mettre en péril son entreprise. « Il a fallu financer le transport de 70 tonnes de foin, et heureusement que la banque nous a soutenus ! »

TRANSHUMANCE CHEVAUX MERENS

Mais l’éleveuse déclare que cette délocalisation en Ariège n’est probablement que temporaire. « L’année prochaine, on a eu des propriétaires terriens du Roussillon qui nous ont fait des propositions. Nous sommes en train de le voir avec eux, mais on se pose encore la question. » L’hypothèse est aussi lancée de faire deux transhumances : une vers l’Ariège, et une autre vers les Pyrénées-Orientales. Une chose est claire pour Nathalie, il est nécessaire de disposer d’un lieu sûr pour ses chevaux. « Là où nous étions depuis 13 ans, ce n’est plus possible ».

Si jusque-là, il fallait aux groupes de cavaliers et aux chevaux une dizaine de jours pour faire les 250 kilomètres entre Porté-Puymorens et la côte catalane, Nathalie ne connaît pas encore le temps que prendra ce nouveau voyage. Ce qui est certain, c’est que les princes noirs, seront, comme chaque année, accompagnés par une quinzaine de cavaliers expérimentés.

Un cheval rustique et généreux

Nathalie Komaroff est à la tête de la ferme d’en Garcie basée à Porté-Puymorens. Son activité ? L’élevage de Mérens, randonnées estivales et locations d’un gîte d’étape et à la ferme. « Chaque année, nous avons une dizaine de poulains qui naissent. On les élève, on les débourre, et ensuite ils sont vendus essentiellement pour la randonnée ». Même si, Nathalie confirme que le Mérens est un cheval « rustique, hypergénéreux. Nous le vendons essentiellement pour le loisir, mais il peut aussi travailler en attelage. Une fois, quelqu’un m’en a acheté un pour du labour en maraîchage. »

Malgré sa rusticité, les fortes neiges hivernales de Porté-Puymorens obligent les chevaux à quitter la montagne pour des latitudes moins rigoureuses.

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