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Pyrénées-Orientales et protection animale : « Chaque sauvetage compte »

Pyrénées-Orientales : Front uni contre la maltraitance, une lutte sans laisse

Article mis à jour le 4 avril 2024 à 15:43

Dans les Pyrénées-Orientales, sauver les animaux devient un devoir commun. Citoyens et associations mènent l’enquête pour signaler des cas de maltraitance. Pendant ce temps, la fourrière et la SPA tentent de faire face à la hausse des abandons.

Depuis quelques années, nos amis à quatre pattes ont gagné en reconnaissance. Pour rappel, depuis 2015, les animaux ne sont plus considérés comme des « biens meubles » mais comme des « êtres doués de sensibilité ». En 2021, une loi est venue renforcer la protection animale, alors, en pleine expansion. Vente de chats et de chiens en animalerie interdite, fermeture des delphinariums, interdiction annoncée des cirques avec animaux, nombreuses sont les mesures adoptées par le législateur pour lutter contre la maltraitance animale. Mais où en est-on dans les Pyrénées-Orientales ?

Ces associations mènent l’enquête dans les Pyrénées-Orientales

« On baigne dans un océan de maltraitance… », au téléphone Isabelle Yvos se dit révoltée. Depuis 2023, la correspondante des Pyrénées-Orientales pour le Parti animaliste a fondé son association Sauvetage Enquête Protection Animale. Comme tant d’autres sur le territoire catalan, l’association enquête sur des cas de maltraitance signalés par les citoyens. Concrètement, les alertes peuvent être lancées par des voisins constatant un chien souvent enfermé sur un balcon.

Isabelle et son équipe débutent alors une enquête avec du porte-à-porte pour s’assurer des conditions de vie des animaux signalés. « Parfois, les propriétaires sont dépassés et cèdent l’animal à l’association. Après signature d’un consentement, nous nous mettons à la recherche de structure d’accueil apte à récupérer l’animal. Dans des cas plus complexes, et si un tribunal a été réquisitionné, nous nous rendons sur place avec la police», explique Isabelle, également candidate aux élections européennes du 9 juin prochain. Ces « enquêteurs » et « enquêtrices » travaillent en lien avec les forces de l’ordre. Depuis 2024, les services de police et de gendarmerie des Pyrénées-Orientales comptent désormais un référent pour ce type de dossier.

Aidée d’une avocate, son équipe arpente le territoire pour secourir chats, chiens et même… cochons. Qu’importe l’animal, ce qui compte, c’est de sauver. « Et tout cas, c’est que du bonheur ! » affirme la correspondante du parti animaliste. « Quand on arrive, ces animaux font beaucoup de peine mais même si c’est compliqué, même si on n’en sauve qu’un seul, c’est déjà ça. »

Isabelle Yvos déplore également le travail des élevages d’animaux domestiques :« Les refuges regorgent d’animaux, il faut vraiment arrêter d’en faire naître d’autres. On ne sait plus faire face à ce nombre important d’animaux domestiques ». Pour la militante de la protection animale, les mentalités doivent changer, « on n’achète pas un chien, on l’adopte !». Si l’intention de sauver ne manque pas, les places dans les refuges se font de plus en plus rares. Par manque de place dans les Pyrénées-Orientales, Isabelle a déjà dû prendre la route pour la SPA de Montpellier, pour y conduire un malinois recueilli.

L’association S.E.P.A n’est pas seule à traquer les maltraitances ou abandons. Le collectif « Un gîte une gamelle » de Rivesaltes est également joignable en cas de suspicion de maltraitance.

Hausse des abandons et baisse des adoptions

La Société Protectrice des Animaux (SPA) a dévoilé son bilan de l’année 2023. Malgré des avancées dans la protection des animaux, certains problèmes persistent. Augmentation des cas de maltraitance, saturation persistante des refuges, l’année dernière, 44 844 animaux abandonnés ou maltraités ont été recueillis par la SPA.

Les refuges particulièrement sollicités, font face à une diminution des adoptions (-1,5 %) et une augmentation du nombre d’animaux recueillis. Une tendance exacerbée par l’abandon croissant de chiens « à la mode », nécessitant des connaissances spécifiques dans leur quotidien.

Parallèlement à son action sur le terrain, la SPA a intensifié ses efforts dans la lutte contre la maltraitance animale. En partenariat avec les ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture, l’association a adopté des mesures visant une meilleure prise en charge des cas de maltraitance, avec notamment la désignation de référents formés dans chaque circonscription.

Pour rappel, la loi de 2021 pour la protection des animaux impose aux futurs primo-propriétaires d’animaux de compagnie de signer un « certificat d’engagement et de connaissance ». Ce dispositif a pour objectif de lutter contre les achats impulsifs et de prévenir les abandons. Actuellement, la SPA des Pyrénées-Orientales propose à l’adoption plus de 70 animaux. Chloé la cochonne, Speed le chat ou Sherlock le bouc espèrent tous une nouvelle famille pour la vie.

Seul 1 chat sur 10 pris en charge par la fourrière de Perpignan est identifié 

Récemment, la communauté urbaine de Perpignan dévoilait le nombre des prises en charge par la fourrière animale. Sur les 2 387 animaux pris en charge sur l’année par la Fourrière Animale communautaire, seulement 60% des chiens et 13% des chats étaient identifiés. Cette lacune, malgré la réglementation en vigueur, souligne l’importance cruciale de l’identification des animaux. Ainsi, implanter une puce électronique ou réaliser un tatouage devraient être une priorité pour tout propriétaire précise Perpignan Méditerranée Métropole.

L’identification, qu’il s’agisse de chiens ou de chats, est essentielle pour assurer leur sécurité et leur bien-être. En cas de perte ou de vol, elle facilite grandement leur retour au foyer. De plus, elle contribue à réguler la population animale, comme le démontre le statut de « Chats libre » qui vise à contrôler la prolifération féline en attribuant un statut légal aux chats errants après identification et stérilisation.

À l’approche des Jeux Olympiques, Isabelle Yvos se dit contrariée face à une possible recrudescence d’agents de sécurité avec leur chien, souvent embauchés par des sociétés privées. Pour elle, les animaux ne sont pas des objets. En attendant, elle et son équipe, ouvrent l’œil.

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Alix Wilkie