Article mis à jour le 19 septembre 2018 à 13:15
D’aucuns auront connu une rentrée à la « fac » courant du mois d’octobre. Pourtant, depuis près d’une décennie, les étudiants comme les écoliers rejoignent les bancs dans les premiers jours de septembre. ParcourSup, vie étudiante, rénovation des parkings, intégration au paysage économique, faculté de droit en centre ville, co-utilisation du théâtre municipal, autant de sujets que nous avons pu aborder avec celui qui est président de l’université de Perpignan depuis 2012, Fabrice Lorente.
♦ Campus Mailly et Campus en centre ville – Objectif 2020
Alors que la pinède du campus du Moulin à vent se remplit peu-à-peu d’étudiants, Fabrice Lorente nous a reçu dans les bureaux de la Fondation universitaire née en 2008, et dont il est également le président. « J’ai été réélu en juillet à la présidence de la fondation pour 4 ans ». Fabrice Lorente a insisté sur la non concomitance entre les deux mandats. Son second et dernier mandat en tant que président de l’UPVD s’achève en 2020, ce qui fait dire à certains que Fabrice Lorente aurait des ambitions électorales pour intégrer une équipe municipale… À propos de la fondation, Fabrice Lorente nous confiait « Je suis très content de la dynamique. On a doublé le capital et le nombre de fondateurs ».
L’un des défis de cette fin de mandat pour le fringuant président d’université est l’installation de la totalité des 1 300 étudiants de la faculté de droit sur le Campus Mailly, un campus déjà occupé aujourd’hui par les étudiants en droit au delà de la licence. Très controversé par une partie de la population, confère la pétition en ligne, la possible co-utilisation du théâtre fait encore débat. Nous avons questionné Fabrice Lorente sur les récentes déclarations de la Ministre qui répondait à une question écrite du Sénateur communiste Pierre Laurent.
Françoise Nyssen rappelait que les théâtres ne pouvaient changer de destination sans son aval. Toutefois compte tenu de la co-utilisation prévue par la municipalité, le théâtre pourrait ne pas changer de destination et donc ne pas nécessiter l’accord du Ministère de la Culture. Fabrice Lorente n’étant ni propriétaire des lieux, locataire mais juste représentant de l’usager « continue à défendre ce projet, mais sans venir commenter tel ou tel parce que certains ont focalisé dessus ». Le Président de l’université rappelle que le fait d’avoir un lieu pour accueillir 300 étudiants simultanément dans l’hyper centre était inclus dans le cahier des charges initial, d’où la proposition de la Mairie. « Nous avons considéré que c’était une bonne idée de co-utiliser un lieu qui nous semblait sous-utilisé en plein cœur de Perpignan. Imaginer 300 étudiants qui sortent du théâtre sur la place de la République… Nous trouvions que c’était plutôt intelligent, malin pour des financements publics qui ne sont pas non plus extensibles ».
♦ La fin de la gadoue sur les parkings du campus du Moulin à Vent
Certes notre département est l’un des plus ensoleillés de France, avec peu de jours de pluie, mais quand la météo s’en mêle, la terre des deux grands parkings étudiants de l’Université situé entre l’avenue de la Passio Vieille et l’Avenue d’Espagne, se transforme en vrai gadoue. Aujourd’hui, selon le président de l’UPVD, les parkings « sont deux gros terrains vagues et dès qu’il pleut, c’est compliqué, d’autant que les étudiants se garent de façon anarchique ». « Le projet qui tient particulièrement à cœur » de Fabrice Lorente en cette fin de mandat est celui d’améliorer les conditions de la vie étudiante, ce qui passe aussi par l’aménagement de ces deux parkings.
Le projet consiste en une stabilisation du sol par un revêtement drainant, une délimitation des places de stationnement et surtout l’installation d’ombrières photovoltaïques qui en plus de procurer de l’ombre aux véhicules fournirait 50% de l’énergie nécessaire à l’université. « Une centrale de 1,6 Mega Watt », s’enthousiasme le président. Un projet qui semble à maturité : « Nous y travaillons depuis plusieurs mois, on a fait toutes les études et commencé à solliciter les co-financeurs avec un écho très favorable ». Le Président envisage également un aménagement de la pinède du campus principal de l’UPVD « pour en faire un espace de vie et de partage ».
♦ ParcourSup à Perpignan
Pour le président de l’université ParcourSup est « la réelle nouveauté de cette rentrée, le dossier chaud ». « Un vrai challenge » pour toutes les équipes avec la mise en place de nouveaux outils, de nouvelles procédures et commissions, « avec des candidatures étalées, des jeunes qui candidatent puis se retirent, qui valident ou pas leur choix… ». Un vrai casse-tête pour une reforme annoncée en fin d’année 2017 et mise en place dès janvier 2018 suite à l’échec de la précédente plateforme APB. (Admission Post Bac utilisait un algorithme basé sur le hasard pour les affectations pour les néo-bacheliers).
L’objectif de ParcoursSup était de répondre aux 10 vœux (maximum) des futurs étudiants pour intégrer telle ou telle filière. La nouvelle procédure prévoit une réponse favorable, défavorable ou avec obligation de formation complémentaire (un oui si) à chacun de 19 000 vœux formulés par les futurs primo-étudiants à l’UPVD. À Perpignan, ce sont 1 700 « primo » qui sont rentrés dés le 6 septembre. Le président de l’université juge que « la rentrée s’est déroulée dans de bonnes conditions, sans difficultés, avec une forte pression en STAPS* attendue mais qui s’est confirmée » (3600 demandes pour 120 places).
Concernant le « OUI si », Fabrice Lorente assume le fait de ne pas l’avoir mis en place dès la rentrée 2018, alléguant « des questions de timing et de budget. Nous avons estimé qu’il fallait avoir un peu plus de crédits pour pouvoir créer de nouvelles offres de formation, de nouveaux parcours de remédiation dans de bonnes conditions. Nous avons décidé de faire les choses en deux temps pour faire les choses bien ». Au niveau de l’académie à l’heure où nous écrivons 200 candidats (3000 au niveau national) sont toujours en attente d’affectation. Fabrice Lorente estime à 20 ou 30 dossiers sans affectation à Perpignan.
♦ Regret collectif celui de ne pas avoir réussi une union sacrée autour de l’UPVD
Fabrice Lorente, se dit « satisfait d’avoir été en mesure de positionner l’université en tant qu’acteur sérieux et réel du développement économique du territoire ». Il se désole néanmoins exprimant « un regret collectif de ne pas avoir réussi à faire une union sacrée. Un gâchis absolu sur des sujets qui semblaient pourtant faire l’unanimité ». Confiant « parfois il y a des égos plus que des projets ». Le président de l’Université fait référence à demi-mots aux nombreuses querelles de clochers entre institutions qui minent le département, le Conseil Départemental vs la Mairie de Perpignan, l’Union pour les Entreprises vs l’agence de Développement Economique et tant d’autres….
Fabrice Lorente se dit globalement « satisfait » malgré de nombreux points d’amélioration dont la vie des antennes (Mende, Font-Romeu ou Carcassonne) qui reste « difficile, et compliquée et pas au niveau de ce que l’on voudrait ». Mais aussi « le déficit de financement de l’État ». Selon le président, tous les tableaux avec les universités comparables montrent que l’UPVD est sous-dotée, d’au moins 4 ou 5 millions d’Euros ! Fabrice Lorente se montre néanmoins déterminé, « je ne quitterai pas la Présidence avant d’avoir obtenu d’avantage de crédits de la Ministre. Je suis allé chercher des crédits partout, mais là il faut que l’État assume ! »
♦ Classement des villes universitaires ou des universités ?
Alors que chaque année le magazine l’Étudiant publie son classement des villes universitaires de France, Perpignan se classe généralement en queue de peloton. Une étude sur laquelle le Président est souvent interrogé, des questions qu’il balaye rapidement rétorquant que c’est la ville qui est classée et non l’université. Rappelant que l’UPVD n’était en rien responsable, entre autres, du nombre de salles de concerts ou de cinémas dans la ville. Interrogée à ce sujet, le service communication nous a renvoyé à l’étude réalisée en 2016 par le Ministère de l’enseignement supérieur qui classe l’UPVD 5ème sur 39 en terme de recherche et 8ème sur 39 quant à son offre de formation.
♦ Chiffres clés de l’UPVD
- 9500 étudiants
- 5 grands domaines
- sciences, technologie
- droit, économie, gestion
- sciences humaines et sociales
- arts, lettres, langues
- sciences et techniques des activités physiques et sportives
- 7 sites : Perpignan (Moulin à Vent et Mailly), Tautavel, Narbonne, Carcassonne, Font-Romeu, Mende
- 440 enseignants et enseignants chercheurs ainsi que 470 personnels administratifs et techniques
*STAPS : Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives
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