Article mis à jour le 13 avril 2020 à 12:30
Emma Alonso a suivi Agnès, infirmière libérale depuis 25 ans ; une tournée bouleversée par la crise sanitaire du Covid-19 à Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales. Emma est étudiante en master 2 de journalisme à l’EJCAM (École de Journalisme et de Communication d’Aix-Marseille). Jeune passionnée d’information de 24 ans, elle obtiendra son diplôme en septembre 2020. Emma est en confinement à Perpignan dans sa famille.
♦ Comment prodiguer les soins et réduire les risques de transmettre le Covid-19 ?
« Je pars toujours avec une angoisse par rapport à notre patientèle fragile, j’ai très peur de les contaminer ».
« Ce qui a changé surtout, c’est le temps que je prends en précaution sur mon travail. Sur une tournée qui s’est un peu allégée en travail réel, j’ai beaucoup plus de travail ; et surtout du travail de réflexion ». Car Agnès doit penser à ne rien toucher comme les poignées de porte, les interrupteurs. Tous ces protocoles pour éviter de transmettre la maladie sont très lourds et contraignants.
Les infirmiers libéraux ont aussi un rôle d’écoute : « Les patients angoissent bien sûr. Ils regardent la télévision et ils ne savent pas trop ce qu’il en est. On me demande souvent s’il y a des gens qui sont malades dans ma tournée. Il faut rassurer en permanence, dire que ça va aller. Rabâcher les mesures de précaution, qu’ils restent à la maison et qu’ils gardent cette distance entre les uns et les autres qui est très très importante, et qu’ils ne touchent rien à l’extérieur ».
Il faut sans cesse rappeler les conseils sur les gestes barrière. Agnès part du principe « qu’il ne faut rien toucher. Ou alors seulement avec des gants, un Kleenex, ou un Sopalin ».
♦ Toujours rappeler les gestes barrière et rester rassurante
Parfois, l’infirmière qui vient à domicile est le seul contact pour les patients. C’est le cas de Liline, 90 ans et atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle vit seule avec sa dame de compagnie ; elles évitent toute allée venue à leur domicile. Pour prodiguer les soins sanitaires, il est impossible de garder la distance de sécurité.
« J’ai beaucoup de mal à prendre des précautions, parce que je dois m’approcher. Liline est une patiente à risque car fragilisée par la maladie. Elle est très âgée ».
De retour au bureau, Agnès confie que le cabinet ne reçoit plus personne depuis 3 semaines ; « le cabinet s’est mis à l’arrêt ». Le cabinet qui compte 9 infirmiers libéraux permet d’organiser les emplois du temps. En temps normal, Agnès et ses collègues viennent quotidiennement récupérer la liste des patients de leurs tournées.
♦ Après 23 jours de Coronavirus, Agnès reçoit enfin ses premiers masques non périmés
Depuis le début de la pandémie, l’approvisionnement de matériel de protection est compliqué ; et particulièrement de masques de protection aux soignants. Les stocks de masques n’ayant pas été suffisamment importants, les Agences Régionale de Santé ont fait appel aux entreprises et aux collectivités pour collecter des masques parfois périmés pour les personnels soignants.
« Je viens de passer à la pharmacie chercher mon quota de masques pour la semaine, et pour la première fois depuis le début du confinement, depuis le début de la crise sanitaire, ce sont des masques qui ne sont pas périmés. Au bout de 23 jours de confinement, ce sont enfin des masques qui viennent d’être faits et mis sur le marché ».
Emma Alonso est étudiante en master 2 de journalisme à l’EJCAM (École de Journalisme et de Communication d’Aix-Marseille). Jeune passionnée d’information de 24 ans, elle sera diplômée en septembre 2020. Emma est en confinement à Perpignan dans sa famille. « Je suis une grande fan de Visa Pour l’Image, j’aime beaucoup la photographie et la presse écrite, j’aime raconter des histoires à travers une caméra, faire des rencontres, m’intéresser à ce qui m’entoure… »
- Au revoir 2024, bientôt 2025 : La rétrospective en photos de Made In Perpignan - 26 décembre 2024
- Rétrospective Made in Perpignan : l’année 2024 au cœur des Pyrénées-Orientales en douze articles - 25 décembre 2024
- « D’une rive à l’autre », Hélène Legrais raconte l’arrivée des pieds-noirs à Port-Vendres - 22 décembre 2024