À l’occasion de la grande messe commerciale des amoureux ce vendredi 14 février, le musée d’art moderne de Céret a décidé de détourner l’événement à son avantage avec « Seul ou accompagné, c’est l’amour au musée » : inviter les foules – célibataires ou en couple – à venir redécouvrir sa collection permanente sous l’angle de l’amour dans l’art. Photo d’illustration 2023.
« Pour nous, le musée, c’est un lieu de rencontres, de connexions, de relations », explique Jean-Roch Dumont Saint-Priest, directeur et conservateur au Musée de Céret.
Resto ou pinceau : Une autre option pour la Saint-Valentin
« L’art ressemble beaucoup à l’amour. Tous deux demandent de la créativité, parfois de l’inspiration. Il y a une vraie quête de sens dans l’art et dans l’amour », continue le directeur et conservateur. « Et puis, je crois vraiment très fort que l’art comme l’amour sont des ressources existentielles pour vivre. Sans eux, la vie est beaucoup moins intéressante ! ».
Pour les célibataires, il y aura l’initiative « AdopteUneOeuvre », allusion assumée au site de rencontre en ligne bien connu. « On a besoin de parler différemment à nos publics dans un moment où on se rend compte que les pratiques culturelles évoluent très rapidement », explique Jean-Roch Dumont Saint-Priest. « Ceux qui verront le clin d’œil, très bien ! ».
Identifiés par un badge rouge, les visiteurs et les visiteuses seront invités à échanger autour des œuvres. Un brise-glace artistique qui permet d’offrir une variante à l’éternel « et toi alors, tu fais quoi dans la vie ».
Pour ceux et celles qui trouvent plus de profondeur dans les yeux de leur conjoint(e)(s) que dans une toile de maître, un atelier de dessin en libre-service vous permettra de réaliser son portrait.
L’amour en clair – et parfois obscur au musée de Céret
« À Céret, on revendique le fait d’être un lieu de rencontres, et parfois d’amour, comme c’est le cas pour beaucoup d’artistes », poursuit le directeur du musée.
« Il y a plusieurs artistes majeurs qui ont vécu des histoires d’amour très fortes à Céret : Marc Chagall avec Bella, ou Marcelle et Georges Braque en 1911, dans un moment qui est très important pour l’histoire du cubisme. Au même moment, Pablo Picasso et Fernande Olivier vivent une relation qui est tumultueuse et orageuse. Et en 1912-1913, Pablo Picasso revient à Céret avec sa nouvelle compagne Eva Gouel, avec qui il va avoir une histoire d’amour extrêmement importante […] tous ces couples assez marquants nous montrent qu’on a aussi un mot à dire sur l’amour [à Céret] ».
Poivron s.d. Argentique noir et blanc 39,5 x 27,5 cm. Don de Mme Elisabeth Julia en 2024. © Adagp, Paris, 2025. Crédit photo : Nicolas Giganto.
Pierre et Miette Brune au Castellas août 1953. En noir et blanc 26 x 20 cm. Achat à l’artiste en 1993. © Adagp, Paris, 2025. Crédit photo : R. Townsend.
Deux visites guidées thématiques viennent s’ajouter au programme. À 18h15, la première déambulation s’intéressera aux relations entre les artistes et leur environnement affectif sous le titre « Amor, Amor, les artistes et leurs façons d’aimer ». La seconde, prévue à 19h, abordera « De la sensualité à l’érotisme : de Maillol à Dalí », une exploration des représentations du corps dans l’art moderne.
Sans oublier Picasso, dont le rapport violent aux femmes fait l’objet d’une prise de conscience ces dernières années. « Pour nous, c’est un sujet majeur », continue le conservateur. « On ne cherche pas du tout à occulter le fait que Picasso était un monstre sexuel et, à certains moments dans sa vie, extrêmement violent. En revanche, on est un musée, qui peut apporter des éléments de contexte, de compréhension et d’analyse ». L’occasion de tester son couple sur des valeurs communes autrement qu’en regardant l’île de la Tentation.
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