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Sécurité à Perpignan, Louis Aliot dresse son bilan à l’approche des élections municipales

Sécurité à Perpignan, Louis Aliot dresse son bilan à l'approche des élections municipales

Ce mercredi 18 juin 2025 se tenait dans la salle des Libertés une réunion de bilan à l’approche de la fin du mandat de Louis Aliot. Devant un public largement acquis, le maire (RN) de Perpignan est revenu sur l’un des points forts de sa campagne électorale de 2019, la sécurité.

À dix mois des élections municipales, Louis Aliot et son équipe ont dressé le bilan de cinq ans de mandat, face à plus d’une centaine de concitoyens du centre-ville. Sur leur chaise, les Perpignanais et Perpignanaises ont découvert un formulaire de doléances, leur permettant de poser par écrit leur questionnement. Les interventions orales étant proscrites.

Sous une nuée d’applaudissements, Isabelle Bertran, maire du quartier centre et adjointe de Louis Aliot, adresse ses remerciements au public : « cela nous fait chaud au coeur », sourit-elle. Un peu comme si, l’entièreté de la salle était conquise. Une chose est sûre, la réunion a des allures de campagne électorale. Sur les couvertures des magazines en papier glacé, distribués à l’entrée de la salle des Libertés, il est imprimé en gros caractères : « Bilan de mandat Perpignan : 70% de satisfaction ». Débute alors une soirée sans dialogue avec les riverains du centre historique, partisans de la majorité municipale.

Jeunesse et délinquance : le maire pointe du doigt les mineurs récidivistes

À Perpignan, le budget alloué à la sécurité de la ville s’élèverait à 16 millions d’euros. « Il s’agit d’un choix politique que j’assume pleinement car la sécurité publique, même si elle est une compétence d’État, doit être une priorité », déclare l’édile. Ces cinq dernières années, les moyens ont été augmentés, « avec l’embauche de 40 policiers supplémentaires et l’ouverture de nouveaux postes de police et de proximité aux quatre coins de la ville », assure Louis Aliot.

Sécurité à Perpignan, Louis Aliot dresse son bilan à l'approche des élections municipales

La présence de 12 bornes d’appel d’urgence et l’installation de 121 caméras assureraient également la tranquillité publique. « Nous avons mis en place une équipe de médiation dans les quartiers qui fait partie prenante de la sécurité et surtout, nous avons des équipes en service 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, avec des résultats qui s’orientent dans la bonne direction », confirme Louis Aliot. 

Des résultats qui contrastent avec la réalité statistique affichée par le ministère de l’intérieur. Pour rappel, le département compte dix quartiers classés prioritaires où la présence policière y est plus nombreuse, mais aussi les actes de délinquance et les incivilités également plus fréquents. Ces phénomènes incluent des infractions variées telles que les comportements hostiles, les dégradations ou encore les infractions au Code de la route. Bien que la situation ne soit pas critique comparée à d’autres départements, ces chiffres soulignent l’importance de maintenir des efforts préventifs.

Pour rappel, dans la nuit du 4 au 5 avril 2025, certains habitants du secteur Bas-Vernet ont eu la mauvaise surprise de découvrir leur véhicule vandalisé. Des pneus crevés en série non loin de l’avenue Torcatis. 70 plaintes avaient été déposées suite à cet acte de malveillance.

Le maire de Perpignan a l’impression de « vider la mer à la petite cuillère »

Chaque jour, les forces de l’ordre travaillent à démanteler les points de deal, à arrêter un certain nombre de « voyous », très jeunes, sur lesquels « on a le plus grand mal à obtenir des résultats. » Louis Aliot mentionne ce jeune, âgé de 12 ans, qui a déjà 19 arrestations à son actif. « Il a fallu attendre qu’il ait l’âge de 13 ans pour qu’il soit appréhendé et qu’on l’envoie dans un centre de correction. » Dans le public, c’est l’indignation. On entend ici et là : « de toute façon, on sait très bien qui sont ces jeunes qui traînent dans la rue. » 

Pour le maire de Perpignan, il y aurait aujourd’hui un problème de compétence sur la chaîne pénale. « Notre police rentre dans un squat, elle arrête un dealer, saisit de la drogue et de l’argent. Elle remet l’individu à la police nationale, celle-ci le remet à la justice et la justice le remet dans la rue ! Figurez-vous, que la police a violé la propriété privée », peste Louis Aliot.

Un dialogue municipal en demi-teinte

Parmi le public, il y a Sophie. Cette habitante du quartier se dit très agacée par le ton employé par le maire, « un brin offensif. » « Il a entamé son discours d’une façon martiale et guerrière », regrette-t-elle. « Il cite des histoires ponctuelles, qu’il relie à une problématique nationale. Il appuie sur ce qui pourrait être clivant, ce qui pourrait être discréditant. » Pour Sophie, l’idée que la police municipale n’a pas les mêmes missions que la police nationale est évidente, « c’est une base en droit. Si on ne fait pas correctement les arrestations, ça ne marche pas. » 

Sécurité à Perpignan, Louis Aliot dresse son bilan à l'approche des élections municipales

Le maire évoque la présence de SDF dans la ville. « C’est d’abord un drame humain », affirme-t-il. « J’ai réuni des associations caritatives et humanitaires pour savoir comment il fallait aborder le sujet. Parce qu’eux, ils font des soupes, ils font des maraudes, ils font des centres pour les accueillir… Mais on voit bien que tout ça n’est qu’un palliatif qui ne règle pas le problème. » Avant d’ajouter que ce sont ces actions qui entretiennent ces populations dans la misère. « Le maire n’a pas à disqualifier des habitants ou une population. Je trouve cela dangereux. Tous ces arguments de sécurité activent une sorte de clivage à l’intérieur de Perpignan », conteste Sophie. 

Concernant les épiceries de nuit, la police municipale a désormais le pouvoir de les fermer. « Il y a quatre agents qui ne font que ça, des contrôles réguliers dans tous les établissements de la ville », confirme Philippe Rouch, directeur de la police municipale. Depuis 2020, les points de deal des Oiseaux, de Bétriu, du Champs de Mars, et de la cité ensoleillée ont été démolis. Selon lui, l’action de la police municipale a également permis une pacification du quartier Saint-Matthieu. 

Des doléances peu discutées avec le public

Louis Aliot se saisit des cahiers de doléances : la suppression des trottinettes dans le centre-ville, la drogue, les embêtements liés aux travaux… Très expéditif, le maire promet de se pencher sur ces sujets prochainement. La chaleur écrasante qui règne dans la salle aura eu raison de lui. Pour Sophie, le dialogue n’aura pas été au rendez-vous.

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