Article mis à jour le 18 septembre 2023 à 16:04
Chaque mois, notre journaliste Alice Fabre, membre de l’association d’éducation aux médias et à l’information (EMI) Mediaclic chronique l’actualité liée à l’EMI dans le département. Pour cette chronique de rentrée un peu spéciale, elle nous partage l’expérience des sonneries qui changent d’un établissement à l’autre… et ne retentissent jamais à la même heure.
Aaah la rentrée…
Le retour des ateliers EMI, des allers-retours entre établissements, des appels avec les professeurs pour caler quelques heures d’intervention dans un emploi du temps bien chargé… et surtout, le retour de la traditionnelle question, posée au début ou au milieu de toute séance, systématiquement : « À quelle heure ça sonne déjà ? ». Cette phrase, tous les intervenants extérieurs la prononcent au moins une fois dans l’année. Pour ma part, je suis incapable de me souvenir des heures de fin de cours, différentes souvent d’un établissement à l’autre.
Par exemple en école primaire : la question du temps a été centrale lors de notre résidence de l’an passé à l’école Pasteur de Perpignan. Car les classes avaient des départs en récréation décalés selon les niveaux, et qu’il fallait donc se coordonner avec les enseignantes. Ce n’était pas une mince affaire, et il nous est arrivé plus d’une fois d’être persuadées d’avoir une heure et demie face aux élèves, et de devoir finir en vitesse un quart d’heure plus tôt…
Ou bien l’inverse, quand on pense qu’il nous reste peu de temps, et qu’à la fin de notre phrase finale, alors que le sentiment du travail accompli nous traverse, nous marquons une pause, convaincue que la sonnerie va retentir… et que le silence nous répond. « En fait il reste un quart d’heure, ils partent en récré à la demie. » Et nous de sourire « bien sûr, évidemment », alors que nous sommes convaincues que ce n’était pas le cas la fois précédente. Ou peut-être que si en fait ? Et nous voilà courant à travers la cour pour aller rejoindre la prochaine classe qui nous attend depuis plusieurs minutes, maugréant des « j’y comprends rien » essoufflés.
Au collège et au lycée, c’est toute une organisation, entre les sonneries d’interclasse et les sonneries de récréation (qui impliquent donc une plus longue pause)
Parfois même deux musiques se font entendre à la suite, l’une pour marquer une première courte pause, l’autre pour signifier le retour au travail. Le doute nous submerge à chaque arrivée dans la classe. « Du coup ça sonne à quelle heure ? 50 ? Mais la récré ? De 20 à 40 ? Ok merci. » Les élèves sont toujours très réactifs quand il s’agit de parler pause et récré, ils connaissent toutes les heures d’interclasse sur le bout des doigts.
Et puis outre les questions d’horloge, il y a aussi les différents types de sonnerie. Quelle ne fut pas ma surprise une fois d’entendre un tube de rock bien connu à la fin d’une réunion avec des enseignants dans un établissement. Regard surpris : « oui, c’est nouveau, il change de musique régulièrement. » Une playlist est même diffusée dans la cour pendant la pause déjeuner. La musique adoucit les moeurs paraît-il… D’autres font dans le traditionnel, avec les quelques notes communes à plusieurs collèges, et dont la mélodie reste dans la tête plusieurs heures (voire jours) après la dernière séance.
Alors maintenant, on ne s’y laisse plus prendre. Dès l’arrivée dans la classe, même si c’est la cinquième fois qu’on vient et que c’est toujours le même jour au même moment, je me dirige vers le bureau du ou de la professeure, je lui fais mon plus beau sourire et discrètement je lui murmure « on a jusqu’à quelle heure exactement ? ». Avant de commencer l’intervention sans laisser transparaître mon stress, car l’heure donnée n’est (forcément) jamais l’heure prévue. Pas grave, s’adapter c’est aussi notre métier, et c’est pour ça qu’on le fait. Bonne rentrée !