Article mis à jour le 24 juillet 2018 à 11:26
Alors que l’affaire du nom du chargé de mission à la sécurité du Président de la République ne cesse de prendre de l’ampleur, de nombreuses voix s’élevaient dans le département pour dénoncer le manque de prise de parole des députés de la majorité. Ce week-end, c’est Sébastien Cazenove député de la 4ème circonscription qui a pris les devants sur les réseaux sociaux. Romain Grau, député de la 1ere circonscription avait quant à lui retweeté le message du député européen En Marche Jean Arthuis. Ce dernier questionnait les « oppositions » et les « chroniqueurs » aux fins de savoir s’ils n’avaient « d’autres sujets plus préoccupants à traiter pour remettre la France et l’Europe d’aplomb ? ».
♦ Paroles de député(e)s
Sébastien Cazenove a rappelé l’article de loi utilisé par Alexandre Benalla pour sa défense. L’article 73 « dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’Officier de Police Judiciaire le plus proche ». Rappelant qu’il ne cautionnait pas « le port d’insigne de police pour quelqu’un qui n’en a pas la qualité, ni la violence des faits qu’on peut attribuer à M. Benalla ». Il qualifiait « d’abrutis », « les casseurs et les cow-boys » les revoyant dos-à-dos.
Les commentaires au retweet de Romain Grau publié sur Facebook n’ont guère été plus complaisants, depuis la publication a été supprimée de Facebook seul le retweet reste visible sur twitter.
Laurence Gayte, la 3ème député LREM des PO n’a pas à l’heure où nous écrivons répondu à nos sollicitations. Elle n’a pas non plus pris part au débat sur ses comptes réseaux sociaux.
♦ Des prises de positions qui ne convainquent guère si l’on en croit les commentaires
Les réseaux sociaux ne sont pas en faveur de la République en Marche dans cette affaire. Un écosystème 2.0 qui avait jusque là si bien servi le mouvement En Marche semble cette fois se retourner contre le parti de la majorité. Les militants si empressés à louer les paroles des députés de la majorité sont beaucoup moins zélés à s’exprimer sur les réseaux sociaux. Les opposants, voire les déçus de la « macronie » eux prennent la parole évoquant leur incompréhension : « Je ne comprends pas… Cette déplorable affaire a de quoi interroger chaque citoyen sur ce qu’il est en droit d’attendre du fonctionnement approprié des institutions de la Cinquième République ; le président préside, Le Gouvernement conduit la politique de la nation, le parlement vote la loi. Et la justice doit être rendue selon la loi. Est-ce encore le cas ? On peut raisonnablement et calmement en douter, tant les écarts se multiplient ».
♦ Rappel de l’affaire
L’affaire Benalla est née des agissements d’Alexandre Benalla, chargé de mission sécurité à l’Elysée. Ce dernier a été filmé durant une manifestation le 1er mai dernier, avec l’équipement normalement dévolu aux policiers. On le voit porter des coups à un manifestant. L’affaire n’est révélée au grand public que 7 semaines après les faits suite à un article diffusé par le journal Le Monde. Les questions s’accumulent et notamment celle de savoir pourquoi le chargé de mission n’a pas été sanctionné ni ses agissements portés à la connaissance de la justice. Depuis la révélation de cette affaire, l’opposition a trouvé un sujet de convergence. Notamment à l’Assemblé Nationale où le travail parlementaire est à l’arrêt depuis le 18 juillet. Les députés d’opposition faisant une obstruction systématique pour protester contre le traitement de cette affaire par le gouvernement et la majorité, les travaux parlementaires en cours ont été suspendus.
♦ Une affaire qui fait baisser la cote du Président à son plus bas niveau
Selon le baromètre Ipsos pour Le Point : « La popularité d’Emmanuel Macron recule de 4 points pour s’établir à 32%, soit son niveau le plus bas depuis septembre 2017. Ce résultat amplifie la tendance à la baisse observée ces derniers mois, d’autant plus significatif qu’Emmanuel Macron atteint ce mois-ci un record d’impopularité : 60% des Français sont désormais défavorables à son action ». Une baisse particulièrement sensible auprès des cadres, jusque là plutôt bienveillants à l’égard de son action.
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