Article mis à jour le 20 janvier 2019 à 19:55
Mise à jour le 5 octobre
Suite à l’article publié, le 4 octobre, dans l’Indépendant titré « Perpignan : Bras de fer à l’agence de développement économique de la communauté urbaine », l’UPE66 a fait parvenir au quotidien local un droit de réponse. Un communiqué de presse qui précise, entre autres, l’origine de la tension entre les deux structures.
En préambule le syndicat patronal représentation du Médef dans les Pyrénées Orientales précise : « L’UPE est cofondatrice de l’Agence de Développement Economique -Pyrénées Méditerranée Invest- qu’elle a d’ailleurs initiée avec les élus de PMCA dès 2010. Nous sommes très attachés à une gouvernance publique-privée animée par une volonté de co-construire le développement économique du territoire ».
Avant de revenir sur la situation de crispation actuelle : « À l’origine, se trouve notre action dénommée « Livre Blanc » (Relire notre article sur le sujet) que nous pensions utile pour aider les collectivités à y voir plus clair en s’associant les idées, les points de vue, des chefs d’entreprise. Nos 27 fédérations professionnelles affiliées se sont exprimées et nous avons souhaité remettre aux collectivités publiques une première version, tel un document de travail que nous pouvions continuer à façonner ensemble. Ceci avait pour but de les aider dans leurs choix stratégiques et leurs schémas de développement économique.
L’ADE et la CCI n’ont pas apprécié la démarche et s’en sont offusquées. Elles n’ont pas souhaité considérer ces propositions et nous ont confirmé, par écrit, leur décision de ne plus être associées à la démarche. Nous avons été ébranlés sur le coup en tant que cofondateurs de l’ADE et porteurs de la liste Esprit Entreprise à la CCI. Une sorte de déchirement familial ».
Concluant leur propos par « Il semblerait que nous gênions, par nos actions, par notre communication, par la dimension des évènements économiques nous proposons. À l’UPE66, nous ne sommes pas des acteurs du monde de l’Economie Politique. Pourtant, chacune de nos actions devient source de spéculation sur de supposées ambitions politiques, cela en devient insupportable ! »
Article du 4 octobre
Selon nos informations, c’est lors de la dernière assemblée générale de l’agence de développement économique que le Président de Pyrénées Méditerranée Invest Laurent Gauze aurait donné sa démission. Une démission pas encore actée pour le moment. À l’origine, une difficulté relationnelle entre Laurent Gauze et le Président de l’Union Pour les Entreprises 66 (UPE66) Alexis Mélidonis, un des membres fondateurs de l’agence de développement économique de Perpignan Métropole.
Laurent Gauze, en déplacement professionnel à l’étranger, « Je ne suis pas contre une validation de mon travail régulièrement. Une fois par an par exemple ce serait une bonne chose. Je ne suis pas là pour me la raconter, pour être de mauvaise foi ou pour pinailler sur tout !
Je suis déçu, atterré de cette situation car je n’ai pas été élu pour ça, moi je veux que ça fonctionne, je veux de l’efficacité. Je peux être amendé, même contredit sur le fond, l’agence fait-elle de bonnes actions ? Oui ou Non ? » Rappelant les actions menées par l’Agence, le train de la French Tech, l’entrée dans le cluster digital… « Grâce aux actions de PMI, nous sommes cités en tant que l’une des agences les plus dynamiques. Le reste ne m’intéresse pas ce n’est que de la guerre de nains ! » Lâchant un laconique, « La vie ne s’arrête pas à des mandats éphémères ».
Alexis Mélidonis de son côté « prend acte de la décision de Laurent Gauze de vouloir quitter la présidence de l’ADE ». Il estime pour sa part qu’il y a « une volonté politique d’exclure l’UPE66 par le non paiement de la cotisation. Historiquement, il n’y avait pas de participation financière des acteurs. Aujourd’hui, le directoire s’agrandit à 5 entités et on nous rajoute une cotisation. Sur le principe, nous n’y sommes pas opposés, mais je souhaite connaître le ratio de fixation de cette cotisation ». En effet, Alexis Mélidonis conteste le fait qu’on réclame à l’UPE la même cotisation qu’à la Chambre de Commerce et d’Industrie dirigée par Bernard Fourcade. « Je ne peux pas participer à la même hauteur que la CCI alors qu’ils ont un budget 6 fois supérieur au mien ! » Alexis Mélidonis conclut son propos en rajoutant qu’il a pour sa part « une volonté d’apaisement et qu’il manque du lien entre les acteurs de l’Agence pour pouvoir travailler sur l’économie du département ». Pour rappel, le montant de la cotisation de Perpignan Métropole s’élèverait à 450.000 euros, contre 20.000 pour la CCI et l’UPE et 4.000 pour la Chambre des Métiers et de l’Agriculture.
♦ S’achemine-t-on vers des changements au sein de l’ADE ?
Du côté de la Mairie, on assure qu’il serait dommage de se passer de Laurent Gauze qui a amené « beaucoup d’idées novatrices et de dynamisme » à cette organisation. Le directeur de cabinet de Jean Marc Pujol ne peut imaginer une agence de développement économique sans la participation des entreprises du département. « Il s’agit de problèmes entre personnes » et Jean Marc Pujol va tenter d’apaiser la situation, nous confiait Michel Sitja.
Jean Marc Pujol et les élus consulaires pourraient faire office de médiateur pour que les tensions s’apaisent (les élus consulaires étant la CCI, La Chambre des Métiers et la Chambre d’Agriculture).
♦ L’origine des difficultés ?
Plusieurs épisodes ont émaillé la relation des deux hommes.
- Le Livre Blanc de la discorde
Selon Alexis Mélidonis, la situation tendue serait apparue depuis le lancement par l’UPE66 du Livre blanc de l’économie du département. - Déplacement controversé à Las Vegas
Sachant que le déplacement organisé par l’Agence de Développement et fortement médiatisé avait soulevé une controverse notamment sur la prise en charge des frais de déplacement. « L’opération a été montée par l’Agence de Développement Economique Pyrénées Méditerranée Invest avec le Pôle de compétitivité DERBI. L’Agence ayant été organisatrice principale du déplacement, a pris en charge tous les frais annexes (transferts, conférences…), en collaboration avec le Pôle DERBI sur la partie interne du programme pour un montant global de 25 000 €, ainsi qu’une participation à hauteur de 500 euros par entreprise. Tandis que les entreprises ont payé un forfait individuel à hauteur de 2 500 € par personne pour participer à l’ensemble de la mission sur le CES de Las Vegas et la Silicon Valley de San Francisco ».
♦ Concertation, une des missions de Pyrénées Méditerranée Invest
- La concertation : avec la mise en place « d’une gouvernance commune permettant de mener une réflexion sur le développement des filières stratégiques ainsi qu’un plan d’actions concerté entre les différents acteurs du développement économique ».
C’est peut-être là que se posent les difficultés. Quand la logique voudrait que chacun travaille main dans la main pour faire face au chômage endémique du département, il n’en est rien et le dialogue entre hommes s’avère parfois plus ardu que la masse des dossiers à régler. - Le marketing territorial avec la mise en avant du territoire, notamment par la création d’un film promotionnel.
- L’accompagnement, l’organisation se définit comme « une boîte à outils » permettant à l’entreprise de s’implanter, de se développer, mais aussi de faire face à ses difficultés. C’est le cas notamment de l’entreprise Flipr a pu commercialiser son capteur connecté pour piscines à plus grande échelle.
- L’agence de développement économique se doit aussi de prospecter de nouveaux marchés. C’est notamment sous l’impulsion de PMI que le train de la French Tech s’est arrêté en gare de Perpignan pour y embarquer plus d’une cinquantaine de chefs d’entreprise du département, direction Barcelone et Madrid pour s’ouvrir à de nouveaux marchés. Ou encore l’énorme campagne médiatique gratuite créé par les négociations entamées pour le tournage dans le département de la série Game of Thrones. Revoir notre article sur le sujet.
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