Article mis à jour le 1 août 2024 à 21:31
Plus d’un an avant les élections municipales de mars 2020. Et pourtant, ce scrutin est déjà dans tous les esprits. En ce début février 2019, la gauche perpignanaise lance une association nommée Respirer pour répondre à une inquiétude grandissante pour l’avenir de Perpignan de certains militants et sympathisants.
Au premier rang desquels, Ségolène Neuville, première secrétaire départementale du Parti socialiste et Hermeline Malherbe, présidente socialiste du Conseil départemental.
Une autre alternative que le choix contraint
L’ancienne ministre de François Hollande, Ségolène Neuville, ne se résigne pas à un choix. Celui qui se résumerait entre « Monsieur Aliot qui a pour seul objectif de conquérir la ville pour le ramener, tel un trophée, à son parti politique » et le renouvellement de l’équipe en place. La socialiste, qui a été balayée par la vague macroniste de 2017 ne parvenant pas à renouveler son siège de 2012 à l’Assemblée nationale insiste :
« On voit bien que l’intérêt de [Monsieur Aliot] n’est pas forcément celui des Perpignanais ». Ségolène Neuville, de présenter ensuite la seconde alternative d’un choix fermé dont elle ne veut pas. « De l’autre côté, nous avons l’équipe en place, qui est là depuis des dizaines d’années ». Rappelant le statut de premier adjoint de Jean-Marc Pujol auprès de l’ancien maire, Jean-Paul Alduy.
Les candidatures individuelles qui se profilent sont « des candidats sur le même côté de l’échiquier politique ». Des candidats qui « sont dans l’équipe ou qui y ont été ». Faisant ainsi référence à Olivier Amiel, qui a lancé son Think-tank, ou au député de la 1ère circonscription, ancien premier adjoint du maire sortant, et l’un des premiers à s’être lancé dans la course à la mairie.
Le projet avant les candidats
Pour Ségolène Neuville,« la plupart de ceux qui sont candidats se mettent en avant personnellement alors que nous sommes un certain nombre à habiter ou travailler à Perpignan et que nous voudrions d’abord travailler sur le projet ».
Ségolène Neuville, dans son propos introductif, de lancer en vrac quelques idées : « une ville où il fait bon vivre ensemble, avec beaucoup plus de mixité, de mobilité, pour aller d’un endroit à l’autre de la ville ». Et non une ville archipel, chère à Jean-Paul Alduy, ancien maire de Perpignan.
« Ce qui ne nous convient pas à Perpignan, c’est qu’il y ait des quartiers très séparés les uns des autres ». La conseillère départementale prenant son propre cas en exemple « Je travaille au Vernet, [NDLR : Ségolène Neuville est médecin à l’hôpital], et j’habite au quartier gare. Et quand je vais en centre-ville, à Saint-Jacques ou à Saint-Mathieu, j’ai l’impression que ce n’est pas la même ville tellement les quartiers sont différents.
Avouant, dans un rire, sa moindre présence dans certains quartiers « très résidentiels, vers le Mas Vermeil » (comme pour rappeler son appartenance à la gauche). « On voit bien que les quartiers sont très sectorisés, et une ville ce n’est pas ça ! ».
« Ni lancement de campagne, ni déclaration de candidature, mais un nouveau souffle pour Perpignan »
Celle qui est à la tête de la fédération socialiste catalane, souhaite que les idées fusent. Objectif : « pouvoir apporter des éléments au projet ». Avant l’automne prochain et « que des gens incarnent le projet ». Rappelant les valeurs de gauche du projet à naître : « la solidarité, l’humanisme, la mixité, le bien-vivre ensemble ou encore l’écologie ».
Des idées, des pistes de réflexion très concrètes ont déjà été lancées lors de cette réunion. La piétonnisation des bords de la Basse, la rivière qui traverse Perpignan, la gratuité des transports, ou encore le fait d’imposer aux constructeurs de réserver des parcelles à des jardins familiaux aux pieds des immeubles. « Il faudra aussi rassurer, tenir compte de ce que ressentent les Perpignanais. Y compris sur la sécurité, lutter contre la souffrance des gens cela fera dégonfler les 30% du Rassemblement national ».
Objets de l’association
- Échanger sur la qualité de la vie des citoyens, l’environnement, l’amélioration des transports et de l’habitat à Perpignan
- Organiser et promouvoir des actions concrètes en faveur de l’environnement, l’information des habitants, la démocratie participative et la citoyenneté
- Améliorer le cadre de vie et renforcer les actions favorisant le bien vivre ensemble
- Engager une relation avec les habitants et les habitantes sur le développement de la ville et des quartiers et encourager toutes les initiatives citoyennes tendant à la promotion de Perpignan et de ses habitants.
Pour répondre à cet objectif, des ateliers thématiques et/ou par quartiers seront mis en place.
Un Conseil d’administration paritaire
À la fin de la réunion et malgré l’absence de vote, 12 personnes s’étaient portées candidates au conseil d’administration. Autant de femmes que d’hommes, seule demande de la première des socialistes du département.
Autre signe des temps, le nombre pair dans le conseil d’administration, demandé par Vincent Malherbe (le mari de la présidente du Conseil départemental). Il voit dans ce chiffre, un besoin de voter à l’unanimité les projets, une sorte de nouveau monde. Concept cher à l’actuel locataire de l’Elysée, Emmanuel Macron. Pour mémoire, durant la campagne présidentielle de 2017, le choix de Vincent Malherbe s’était porté sur le candidat d’En Marche plutôt que celui du Parti socialiste, contrairement à Hermeline Malherbe.
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