Article mis à jour le 27 janvier 2023 à 11:56
Les médecins sont de nouveau descendus dans la rue ce jeudi 26 janvier lors de la deuxième journée de grève à l’appel de l’organisation Médecins de Catalogne. Après la manifestation qui a réuni la veille 9.300 médecins, environ 5.000 personnes se sont rassemblées ce jeudi sur la Plaça Sant Jaume. Elles ont ensuite marché vers le Parlement pour dénoncer le «manque» de professionnels. Après avoir descendu la Via Laietana, les manifestants ont jeté leur blouse blanche devant la Chambre catalane, où ils ont demandé aux élus d’oser se montrer et d’assumer leur politique.
«Nous avons tout donné, nous n’avons rien reçu»
Parmi les slogans répétés à l’envi, des messages tels que : «Nous avons tout donné, nous n’avons rien reçu», «Pour une santé publique de qualité» ou «Nous voulons rester, vous nous forcerez à partir». Pendant le parcours, les manifestants ont scandé des slogans au public «Ça vous touche aussi». Enjoignant également au président de la Generalitat, Pere Aragonès, et à son ministre de la Santé, Manel Balcells, de prendre au sérieux le dossier des médecins.
Les médecins ont une fois de plus souligné le manque de professionnels du système de santé catalan, la surcharge de travail et les conditions qui entraînent un épuisement physique et moral. Au-delà de la crise des médecins, les professionnels du soin, les enseignants et les chauffeurs de taxi ont également appelé à la grève.
En signe de protestation contre les mauvaises conditions qui poussent certains médecins à quitter la profession, les manifestants ont agité leurs blouses blanches qu’ils ont ensuite jetées devant le Parlement. La veille, ils avaient débuté leur manifestation par une action devant la gare Sants pour dénoncer le départ des médecins vers d’autres pays. Les médecins alertent également sur les départs à la retraite qui sont attendus dans les années à venir. Malgré le soutien de plusieurs élus, les manifestants ont déclaré qu’ils ne manifestaient pas «à cause d’un quelconque choix politique, mais suite aux abus systématiques et répétés de ces dernières années.»
Le secrétaire général du syndicat, Xavier Lleonart, d’indiquer aux journalistes : «Nous exigeons une solution, car sinon dans quelques années, il n’y aura plus de médecins pour soigner la population.»
Le syndicat se dit « solidaire » et exhorte le ministère de la Santé à trouver des solutions immédiates
Xavier Lleonart a affirmé qu’avec la deuxième journée de grève et la mobilisation de ce jeudi, le groupe de médecins a montré qu’il était «uni, solidaire et engagé» et a exigé que le gouvernement «se lève» et mette en place «une solution immédiate à la grave crise démographique des médecins».
Le syndicat et le ministère de la Santé prévoient une rencontre ce vendredi après trois réunions infructueuses de ces derniers jours. Xavier Léonart a assuré que les responsables politiques ont les «outils» et la «capacité juridique».
Il ne manque que la «volonté» de trouver des solutions. La semaine prochaine, les 1er, 2 et 3 février, trois nouvelles journées de grève, avec arrêt partiel de l’activité, ont d’ores et déjà été annoncées.
Les pédiatres affichent aussi leur «burn-out»
L’une des banderoles déployées est celle portée par Elisabet Algans : «Abuser la pédiatrie, c’est abuser des enfants». La pédiatre de déclarer que le métier a atteint «un point critique» en raison du manque croissant de pédiatres. «Nous sommes de moins en moins nombreux et nous serons moins nombreux» , a-t-elle prévenu, évoquant les départs à la retraite à venir.
«Nous sommes de moins en moins, et nous sommes en burn out», a-t-elle poursuivi, pour alerter sur «des agendas qui s’étirent comme un morceau de chewing-gum». «On voit beaucoup plus d’enfants qu’on ne pourrait en voir avec les délais impartis et cela nuit à la qualité des soins et à la sécurité et à la santé des enfants».
Crédit photos Jordi Borras via ACN
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