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Les coulisses de l’aquarium Oniria : ces enfants qui s’émerveillent et apprennent au contact du vivant

Les coulisses de l'aquarium Oniria : ces enfants qui s'émerveillent et apprennent au contact du vivant

En pleines vacances scolaires, les enfants sont légion à l’aquarium de Canet-en-Roussillon. En rangs serrés et accompagnés par des animateurs ou au bras de leurs grands-parents, ces tout-petits ne cachent pas leur enthousiasme face aux animaux qui évoluent derrière les vitres épaisses. Cet article fait partie de notre série : « Dans les coulisses de l’aquarium Oniria ».

Au-delà de l’aspect ludique de la sortie, les responsables d’Oniria se font un point d’honneur à jouer un rôle dans l’éveil des consciences en matière de connaissance du milieu aquatique. Patrick Masanet, directeur et conservateur, reprend à son compte les propos de Jacques Cousteau, « on protège ce qu’on aime, et on aime ce qu’on connaît ».

C’est à partir de cette maxime que Patrick Masanet a fait le choix d’équiper l’aquarium de plusieurs salles pédagogiques, mais aussi d’accompagner les enfants dans la découverte des animaux « hébergés » dans les Biohut. Ces refuges artificiels sont installés sous les pontons du port de Canet-en-Roussillon. L’objectif de ces cages en acier zingué est d’offrir aux larves un abri. « Notre port contribue ainsi à l’amélioration de la biodiversité ». Et chaque relève de Biohut devient une occasion pour les enfants de découvrir les animaux qui s’y cachent.

À la recherche des Biohut du port de Canet-en-Roussillon

L’excitation arrive à son comble à l’heure de sortir de l’aquarium pour aller récupérer les animaux des Biohut du port. Malgré le vent, deux par deux, les petits du centre aéré de Saint-Féliu-d’Avall se pressent autour de celui qui quelques minutes plus tôt nettoyait les vitres de l’intérieur. Marc, le plongeur, et sa collègue s’immergent à tour de rôle dans le port pour en sortir la cage qui sert de refuge aux animaux. Et même si l’hiver la vie est un peu ralentie en raison de la fraîcheur de l’eau, les « oh » et les « ah » fusent quand Marc bascule la cage sur le sol pour en déverser son contenu.

« Les loulous » se pressent pour voir, crabes, crevettes, et autres petits poissons sautiller. L’animatrice explique patiemment la bonne méthode pour appréhender ces animaux. « Il faut mettre votre main bien à plat, saisir le poisson et le mettre dans le bac rempli d’eau derrière vous ». Surpris par ces poissons qui glissent et sautent, ils doivent parfois s’y reprendre plusieurs fois. Mais quand Jolan parvient à saisir son gobie de moins de 5 cm, son regard s’illumine de fierté avant de laisser la place à sa camarade qui s’est portée volontaire pour saisir un ver.

Dans la peau d’un poisson hors de l’eau

Patrick Masanet nous précise que la pêche a été fructueuse, dans les bacs, des petits gobies, des vers, mais aussi un Bonellia veridis. Soudain, le scientifique s’extasie : « C’est extraordinaire, on dirait un Alien. » Cet animal sombre de seulement quelques centimètres de long a une forme plus que bizarre, similaire à celle du monstre extraterrestre qui a hanté nos nuits. Mais sauf si vous êtes un déchet organique, il n’y a bien sûr rien à craindre de cette espèce qui sort un bras de son sac pour saisir sa proie via deux tentacules.

Dans les salles pédagogiques, Patrick Masanet n’est pas peu fier de nous montrer les cycles de l’eau reproduits à petite échelle. Comment se forment les nuages, la force de l’eau ou son pouvoir de réfraction de la lumière sont autant de principes physiques qui deviennent ici limpides comme de l’eau de roche. Pour les enfants, ces expériences permettent de mettre en images et en action des concepts parfois complexes.

Les animateurs sont aussi là pour imaginer des jeux pour les bambins. « Vous allez vous mettre tous là et chacun portera une couleur pour montrer d’où il vient. Ryan, toi tu seras un petit poisson qui vit dans l’herbier de posidonies ».

Les coulisses de l'aquarium Oniria : ces enfants qui s'émerveillent et apprennent au contact du vivant

Patrick Masanet chuchote et nous explique que le jeu consiste à incarner des larves de poissons qui doivent parcourir la distance depuis leur lieu de ponte jusqu’à leur lieu de reproduction. « Ils vont jouer le rôle d’une larve de poisson, et vont devoir surmonter plusieurs obstacles, filets, bateaux, pollution. À l’arrivée, sur tous les enfants, un seul arrivera au bout de la course. » C’est cruel, diront certains, mais c’est très pédagogique, insiste le conservateur.

De nouveaux ateliers pédagogiques en préparation

En plus de l’atelier « Dans la peau d’un soigneur », ou de celui des Biohut, l’équipe pédagogique prépare d’ores et déjà plusieurs nouveautés à destination des enfants. Trois nouvelles activités sont imminentes à Oniria. Au-delà d’un atelier autour des métiers d’Oniria ou de notre planète bleue en danger et les gestes pour la préserver, Patrick Masanet a voulu cette nouvelle activité qui va permettre de démystifier l’image du requin et son rôle dans la nature. On va y découvrir que le requin est loin d’être l’animal le plus dangereux, y compris dans nos océans.

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