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“Main dans la main avec les associations” : À Perpignan, une charte signée pour la protection animale

Un nouvel engagement pour les animaux pendant quatre ans. Début juillet 2025, Perpignan Méditerranée Métropole a signé la 7ᵉ Charte de qualité des refuges, dite “Charte Animale”. Son objectif : baisser le taux d’euthanasie.

Selon les estimations du ministère, 16,6 millions de chats et 9,9 millions de chiens sont présents au sein des foyers des Français en 2024. Malheureusement, tous n’ont pas la chance d’y rester. Le nombre d’abandons ne cesse d’augmenter. Chaque année on estime que plus de 300 000 animaux sont délaissés. Dans les Pyrénées-Orientales, on recense une hausse de 16 % des abandons directs en 2024. Au premier semestre 2025, les entrées en fourrière pour les chats ont quant à elles, augmenté de 36 %.

Des refuges soutenus par l’agglomération

Face à ces chiffres, Perpignan Méditerranée Métropole a décidé d’agir, et ce depuis quelques années. Une nouvelle charte animale 2025-2029 a été signée le 3 juillet denier, dans les locaux de la fourrière animale intercommunale. Les établissements présents dans la charte bénéficient de subventions de l’agglomération, pour les aider à accueillir des animaux. Néanmoins pour être intégrés, ils doivent être aux normes, contrôlés par la direction départementale de la protection des populations (DDPP), et être agréés.

Lorsqu’un animal est retrouvé errant dans la rue, la SACPA, le service de sauvegarde de Perpignan, est contacté. Il tente d’abord de retrouver le propriétaire, mais si celui-ci ne se manifeste pas ou déclare un abandon au bout de 8 jours ouvrés, l’animal est proposé aux associations de protection animale. 

“Là où Perpignan se démarque vraiment, c’est qu’avec cette charte-là, on travaille un peu tous la main dans la main. Les associations vont passer toutes les semaines à l’agence pour sélectionner les animaux”, explique Clara Fonteneau, chargée de projets du groupe SACPA de Perpignan. 

Exclure l’option euthanasie

Grâce à ce type d’initiative, les animaux errants évitent l’euthanasie et sont placés dans les refuges partenaires. En 25 ans, le taux d’euthanasie est passé de 25 % à 2 % pour les chiens, et de 75 % à moins de 20 % pour les chats sur l’agglomération de Perpignan. Cependant, Clara Fonteneau explique que l’euthanasie “de convenance” n’est plus vraiment d’actualité. Elles étaient auparavant pratiquées lorsqu’il n’y avait plus de places disponibles.

“Aujourd’hui, les euthanasies sont faites sur des chiens dangereux, qui ont une évaluation comportementale avec un vétérinaire ou sur des animaux en très mauvais état, pour arrêter ses souffrances”, explique-t-elle. 

Marina, un refuge pour Céret : un nouvel acteur engagé

Jusqu’à présent, plusieurs refuges étaient intégrés dans la charte, tels que “Un gîte une gamelle” à Pollestres, ou la SPA cap Perpignan. Cependant, beaucoup de chiens dits “difficiles à placer”, ne trouvaient pas de maisons d’accueil. Un défi relevé par Marina Pastou-Santacroce qui a créé en 2017, “Marina, un refuge pour Céret”, et qui recueille tout type d’animaux.

“Je prenais régulièrement les chiens en fourrière que personne ne voulait, après que tous les autres refuges aient fait leur sélection. L’agglomération a donc fait une exception pour me rentrer dans la charte, bien que mon emplacement dépassait les kilomètres à respecter”, confie Marina. 

Certains refuges ne sont pas habilités à accueillir les chiens difficiles. Mais grâce à sa casquette d’éducateur canin, Marina elle, a les compétences. Depuis le début de l’année 2025, elle a récupéré 79 animaux. Elle compte majoritairement des chiens, mais aussi des lapins, des cochons, des boucs, et une chèvre.

“Elle nous prend des chiens très compliqués ou des races qui payent le prix de leur faciès : les Staff, les Rottweiler, les Bully. Marina est vraiment très impliquée pour donner une chance à tous ces chiens qui n’ont rien demandé”, admet Clara. 

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