Ce mardi 24 septembre 2024, le théâtre de l’Archipel reçoit la presse pour faire le bilan de la saison écoulée et présenter les temps forts à venir. La directrice de l’établissement, Jackie Surjus-Collet, se félicite du nombre record de spectateurs, la saison s’est terminée avec un taux de remplissage de 95%.
Les habitants des Pyrénées-Orientales se sont-ils épris du théâtre ? Une chose est sûre, la saison 2024-25 démarre sur les chapeaux de roues avec déjà 36 130 places vendues sur les 63 191 disponibles, tous spectacles confondus. Avec un nombre d’abonnés qui atteint les 3 000 personnes, il s’agit du meilleur démarrage de saison depuis l’ouverture de l’Archipel en 2011.
Une saison record pour l’Archipel à Perpignan
Un engouement exceptionnel qui s’explique en partie par la réorientation de la programmation, impulsée par la nouvelle directrice. « Les jeunes se sont rapprochés de nous. J’ai voulu une programmation où on regarde le passé pour mieux interroger le présent et l’avenir », nous explique Jackie Surjus-Collet. Au programme, des classiques comme Molière ou Shakespeare mais aussi des textes très contemporains « qui parlent du monde dans lequel on vit. »
Fort de son succès, l’Archipel continuera de jouer en dehors de ses murs cette année, avec une programmation « tout-terrain ». « Nous avons fait un gros travail de territoire, d’aller au contact des gens, de discuter… », rappelle Jackie Surjus-Collet. Une petite caravane itinérante va parcourir le département avec son chapiteau. Des spectacles adaptables de la place du village, au centre commercial, seront proposés comme le cabaret renversé à Estagel. « Lorsque l’on se déplace comme cela, on crée un effet de surprise », sourit la directrice.
Jackie Surjus-Collet, directrice du Théâtre de l’Archipel, scène nationale de Perpignan.
Au mois d’octobre, le Lonely Circus installera sa caravane dans trois quartiers prioritaires de Perpignan. Les dessins de l’artiste Sébastien Le Guen envahiront la place Rigaud, en espérant provoquer la rencontre et l’échange. Un spectacle conclura cette mini-résidence. « On a vécu l’an dernier comme un courant d’amour avec ce public qui était là, en nombre, avec un appétit de culture », se réjouit la directrice de l’Archipel.
Les temps forts de la programmation 2024-25
La saison s’ouvre la semaine prochaine avec l’Avare de Molière et Jérôme Deschamps. La grande salle du Grenat est déjà complète. Au mois de novembre, les deux représentations de la Tendresse, de Julie Berès, font aussi salle comble. Dans cette pièce, huit hommes nous parlent de leur rapport à l’amour et à la virilité, exhibant des stéréotypes pour mieux les démanteler.
Le Songe d’une nuit d’été (c) Debby Termonia.
En octobre, le Songe d’une nuit d’été, de la compagnie Point Zéro, sera aussi proposé au public. « En deux mots, c’est une histoire complètement dingue où on est dans une forêt magique avec des élixirs d’amour. Évidemment, l’élixir n’est pas donné à la bonne personne ce qui crée un imbroglio. Le décor est magique, sur le plateau, il y a huit comédiens, sept marionnettes à taille humaine, des drag queens… C’est une folie ce spectacle », annonce la directrice de l’Archipel.
Un théâtre ouvert à tous grâce à un abonnement solidaire
« On essaye de raconter des histoires autour de nos pièces pour faciliter les portes d’entrée. Par exemple, pour le Songe d’une nuit d’été, on va demander au public de venir avec son costume le plus délirant. Au bar, on va offrir des philtres d’amour… Le public a compris ce que l’on voulait proposer et nous suit », affirme Jackie Surjus-Collet. « Je pense vraiment que la culture est un des derniers espaces de conversation, où quelle que soit la personne, ses convictions, sa religion, ses idées politiques ou son milieu social, elle est accueillie. »
L’abonnement solidaire est une nouveauté de cette saison. « Si l’on veut s’adresser à tout le monde et être un vrai service public, on doit prendre en considération absolument tout le monde », revendique la directrice. Destiné aux minima sociaux, aux jeunes de moins de 18 ans et aux étudiants de moins de 26 ans, l’abonnement solidaire permet un accès à trois spectacles proposés par l’Archipel, pour un tarif de 30 euros. Pour la directrice, il était important de s’adresser à la jeunesse. En effet, l’Archipel et le Médiator ont accueilli plus de 18 000 jeunes l’an dernier. Au total, près de 85 000 spectateurs ont fréquenté le théâtre.