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Cybercriminalité en France : une menace en constante évolution selon ce rapport

Cybercriminalité : le rapport du ministère de l'Interieur montre une menace en constante évolution

En 2023, la cybercriminalité a continué de croître en France, posant des défis majeurs aux institutions, entreprises et citoyens. Ce rapport annuel, le premier du genre du ministère de l’Intérieur sur la cybercriminalité en 2024 dresse un tableau complet des menaces et des réponses apportées par les autorités françaises.

Une augmentation constante des infractions numériques

Le rapport révèle que 278 770 atteintes numériques ont été enregistrées en 2023, soit une augmentation de 40% par rapport aux cinq dernières années. Parmi ces infractions, les atteintes aux biens représentent la majorité, avec 130 000 escroqueries répertoriées, représentant 59% des infractions numériques. Les atteintes aux personnes et aux institutions suivent, constituant respectivement 34,5% et 6% des infractions.

Les femmes âgées de 18 à 44 ans sont particulièrement ciblées, représentant 50% des victimes d’atteintes numériques à la personne. Les cyberdélinquants exploitent diverses méthodes pour atteindre leurs objectifs, notamment les rançongiciels, les escroqueries en ligne et les attaques par déni de service distribué (DDoS).

Les rançongiciels : une menace croissante

Les attaques par rançongiciel ont connu une augmentation de 28% en 2023, avec 542 saisines enregistrées par la section J3 du Parquet de Paris. Ces attaques, qui consistent à chiffrer les données des victimes et à exiger une rançon pour leur déchiffrement, sont devenues plus fréquentes en raison de l’industrialisation des processus cybercriminels. « Le rançongiciel en tant que service permet une démocratisation de ce type d’attaque », souligne le rapport.

Les escroqueries en ligne : des méthodes diversifiées

Les escroqueries en ligne restent les infractions les plus courantes. Le smishing, contraction de SMS et phishing, est une technique couramment utilisée pour obtenir des données sensibles. Les escroqueries aux faux investissements et les faux ordres de virements (FOVI) sont également répandues. Les cybercriminels se montrent particulièrement créatifs, ajustant leurs stratégies pour exploiter les avancées technologiques et les tendances sociétales.

Un exemple notable est la fraude au faux conseiller bancaire, où des attaquants se font passer pour des conseillers bancaires pour inciter les victimes à effectuer des transactions frauduleuses. En juin 2023, Mme Martin, victime de cette méthode, a perdu 20 400 euros en seulement 2h20 d’échange téléphonique.

Des cybercriminels à l’affût et bien organisés

Le rapport met en lumière l’écosystème cybercriminel complexe et en constante évolution. Il se compose de divers acteurs, allant des amateurs aux structures organisées. Les motivations des cybercriminels sont majoritairement financières, mais peuvent aussi être idéologiques, religieuses ou politiques. « Les possibilités d’anonymisation permises par internet et divers outils offrent un sentiment d’impunité aux cybercriminels », précise le rapport.

Les cyberdélinquants spécialisés dans les attaques par DDoS, par exemple, ont été particulièrement actifs en 2023. Ces attaques visent à rendre indisponibles des sites web ou des réseaux, perturbant ainsi l’activité des entités ciblées. Les groupes hacktivistes, motivés par des idéologies politiques ou religieuses, utilisent souvent ces méthodes pour promouvoir leur cause.

L’impact des nouvelles technologies

L’usage croissant de l’Intelligence Artificielle (IA) par les cybercriminels représente un défi majeur. L’IA est utilisée pour générer des deepfakes, améliorer les campagnes de phishing et gérer des réseaux de machines zombies ou de botnets. « Les techniques réservées à une criminalité organisée il y a quelques années sont aujourd’hui à la portée du délinquant d’opportunité sans compétence ni budget importants », souligne le rapport.

Réponses judiciaires et évolutions législatives

Face à cette menace croissante, les autorités françaises ont intensifié leurs efforts. La loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) et la loi d’orientation et de programmation du ministère de la Justice (LOPMJ) ont introduit de nouvelles infractions spécifiques et renforcé les moyens d’enquête. Les enquêteurs peuvent désormais réaliser des investigations plus poussées, y compris la géolocalisation en temps réel et la saisie d’actifs numériques.

Les autorités ont mené plusieurs opérations judiciaires « significatives » en 2023, ciblant des groupes spécialisés dans les rançongiciels et les escroqueries cyber. Parmi celles-ci, l’opération contre le groupe Ragnar_Locker, spécialisée dans les attaques par rançongiciel, a abouti à la fermeture d’un site web et à l’interpellation de plusieurs membres en France, Espagne et Lettonie.

Une coopération internationale accrue

La lutte contre la cybercriminalité nécessite une coopération internationale renforcée. Les tendances observées en France sont similaires à celles de l’Union européenne, justifiant des actions coordonnées entre les différents pays. « La cybercriminalité constitue l’une des menaces les plus critiques en matière de criminalité organisée », conclut le rapport.

En résumé, la cybercriminalité en France continue de poser des défis majeurs. Les cyberdélinquants, toujours plus inventifs et organisés, exploitent les avancées technologiques pour mener à bien leurs activités illicites.

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