Article mis à jour le 3 juillet 2019 à 19:11
C’est sous le cliquetis des outils et les bips de recul des Manitous* que nous avons rencontré le faiseur de festival David Garcia. Il nous a parlé des Déferlantes bien sûr, des nouveautés, de la programmation. Mais aussi du travail de ces hommes et ces femmes de l’ombre qui, 15 jours avant et 8 jours après le festival, montent, mesurent, transportent les caisses pour un festival au cordeau. Pour que la fête soit belle, ils travaillent parfois en 3 huit et s’assurent qu’aucun incident ne viendra ternir l’expérience des 60.000 « déferleurs ». Ces festivaliers des Déferlantes qui, cette année encore, devraient se masser au pied du château de Valmy à Argelès-sur-Mer.
♦ « Les équipes sont bien rodées, chacun sait ce qu’il doit faire »
David Garcia, insiste souvent sur le parcours de ses équipes depuis 1993. 25 ans de festival, de connaissance de l’écosystème de la musique en live, de ses acteurs. Cette expérience lui permet de s’entourer des meilleurs, autant en terme de technique, de communication, que de sécurité. Des équipes prêtes à parer à toutes les situations tout en tenant compte des contraintes du lieu.
« Dans la plupart des festivals, les camions arrivent jusqu’au lieu de déchargement, ici, tout est déchargé sur le parking. Et derrière, c’est un travail de fourmi qui commence. Il faut mettre en place des chaînes humaines pour acheminer le matériel. Bien que ce site soit très beau, il est techniquement l’un des plus compliqués de France. Parfois, même les artistes n’apprécient guère cette contrainte. Car ils ne peuvent repartir immédiatement après leur prestation ».
À quelques jours de la canicule qui leur a fait perdre une journée, tout est prêt là-aussi pour parer aux fortes chaleurs. Avec, notamment, de nombreux points d’eau gratuits disséminés sur le parc. Un parc dont une grande partie est ombragée et qui bénéficie d’une brise marine, parfois salutaire.
En hiver, se sont entre 10 et 12 personnes qui font « tourner la boutique », organisent les contacts pour mettre en place la programmation et assurent le quotidien de la Frontera. Par jour, durant le festival plus de 1.000 personnes, et 250 bénévoles, sur un total de 500, sont nécessaires pour gérer le festival de A à Z.
♦Des artistes et une expérience festivalier, la recette des Déferlantes ?
David Garcia s’en inquiète, les cachets des artistes ne cessent d’augmenter, parfois jusqu’à 350.000€. D’où la volonté de créer une expérience festivalier pour s’affranchir « un peu » de cette surenchère financière. Maintenant, les festivals se sont aussi des animations. Cette année, les festivaliers pourront jouer les Tarzans sur le cirque de Valmy et survoler le public grâce à une tyrolienne installée et gérée par un partenaire de 18h à 21h. Une expérience festivalier également tournée autour des vins, pratiquement un bar sur deux est un bar à vins.
C’est toute cette expérience qui se met en place autour du festival qui selon David, va permettre de cesser de surpayer des artistes. Des chanteurs ou groupes qui parfois, d’une année sur l’autre, exigent un cachet multiplié par 4.
« Le mélange des générations entre Jain, Big Flo et Oli, M, B52 ou IAm font le succès des Déferlantes. Un public qui revient de lui-même, un public d’habitués. Le festival a beaucoup évolué ne serait-ce que sur l’expérience. Depuis 2013, on a pratiquement un hectare de plus, entre le village et le parvis du château… Le parc s’agrandit, mais on est à l’étroit tout en étant très attaché à ce lieu. »
Nouveauté depuis les deux dernières, la création de loges à destination des entreprises qui les réservent pour leurs clients. Plus de 200 entreprises, toute l’économie locale est présente, déclare avec fierté l’enfant du pays. « Ils veulent faire plaisir à leurs clients, c’est aussi leur événement. Ils font leurs actions de publicité autour du festival. C’est un bon moyen de faire du business. Et, pour ces entreprises partenaires, pouvoir inviter ses clients ici permet du faire du business autrement »
♦ Retombées économiques du festival
Comme en 2015, le chercheur au CNRS Emmanuel Négrier est attendu. Lors de sa précédente étude, il avait estimé à 6M€ les retombées économiques du festival qui fête ses 13 ans. Cette année, le chercheur fera son étude également sur les festivals bretons. Et, selon David Garcia, les résultats de ses enquêtes sont toujours surprenants compte tenu du rapport entre les retombées et la taille du festival. Un festival qui atteint ses limites notamment en terme de place, avec environ 15.000 personnes par soir, soit 60.000 festivaliers sur l’ensemble de l’événement. 70.000 si on compte le public du Off qui se tient à Argelès village. Des idées de nouveaux espaces sont à l’étude, mais chut, il est bien trop tôt pour en parler.
Revoir la programmation de 2019, et les astuces pour vivre un festival en toute sérénité.
*Le Manitou est une marque de chariot élévateur
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