Article mis à jour le 21 avril 2018 à 09:10
Les premiers bulldozers sont rentrés aujourd’hui en action pour « déconstruire » la cité Diaz, née dans les années 60. Un complexe de 274 logements sur 8 bâtiments dont 6 seront détruits d’ici à 2024. Le bâtiment N°4, vidé de ses 40 occupants, est tombé sous les yeux des autorités, de la presse et de nombreux habitants du quartier, à la fois nostalgiques des années passées et soulagés de voir leur univers se transformer.
♦ Violence et trafics de drogue plutôt que mixité et vivre ensemble
Sur google, la cité hlm de Diaz est plus souvent associée à des faits tels que : « Trafic de drogue démantelé » – Avril 2014, source France bleu, ou encore « Trois policiers encerclés et battus » – Aout 2010 Source Paris Match.
Le 21 décembre 2015, le projet de NPRU diagnostiquait sur ce secteur nord de Perpignan « une situation prioritaire » compte tenu d’un « environnement social très dégradé ». Parmi les habitants de la cité Diaz, le rapport indiquait 60% de ménages vivant en dessous du seuil des bas revenus, 30% de taux de chômage et « une proportion importante de jeunes peu ou pas diplômés ».
♦ La démolition comme un « signe fort face à l’urgence urbaine et humaine »
Avant même que le plan prévoyant un investissement de 200 millions d’euros dans le cadre du NPRU (pour toute la ville de Perpignan) soit signé, le Préfet est intervenu à la demande du maire pour répondre à la situation d’urgence de la cité Diaz, indiquait Olivier Amiel. Pour l’ensemble de la diagonale du Vernet, l’investissement de l’État s’élève à 70 millions d’euros, 3,7 millions d’euros pour la seule cité Diaz.
Olivier Amiel, en charge de la politique de la ville à Perpignan, de rappeler qu’il s’agit aussi « de considérations en termes de tranquillité publique, de sécurité, mais aussi d’insertion, de retour à l’emploi, d’éducation, de santé publique… ». L’élu Les Républicains rappelait « un projet plus global ». Olivier Amiel de confier qu’il n’y avait « pas que de l’urbain » mais aussi « de l’humain dans ce quartier aux nombreuses difficultés … « .
♦ Programme de reconstruction et de réhabilitation
D’ici à 2024, 218 des 274 logements seront démolis. Il est prévu une reconstruction de 45 logements, en villas et petits collectifs en acquisition ou location libre. Seuls deux des huit bâtiments seront rénovés avec une modification de la façade pour les bâtiments 1 et 5 (composés de 56 logements). Un projet « d’envergure » fait « en concertation avec les habitants avec la volonté de trouver des équilibres pour créer un mieux vivre qui passe d’abord par le logement » commentait Jean Marc Pujol. Le Maire de Perpignan qui avait exprimé une demande forte : qu’il n’y ait « ni expulsions, ni expropriations, avec systématiquement des mises à dispositions d’autres logements par l’Office des HLM. Les services qui ont négocié le temps qu’il fallait avec les 40 habitants du bâtiment N°4. Cela prend plus de temps, mais il ne faut pas agir de façon autoritaire ! ».
Le bâtiment N°4 est inhabité depuis mars 2017 et sa démolition est une procédure engagée depuis 2015. Les 16 logements du bâtiment N°3 devraient être démoli d’ici à la fin de l’année 2018, suivi à la fin 2019 par les 40 habitations du bâtiment 6. Dans la même année, le bâtiment 2 devrait être déconstruit. Ce n’est qu’en 2024 que les deux derniers immeubles prévus à la dém,olition de la cité Diaz seront détruits.
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