Article mis à jour le 5 juin 2019 à 19:02
Après le communiqué de presse diffusé le 17 mai, l’avenir du train « des primeurs » restait incertain. Ce train transporte quotidiennement les fruits et légumes de Perpignan à Rungis. Ce transport par rail évite annuellement à 22.000 camions d’emprunter l’autoroute A9.
Or, ce matin la CGT dévoilait que, loin d’avoir trouvé une solution pérenne à cette situation, la fermeture définitive de cette liaison ferroviaire était actée pour le 15 juillet prochain. Contacté par téléphone ce matin, le ministère des Transports s’est d’abord borné au silence. Avant qu’Elisabeth Borne, la ministre en charge du dossier, ne réponde à l’interpellation de Mathilde Panot députée France Insoumise. La présidente de la région Carole Delga s’est également jointe au concert des critiques exhortant le gouvernement à agir.
♦ « Vous aviez promis, vous avez menti ! »? Interpellation de la ministre des Transports par la députée France Insoumise lors des questions au gouvernement de l’Assemblée Nationale
https://twitter.com/MathildePanot/status/1135920850899595266
Elisabeth Borne répond : « Personne ne se résout à ce que les marchandises transportées par ce train passent du rail à la route. […] Cela serait totalement contraire à l’objectif de relance du fret ferroviaire de ce gouvernement ». Elle revient sur la réunion de l’ensemble des acteurs du dossier au mois de mai pour trouver une solution pérenne. « Le seul avenir possible, c’est celui d’une desserte par le train. Nous avons pris la décision de mettre à l’étude une solution pérenne par transport combiné ».
Solution qui pourrait rentrer en service d’ici à la fin de l’année 2019. La Ministre l’assure, la filière fret de la SNCF a annoncé que le train continuera de circuler au moins « jusqu’à la fin de la saison haute en cours ». Elisabeth Borne de rajouter, sous les huées des élus de l’opposition, que Fret SNCF s’était engagé à maintenir dans les conditions actuelles la ligne jusqu’à la fin de l’année. La Ministre des transports renvoie chacun face à ses responsabilités. La SNCF, comme les clients, en rappelant « qu’il faut des marchandises pour que ce train fonctionne ».
♦ Carole Delga exhorte le gouvernement à agir
Dans un communiqué de presse diffusé aux rédactions, la présidente de la région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée, particulièrement active dans ce dossier, interpelle affirmant que la fermeture définitive est « maintenue à la date du 15 juillet » malgré les annonces du 17 mai. Pour Carole Delga, « il s’agit de volonté politique : l’État doit contraindre la SNCF dans ce dossier ». Elle rappelle la prochaine réunion qui se tiendra à Perpignan. « Les enjeux environnementaux, économiques et de sécurité routière [qui] doivent demeurer prioritaires sur les seules logiques comptables de la SNCF. Le ferroviaire est un bien public. Il est donc de la responsabilité de l’Etat, qui a toute autorité, de poser ses conditions à l’entreprise dont il est l’unique actionnaire ».
♦ La CGT alerte sur la date du 15 juillet
Pour le représentant secrétaire national de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, tout serait déjà en train de se mettre en place afin que les clients de la SNCF puissent fonctionner avec des camions après le 15 juillet. En conférence de presse parisienne ce matin, le syndicat CGT déclarait :
« Mme Borne peut déclarer ce qu’elle veut. A-t-elle obtenu des engagements des chargeurs pour qu’ils se maintiennent dans le ferroviaire, de la SNCF qu’elle investisse les 20 millions d’euros ? Rien, elle attend une opération du Saint-Esprit ! »
Relire notre précédent article sur le dossier. Photo de Une d’illustration des camions bloqués au péage de l’A9 lors de l’acte I du mouvement des Gilets Jaunes.
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