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Dermatose nodulaire bovine dans les Pyrénées-Orientales : La présidente de la Chambre d’agriculture appelle à « l’unité et à la solidarité »

Dermatose nodulaire bovine dans les Pyrénées-Orientales : La présidente de la Chambre d’agriculture appelle à « l’unité et à la solidarité »

Depuis le 7 octobre, date d’apparition du premier foyer de contamination qui affecte les bovins, et encore plus depuis les abattages, la polémique ne cesse d’enfler. À tel point qu’un collectif baptisé « Stop aux massacres ! » appelle à manifester sous les fenêtres de la préfecture lundi 10 novembre.

De son côté, Fabienne Bonet, présidente de la chambre d’agriculture et les professionnels en appellent à « l’unité et à la solidarité » derrière les éleveurs qui « agissent en responsabilité ». L’objectif, éradiquer la maladie des troupeaux des Pyrénées-Orientales comme le prévoit la doctrine appliquée par le préfet, Pierre Regnault de la Mothe, et les services de l’État.

Les éleveurs « agissent en responsabilité », mais ne cautionnent pas la stratégie vaccinale

Ce 7 novembre, la présidente de la chambre d’agriculture se tenait aux côtés du préfet. Mais les messages sur la gestion de la crise et notamment la stratégie vaccinale n’étaient pas au diapason. Si Fabienne Bonet salue la rapidité de la vaccination, elle déplore un retard à l’allumage. Et remet en question la doctrine européenne appliquée stricto sensu par tous les États membres. Pour la présidente de la Chambre, il fallait, dès l’apparition du premier foyer de contamination dans les élevages espagnols transfrontaliers, lancer les vaccinations dans tout le territoire des Pyrénées-Orientales.

« On a eu une visio avec le ministère de l’agriculture. Et nous avons alerté, on ne pouvait pas s’en tenir à ce rayon de 50 kilomètres et les 75 communes allant du Vallespir à Canet. Mais la réglementation est ainsi faite et nous n’avons pas été entendus. Et on s’est conformé. Je tiens à souligner la vitesse à laquelle la réactivité et la vaccination s’est faite. Mais on a perdu du temps sur les zones comme le Conflent et Cerdagne, déclare Fabienne Bonet.

Le GDS*, la Chambre d’Agriculture, l’Association des AFP/GP* des Pyrénées-Orientales et la Société d’Elevage déplorent : « Les vaccins accessibles dans la zone réglementée n’ont été disponibles que le 21 octobre pour l’ensemble des Pyrénées-Orientales, soit avec plus de 2 semaines de retard. »

Pour 2026, les éleveurs des Pyrénées-Orientales demandent la revaccination avant la remontée en estive. Aujourd’hui la stratégie européenne ne prévoit pas de vaccination préventive, confirme Frédéric Guillot, directeur départemental de la protection des populations. Le préfet rappelle que la stratégie consiste à vacciner l’ensemble des animaux sur une zone de 50 kilomètres autour d’un foyer de contamination, et sans possibilité de vaccination préventive. « Là nous sommes encore sur la gestion de crise. Mais évidemment que la question pour l’an prochain va être traitée. Et nous allons apporter des réponses », ajoute le représentant de l’État. Pour rappel, certains pays, dont l’Espagne d’acheter des animaux vaccinés.

Les éleveurs des Pyrénées-Orientales demandent « une stratégie d’abattage plus juste »

Dans le département, 14 éleveurs ont vu une partie ou la totalité de leur troupeau abattu. Pour rappel, la stratégie prévoit que les bovins en contact proche avec une bête malade soient également tués, même sans symptômes. Et sur ce point, l’incompréhension est grande entre les spécialistes et la population générale, mais pas seulement. Alors que désormais presque 100% des 13 000 bovins des Pyrénées-Orientales sont vaccinés, les éleveurs demandent à ce que le statut vaccinal soit mieux pris en compte pour éviter l’abattage de la totalité de l’îlot de contamination.

« La couverture vaccinale progresse chaque jour et les premiers troupeaux vont atteindre, en fin de semaine, les 28 jours post vaccination. La profession demande que cette couverture vaccinale soit prise en compte par l’Etat et que l’abattage systématique soit remplacé par un abattage sélectif, limité aux seuls animaux malades, » communiquent les éleveurs. Fabienne Bonet rajoute : « avec le recul, on sait quand on est à 17 ou 20 jours de vaccination, on sait que ça préserve. »

Frédéric Guillot précise que l’immunité début « à partir de 21 jours de vaccination. L’animal commence à avoir les anticorps suffisants pour résister à la maladie. Pour autant, il ne garantit pas qu’il ne risque pas de l’attraper. Après 28 jours, on considère que l’animal est immunisé et ne peut plus attraper la maladie. » La dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) est une maladie virale transmise par des insectes piqueurs, provoquant des lésions cutanées chez les bovins et pouvant entraîner la mort de l’animal dans les cas graves.

Depuis le 8 novembre, les autorités confirment un 11e foyer de contamination, mais pour l’heure le nombre de bovins concernés par l’abattage n’a pas encore été communiqué. À ce jour, la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) a contraint les autorités à abattre 330 bovins dans les Pyrénées-Orientales.

*GDS : Groupement de défense sanitaire
** AFP/GP : Association foncières pastorale/Grand pastoralisme

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